Pierre, Joseph Estradère
1911 - 2000
Né le 20 juin 1911 à Boulogne-Billancourt (Seine)
Décédé le 8 novembre 2000 à Mantes-la-Jolie
Député de la Seine de 1951 à 1955
Fils et petit-fils d'ébéniste, Pierre Estradère travaille à l'âge de quatorze ans comme métallurgiste. Il milite à la CGT à partir de 1934, suit les cours de l'Université ouvrière et adhère au Parti communiste en septembre 1938
Interné en juin 1941, à Châteaubriant puis à Voves, il s'évade en janvier 1943. Arrêté par la Gestapo six mois plus tard, condamné à mort le 6 août 1943, il est déporté à Buchenwald en janvier 1944. Il réussit à s'évader d'un commando le 11 avril 1945. Rentré à Paris, il collabore, à partir de septembre 1945, à la section centrale d'éducation du Parti communiste, et devient directeur des Etudes et documents, publication mensuelle du Comité central.
Pierre Estradère, secrétaire de Jacques Duclos depuis 1949, est élu, le 17 juin 1951, député de la 1re circonscription de la Seine (5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements) par 102 136 voix sur 397 358 suffrages exprimés. La liste communiste, conduite par André Marty, emporte trois des six sièges à pourvoir. Il est nommé membre de la Commission des finances (1951 à 1953), de la Commission des territoires d'Outre-Mer (1951) et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1954-1955).
Au cours de la législature, Pierre Estradère dépose quatorze propositions de loi ou de résolution relatives, notamment, au petit commerce et à l'artisanat et aux tarifs des transports parisiens. Député actif, il intervient fréquemment à la tribune, en particulier lors des débats budgétaires. Il s'oppose aux projets de loi Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), vote contre la ratification du traité instituant la Communauté charbon-acier (13 décembre), contre la confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953) auquel il refuse la confiance après Dien Bien Phû (13 mai et 12juin 1954, chute du cabinet). Après avoir voté l'investiture de Pierre Mendès France (17 juin), il approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet).
Opposé à la Communauté européenne de défense, il vote pour la question préalable qui équivaut à son rejet (30 août), puis vote contre la ratification des accords de Londres (12 octobre) et de Paris (29 décembre) relatifs à la fin de l'occupation de l'Allemagne et à son réarmement. Pierre Estradère refuse la confiance au gouvernement Mendès France sur l'Afrique du Nord (4 février 1955, chute du cabinet), et à Edgar Faure (23 février) dont il désapprouve le projet de réforme électorale rétablissant le scrutin d'arrondissement (16 novembre).
De nouveau candidat aux élections anticipées du 2 janvier 1956, en quatrième position sur la liste conduite par Roger Garaudy, il obtient 120 268 suffrages sur 457 266 exprimés qui ne lui permettent pas d'être réélu.
Pierre Estradère est chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre avec palmes et de la Médaille des évadés.