Eugène Etienne

1844 - 1921

Informations générales
  • Né le 15 décembre 1844 à Oran (Algérie)
  • Décédé le 13 mai 1921 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Anciens départements d'Algérie
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Anciens départements d'Algérie
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Anciens départements d'Algérie
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Anciens départements d'Algérie
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Anciens départements d'Algérie
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Union démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Union démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Républicains de gauche

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 11 janvier 1920 au 13 mai 1921

Biographies

Député de 1881 à 1919 et sénateur de 1920 à 1921, né à Oran (Algérie) le 15 décembre 1844, était employé aux Messageries maritimes, lorsqu'il soutint la candidature de Gambetta à Marseille (1869). Ce service lui valut, en 1878, une place d'inspecteur des chemins de fer de l'Etat, et son élection, le 21 août 1881, comme député de la 1re circonscription d'Oran, par 2 242 voix (4 463 votants, 7 240 inscrits), contre 1 842 voix à M. Régis Cély, et 187 à M. Dieuzaide.

M. Etienne prit place dans la majorité opportuniste, dont il devint bientôt un des membres les plus actifs, soutint de ses votes la politique de Gambetta et celle de M. Jules Ferry, prêta tout son concours à l'adoption des crédits réclamés pour l'expédition du Tonkin, fut rapporteur des budgets de l'Algérie, des colonies, et de la guerre, et se fit une spécialité des questions intéressant les chemins de fer et les colonies.

Il fut secrétaire de la Chambre des députés de 1882 à 1887.

Réélu, le 4 octobre 1885, le 1er sur 2, député du département d'Oran, par 10,594 voix (11 895 votants, 18 349 inscrits), il appartint au groupe de l'Union démocratique, avec lequel il vota constamment, donna son suffrage aux cabinets Rouvier et Tirard, et prit plusieurs fois la parole à la tribune de la Chambre ; le 13 mars 1886, il présenta, avec M. Letellier, à propos des nouveaux tarifs adoptés par la compagnie de Decazeville, et en réponse à la proposition Camélinat, tendant à la déchéance de la Compagnie, un ordre du jour que le gouvernement accepta, mais qui fut repoussé par 256 voix contre 226.

Nommé sous-secrétaire d'Etat aux colonies dans le cabinet Rouvier (7 juin 1887), il quitta ce poste à la chute de ce ministère (3 décembre 1887) ; mais le cabinet Tirard l'y a rappelé, le 10 mars 1889.

Dans la dernière session, M. Etienne a voté :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la revision de la Constitution chute du ministère Floquet),
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.


Né le 15 décembre 1844 à Oran (Algérie), mort le 13 mai 1921 à Paris.

Député d'Oran de 1881 à 1919.

Sénateur d'Oran de 1920 à 1921

Sous-Secrétaire d'Etat aux Colonies du 7 juin au 12 décembre 1887 et du 14 mars 1889 au 27 février 1892.

Ministre de l'Intérieur du 24 janvier au 12 novembre 1905.

Ministre de la Guerre du 12 novembre 1905 au 25 octobre 1906 et du 21 janvier au 9 décembre 1913.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 576.)

Député d'Oran depuis 1881, réélu en 1885, Eugène Etienne verra son mandat constamment renouvelé, dès le premier tour de scrutin, de 1889 à 1914 ; ayant choisi de briguer un siège au Sénat lors du premier renouvellement de la Haute Assemblée après la Grande guerre, le 11 janvier 1920, il ne s'était pas représenté à la députation en novembre 1919.

Aux élections générales législatives du 22 septembre 1889, il fut réélu dans la 2e circonscription d'Oran, avec 5.949 voix sur 6.780 votants, contre 617 au boulangiste Leglay-Mauvrac. Le 20 août 1893, il est réélu sans opposant avec 7.010 voix sur 7.223 votants.

Quatre ans plus tard, le 8 mai 1898, si son adversaire le docteur Mauran, candidat antisémite, lui prend 4.130 voix, il est cependant très confortablement réélu avec 7.115 suffrages sur 11.431 votants.

Aux élections du 27 avril 1902, c'est de nouveau sans concurrent qu'il est réélu avec 9.978 voix sur 10.799 votants.

Il en est de même le 6 mai 1906 où la quasi-unanimité des électeurs s'accorde à voter pour lui : il recueille en effet 12.903 suffrages sur 13.269 votants.

Le 24 avril 1910, sur 14.401 votants, 394 voix seulement se perdent et il est réélu en totalisant sur son nom 14.007 bulletins.

Le 26 avril 1914 il est, pour la dernière fois, réélu à l'écrasante majorité de 11.157 suffrages sur 15.869 votants, bien que deux adversaires, MM. de Gauléjac et Castelnau aient obtenu respectivement 3.383 et 1.042 voix.

Les programmes d'Eugène Etienne, républicain de gauche, préfigurent principalement les structures de l'administration algérienne telle qu'elle va se former à la fin du XIXe siècle. Champion de l'abandon de la « funeste théorie des rattachements », c'est-à-dire l'assimilation à la France et la direction de, et par, Paris de toute l'administration locale, il réclame la présence d'un gouverneur responsable. « Il faut, dit-il, peupler l'Algérie de Français », sous peine de voir un jour « la population française... annihilée par la population étrangère et submergée par la population indigène ». Il réclame, avec un acharnement qui aura sa récompense, la création d'un « budget spécial » de l'Algérie laissant à la charge de la métropole les dépenses de souveraineté. Mais cette mesure, si bénéfique soit-elle, doit être accompagnée de l'exécution de grands travaux, voies ferrées, routes ponts, Etc.., qu'il ne cesse de réclamer de législature en législature, sans lesquels aucun développement valable ne peut être acquis. L'activité parlementaire d'Eugène Etienne fut considérable et, en matière coloniale spécialement, de tout premier plan.

Successivement membre du groupe républicain, de celui de la gauche démocratique dont il fut président, puis de celui des républicains de gauche, il fut longtemps vice-président de la Chambre. Il remplit en effet ces fonctions, dans lesquelles il « déploya... autant de fermeté que de bonne grâce et d'à propos », de 1893 à 1895, de 1902 à 1905, de 1907 à janvier 1913, et enfin en 1914.

De 1889 à 1919, pendant trente années de mandat, il fit partie de très nombreuses commissions.

S'il ne fit guère œuvre de législateur, il rapporta cependant et fit aboutir certaines mesures ayant trait, le plus souvent, aux questions coloniales militaires ou de travaux publics, comme par exemple, la création des troupes sahariennes (loi du 5 décembre 1905).

Appelé au gouvernement comme sous-secrétaire d'Etat aux colonies le 14 mars 1889, Eugène Etienne conserva ce poste jusqu'au 27 février 1892. Pendant ces trois années il s'efforça de pratiquer une politique coloniale agissante et à long terme.

Le 24 janvier 1905, dans le ministère Rouvier, Eugène Etienne reçut le portefeuille de l'Intérieur. C'est à ce titre qu'il présenta, avec le président du Conseil et ses collègues des Cultes et des Affaires étrangères, le 9 février 1905, le projet de loi relatif à la séparation des Eglises et de l'Etat.

Maurice Berteaux, ministre de la Guerre, tombé en désaccord avec son président du Conseil, ayant démissionné pour entrer dans l'opposition, ce fut à Eugène Etienne que Rouvier confia, le 19 novembre 1905, sa succession.

Le 13 juillet 1906, il déposait sur le bureau de la Chambre, et faisait adopter par celle-ci, deux projets de loi réintégrant dans l'armée avec grades supérieurs Dreyfus et le colonel Picquart, mettant ainsi un point final à « l'Affaire ».

Le 14 mars 1906, il est remplacé à la Guerre par le général Picquart et dès lors, la vice-présidence de la Chambre occupera la plus grande partie de son activité.

Il redevint ministre de la Guerre le 21 janvier 1913 et le resta jusqu'à la fin de l'année, le temps de déposer et de faire voter un projet qu'on connaît depuis sous le nom de loi du service de trois ans.

Après avoir quitté le banc du gouvernement, il retrouva, le 13 janvier 1914, son fauteuil de vice-président de la Chambre. Pendant la législature de guerre, son rôle sera des plus effacés et, son travail en commission de l'armée mis à part, se bornera à une seule intervention à la tribune lors de la discussion d'une interpellation sur la politique de défense nationale du Gouvernement, en 1915.

Après la victoire, il ne se représenta pas aux élections législatives du 16 novembre 1919, mais, briguant un siège au Sénat, fut triomphalement élu sénateur d'Oran le 11 janvier 1920, lors du renouvellement de la Haute Assemblée, par 330 voix sur 409 votants et 372 suffrages exprimés.

Pendant les dix-huit mois qu'Eugène Etienne passa au Sénat, son activité allait diminuant : il ne prit la parole que deux fois, et le 13 mai 1921, il s'éteignait à Paris, à l'âge de 77 ans, après quarante années de vie parlementaire.

Président de la Société Gambetta, chef du parti colonial, fondateur et président des comités de l'Asie et de l'Afrique française ainsi que du Maroc, il fut en outre président du conseil d'administration de la Compagnie générale des omnibus et membre du comité consultatif des chemins de fer.

Il publia en 1897 Les Compagnies de colonisation.