Jean-Claude Etienne

1941 - 2017

Informations générales
  • Né le 6 août 1941 à Vouziers (Ardennes - France)
  • Décédé le 11 mars 2017 à Reims (Marne - )

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Marne
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 30 septembre 2001
Département
Marne
Groupe
Rassemblement pour la République

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er octobre 2001 au 2 novembre 2010

Biographies

Biographie de la Ve République

ETIENNE (Jean-Claude)
Né le 6 août 1941 à Vouziers (Ardennes)
Décédé le 11 mars 2017 à Reims (Marne)
Député de la Marne de 1993 à 2001
Sénateur de la Marne de 2001 à 2010

Jean-Claude Etienne naît le 6 août 1941 à Vouziers, petite commune peuplée alors de trois mille habitants, aux portes de l’Argonne ardennaise et de la Champagne, lieu de combats acharnés durant la Première Guerre mondiale. Abattu au-dessus de la bourgade en octobre 1918, le pilote Roland Garros y est enterré. Après son baccalauréat, Jean-Claude Etienne entame des études de médecine à l’université de Reims qui le conduisent à un doctorat, soutenu en 1969, puis à une agrégation de rhumatologie. Professeur à la faculté de médecine, il en prend la vice-présidence en 1974. Il est nommé, l’année suivante, chef du service de rhumatologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims.

S’intéressant très tôt à la politique, engagé dans les rangs gaullistes, Jean-Claude Etienne entre, en janvier 1976, au cabinet de la secrétaire d’Etat aux Universités, Alice Saunier-Seïté. De février 1976 à janvier 1978, il est chargé de mission pour l’enseignement de l’éducation physique et des sports à l’Université. Il obtient son premier mandat lors des régionales du 16 mars 1986 en étant élu sur la liste Rassemblement pour la République (RPR) de Champagne-Ardenne. Il préside la commission enseignement supérieur, recherche scientifique, vie sociale et culturelle et prend, dans la foulée, la première vice-présidence de l’assemblée régionale, fonction qu’il conserve jusqu’en mars 1998. Lors des municipales de 1989, il figure sur la liste RPR emmenée par le maire sortant, Jean Falala, et entre au conseil municipal de Reims après sa victoire. Il est reconduit au conseil municipal en 1995.

Solidement implanté, Jean-Claude Etienne obtient l’investiture du RPR lors des législatives du printemps 1993 dans la 2e circonscription de la Marne (Reims-Fismes). Cet homme de dossiers, remarquable orateur, au contact facile, bénéficie d’un contexte politique national particulièrement favorable à l’opposition de droite mais doit affronter, au premier tour, un concurrent investi par l’Union pour la démocratie française (UDF), Jean-Marie Beaupuy, et huit autres candidats. Avec pour suppléant son ami d’enfance, l’ingénieur Michel Caquot, conseiller général et maire RPR de Muizon, Jean-Claude Etienne obtient au premier tour 11 000 voix, soit 28,4 % des suffrages exprimés. Il devance son adversaire socialiste Michel Voisin, 7 702 voix, et l’UDF Jean-Marie Beaupuy, 6 328 voix. Il remporte le second tour qui l’oppose à Michel Voisin par 56,59 % des suffrages exprimés et rejoint le Palais-Bourbon, porté par la « vague bleue » qui permet au RPR et à l’UDF d’atteindre ensemble la majorité absolue.

Il s’inscrit au groupe RPR et siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. A partir de février 1994, il intègre la commission spéciale chargée d’examiner les deux projets de loi sur la « bioéthique ». Le 21 juin 1994, il prend part à la discussion qui suit la déclaration du gouvernement sur la recherche, prononcée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, François Fillon. Jean-Claude Etienne promeut les liens entre universités et entreprises, citant en exemple ceux noués par l’INRA et l’université de Reims Champagne-Ardenne. Il insiste sur le rôle du comité d’orientation du ministère. Toujours passionné par les dossiers liés à la recherche, il profite de l’examen du projet de loi de finances pour 1995 pour traiter du cas des établissements publics à caractère scientifique et technologique. En novembre 1994, la ministre d’Etat des Affaires sociales, de la santé et de la ville, Simone Veil, le charge d’une mission temporaire sur les conséquences épidémiologiques et sanitaires des catastrophes. En octobre 1996, le ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, François Bayrou, le ministre du Travail et des Affaires sociales, Jacques Barrot, et le secrétaire d’Etat à la Santé et à la sécurité sociale, Hervé Gaymard, confient à Jean-Claude Etienne et Jean-François Mattéi, professeur de médecine et député UDF des Bouches-du-Rhône, une mission d’analyse de la formation initiale des médecins en vue d’une réforme des études de médecine. En octobre 1995, Jean-Claude Etienne participe aux travaux de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi relative à l’adoption et à ceux de la mission d’information commune sur la sécurité sociale. Il prend part au débat qui suit la présentation par le Premier ministre, Alain Juppé, le 15 novembre 1995, de la politique générale de réforme de la protection sociale, préparée par le gouvernement. Le député de la Marne l’alerte sur la fermeture d’hôpitaux et le problème du numerus clausus dans les professions médicales et paramédicales. Un an plus tard, lors de l’examen budgétaire des crédits de l’enseignement supérieur et de la recherche pour 1997, il évoque le problème du tutorat pour les étudiants, la place de la médecine préventive et scolaire dans la santé publique, la question du désamiantage des universités et les difficultés rencontrées par la filière technologique dans l’enseignement supérieur.

Jean-Claude Etienne se représente aux législatives de 1997 dans la même circonscription avec de nouveau, pour suppléant, Michel Caquot. Dans un contexte politique national moins favorable à la droite, il devance au premier tour ses adversaires, par 12 855 voix, soit 26,46 % des suffrages exprimés, contre 10 267 voix au principal d’entre eux, le socialiste Jean-Claude Laval, qu’il bat de justesse au second tour par 50,9 % des suffrages exprimés.

A l’Assemblée nationale, Jean-Claude Etienne reste fidèle au groupe RPR mais opte pour la commission de la production et des échanges. Il est membre, à partir de 1999, de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et du Conseil national de la recherche et de la technologie. A titre privé, Jean-Claude Etienne préside à la même période l’Union nationale des retraités et personnes âgées et participe enfin à l’enquête européenne EURIDIS sur l’étude de l’environnement des malades atteints de polyarthrite rhumatoïde.

Au niveau local, Jean-Claude Etienne, réélu conseiller régional RPR le 15 mars 1998, prend cinq jours plus tard la présidence de l’assemblée de Champagne-Ardenne. Il la représente à la Commission nationale de la coopération décentralisée qui propose un état des lieux de l’action extérieure des collectivités territoriales. Celui que beaucoup dans la Marne surnomment « JCE » se situe alors à l’apogée de son influence politique. Les médias locaux le voient prendre la succession du maire gaulliste de Reims, Jean Falala, réélu en 1995, mais fragilisé par des problèmes de santé. Toutefois, en 1999, Jean Falala choisit, pour lui succéder, son adjoint UDF Jean-Louis Schneiter, ancien proche de Jean Taittinger et député de la Marne de 1978 à 1981. Les rivalités entre prétendants gaullistes et libéraux à la mairie de Reims favoriseront, en 2008, la victoire de la liste socialiste conduite par Adeline Hazan.

Globalement moins actif à l’Assemblée que pendant la législature précédente, Jean-Claude Etienne choisit de se porter candidat aux élections sénatoriales du 23 septembre 2001 sur la liste RPR dans la Marne. Elu, il quitte le Palais-Bourbon pour celui du Luxembourg où il rejoint le groupe RPR, devenu Union pour un mouvement populaire (UMP) à partir de 2002. Au Sénat, il siège à la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, fait partie de la Délégation sénatoriale à la prospective et occupe la première vice-présidence de l’Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Il est aussi membre du Haut-Conseil des biotechnologies. Quelques jours avant la fin de son mandat, le 27 octobre 2010, Jean-Claude Etienne est nommé membre du groupe des personnalités qualifiées au Conseil économique, social et environnemental. Il est remplacé au Sénat par sa suppléante, Mireille Oudit, le 3 novembre 2010. Il meurt le 11 mars 2017.

Ce grand parlementaire, qui a siégé huit ans à l’Assemblée nationale (1993-2001), puis neuf ans au Sénat (2001-2010), marquait à chaque fois les observateurs par sa connaissance approfondie des dossiers relatifs à la santé publique et à l’enseignement supérieur. Ce fin connaisseur du microcosme politique local, figure du RPR marnais, combinait un caractère tout en rondeur et une grande convivialité, avec un vrai dynamisme et d’exceptionnelles qualités d’orateur. Cet érudit d’une grande humanité s’est battu pour sa région Champagne-Ardenne, son département de la Marne et sa ville de Reims pendant les trente années de sa vie politique. Arnaud Robinet, député-maire LR de Reims, rend hommage à un « gaulliste humaniste et un homme qui aimait la vie, l’Homme, la France » tandis que Philippe Richert, président de la Région Grand-Est, salue la mémoire d’un « homme de bien, dévoué à son territoire et à ses concitoyens », soulignant que l’engagement politique du « Professeur Etienne » n’était que « le prolongement de son métier de médecin ».

Chevalier de la Légion d’honneur, de l’Ordre national du Mérite et des Palmes académiques, Jean-Claude Etienne était aussi titulaire de la médaille de la Jeunesse et des sports. Il avait épousé Monique Goglin, professeur de lycée, également originaire de Vouziers. Le couple a eu un enfant.