Laurent Eynac
1886 - 1970
Né au Monastier (Haute-Loire) le 4 octobre 1886.
Député de la Haute-Loire de 1914 à 1935.
Sénateur de la Haute-Loire de 1935 à 1941.
Commissaire général aux Essences et pétroles du 2 juin 1920 au 16 janvier 1921.
Sous-secrétaire d'Etat à l'Aéronautique et aux Transports aériens du 16 janvier 1921 au 29 mars 1924 et du 14 juin 1924 au 17 avril 1925.
Haut-Commissaire aux Travaux publics (Aéronautique et Transports aériens) du 17 au 20 avril 1925.
Sous-secrétaire d'Etat à l'Aéronautique et Transports aériens du 20 avril 1925 au 19 juillet 1926.
Ministre de l'Air du 14 septembre 1928 au 13 décembre 1930.
Ministre des P.T.T. du 18 décembre 1932 au 26 octobre 1933.
Ministre du Commerce et de l'Industrie du 26 octobre 1933 au 30 janvier 1934 et du 1er au 7 juin 1935.
Ministre des Travaux publics du 7 juin 1935 au 24 janvier 1936.
Ministre de l'Air du 21 mars au 16 juin 1940.
Après des études secondaires au lycée du Puy, André Laurent-Eynac obtint la licence et le doctorat de la faculté de droit de Paris, puis devint avocat à la Cour d'appel de Paris.
Très tôt, il s'intéressa à la politique et milita dans les rangs du parti radical et radical-socialiste. Conseiller général de la Haute-Loire en 1913, il fut élu député de la Haute-Loire l'année suivante. Sa carrière parlementaire se déroula ensuite sans interruption jusqu'à la fin de la IIIe République. Mobilisé en 1914, d'abord affecté à un hôpital complémentaire, puis officier d'administration dans les subsistances, il rejoint bientôt, sur sa demande, une escadrille de reconnaissance. Il était en 1916 sous-lieutenant aviateur-bombardier à l'escadrille V 110 où sa brillante conduite lui valut une citation à l'ordre de l'Armée le 31 décembre 1916.
Aux élections générales du 26 avril 1914, dans la deuxième circonscription du Puy, il avait été élu dès le premier tour de scrutin, avec 7.892 voix sur 15.704 votants, battant son unique rival, Joseph Antier, qui obtint 7.672 voix. Il s'était présenté à ses électeurs comme « passionnément républicain ».
Il fut nommé membre de plusieurs commissions : suffrage universel ; travail ; législation fiscale ; armée ; budget. En outre, il appartint à la commission d'enquête sur la métallurgie (1919) et à la commission chargée d'examiner les divers traités de paix. Il déposa deux propositions de loi concernant les personnels militaires.
Il fut rapporteur du budget de l'Imprimerie nationale.
Il demanda à interpeller le gouvernement sur l'indispensable intensification des opérations de bombardement aérien contre les organisations industrielles de matériels de guerre et de munitions. Nous devons «porter la perturbation générale chez l'ennemi » déclarait-il. Il intervint le 14 mars 1917 devant la Chambre formée en comité secret (les débats furent publiés après la guerre dans le Journal officiel du 24 juin 1922). Son discours, très documenté, fit une grande impression. Pour la première fois, il appelait l'attention sur la possibilité, et la nécessité, de bombarder non plus seulement les troupes, mais les grandes usines, les hauts fourneaux, les centres chimiques, « les villes » même. Il fit le procès de certaines autorités militaires qui considéraient toujours l'aviation comme « une fantaisie ».
Le 16 novembre 1919, il fut le seul élu de sa liste « de concentration républicaine pour le relèvement économique du pays », avec 22.284 voix sur 62.685 votants. On peut remarquer, dans leur programme électoral, que Laurent-Eynac et ses amis se prononçaient « contre le bolchevisme qui n'est qu'une des formes du péril allemand ». Il fut nommé membre de la commission de l'armée et, en 1919, élu secrétaire de la Chambre. Il devint commissaire aux essences et pétroles (2 juin 1920) dans le cabinet Millerand, puis dans le cabinet Leygues (24 septembre 1920).
Ensuite il fit partie du gouvernement presque sans discontinuer pendant près de dix ans, ainsi qu'en témoigne la liste ci-avant.
Le 11 mai 1924, sa liste d'union des républicains emporta les quatre sièges de députés de la Haute-Loire. Laurent-Eynac obtint 38.690 voix sur 68.087 votants.
Redevenu député après la chute de celui-ci le 17 juillet 1926, il prit part notamment à la discussion du budget de l'Aéronautique des exercices 1927 et 1928, ainsi qu'il l'avait déjà fait et continuera à le faire dans l'avenir en tant que membre du Gouvernement, et à celle d'un projet de statut du personnel navigant (1928).
Le 22 avril 1928 (retour au scrutin uninominal), de nouveau candidat dans la 2e circonscription du Puy, il fut élu au premier tour avec 9.001 voix sur 16.926 votants, battant assez largement ses deux adversaires : Cabanès (6.191 voix) et Paysal (1.209 voix).
Il fut chargé par Poincaré, le 14 septembre 1928, de créer et d'organiser le ministère de l'Air. Sa réussite fut remarquable. Toute l'organisation de l'aviation devait être marqué de sa personnalité car il retrouva ce poste à de nombreuses reprises et signa en particulier de nombreux accords internationaux.
Il fut également délégué à la Conférence du désarmement à Genève en 1931-1932.
Réélu dès le premier tour de scrutin, le 1er mai, aux élections générales de 1932, dans la 2e circonscription du Puy, avec 9.318 voix contre 4.631 à Cabanès et 1.319 à Julien sur 16.133 votants, il fut nommé le 18 décembre 1932 ministre des P.T.T. et contribua à l'organisation de la radiodiffusion en lui donnant un budget alimenté par les redevances.
Le 15 septembre 1935, il fut élu sénateur de la Haute-Loire, en remplacement de Julien Fayolle (décédé le 17 juin) avec 422 voix sur 688 votants. Membre de la commission de l'air et de la commission des travaux publics, il manifesta avec un égal dévouement les mêmes soucis qu'il avait manifestés à la Chambre : statut du personnel navigant de l'air, programme de renouvellement et d'entretien du matériel aérien, organisation de la nation pour le temps de guerre.
Il fut, une fois encore, nommé ministre de l'Air dans le cabinet Reynaud du 21 mars 1940, qui devait être remplacé par le cabinet Pétain du 16 juin 1940. Le 9 juillet 1940, il vota pour le projet de résolution tendant à réviser les lois constitutionnelles et, le 10 juillet 1940, au cours de la séance de l'Assemblée nationale réunie à Vichy, il vota pour le projet de loi constitutionnelle.
Commandeur de la Légion d'honneur, il est également titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 et de la médaille de l'aéronautique. Il est aussi grand-croix de l'Empire britannique.
Né le 4 octobre 1886 au Monastier (Haute-Loire)
Décédé le 16 décembre 1970 à Paris (17ème)
Député de la Haute-Loire de 1914 à 1935
Sénateur de la Haute-Loire de 1935 à 1941
Commissaire général aux essences et pétroles du 2 juin 1920 au 16 janvier 1921
Sous-secrétaire d'Etat à l'aéronautique et aux transports aériens du 16 janvier 1921 au 29 mars 1924 et du 14 juin 1924 au 17 avril 1925
Haut Commissaire aux travaux publics (aéronautique et transports aériens) du 17 au 20 avril 1925
Sous-secrétaire d'Etat à l'aéronautique et transports aériens du 20 avril 1925 au 19 juillet 1926
Ministre de l'air du 14 septembre 1928 au 13 décembre 1930
Ministre des PTT du 18 décembre 1932 au 26 octobre 1933
Ministre du commerce et de l'industrie du 26 octobre 1933 au 30 janvier 1934 et du 1er au 7 juin 1935
Ministre des travaux publics du 7 juin 1935 au 24 janvier 1936
Ministre de l'air du 21 mars au 16 juin 1940
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome V, p. 1641-1642).
Le 10 juillet 1940 André Laurent Eynac vote en faveur du projet de loi constitutionnelle.
Après la Libération il est désigné par l'Assemblée nationale pour siéger à l'Assemblée de l'Union française dont il est l'un des vice-présidents de 1947 à 1958. Il y préside également le groupe du Rassemblement des gauches républicaines de 1947 à 1958. Le 4 juin 1959, il est nommé membre du Conseil économique et social. C'est là que s'achève en 1964 sa longue carrière politique.
Il meurt le 16 décembre 1970 à Paris à l'âge de 84 ans.