Eugène, Jérôme Farcy
1830 - 1910
Représentant à l'Assemblée nationale de 1871 et député de 1876 à 1889, né à Passy (Seine) le 20 mars 1835, il fut embarqué à l'âge de neuf ans sur le navire-école l'Oriental, qui fit le tour du monde ; il se prépara ensuite à l'Ecole navale, où il entra en 1845, et fut, au cours de nombreuses et lointaines expéditions à la Réunion, à Madagascar, dans le Levant, à la Guyane et aux Antilles françaises, nommé aspirant (1847), enseigne (1851) et lieutenant de vaisseau (1859),
M. Farcy se livra à de sérieuses études navales et attacha son nom à d'importantes inventions. La plus célèbre est cette chaloupe canonnière que le conseil des travaux de la marine et le ministre refusèrent d'adopter, et qui, exécutée par ordre de l'empereur en 1869, ne fut cependant point utilisée, malgré le succès des expériences. Sous le gouvernement de la Défense nationale, M. Farcy ne fut pas beaucoup plus heureux, et une seule de ses canonnières, construite avant le siège, fut employée à la défense de Paris. Elles ont rendu depuis, au Tonkin, de réels services.
Cette tentative ayant rendu le nom de M. Farcy populaire, les électeurs de la Seine l'envoyèrent, le 8 février 1871, par 69 968 voix sur 328 970 votants et 547 858 inscrits, siéger à l'Assemblée nationale. Il alla s'asseoir à l'extrême-gauche et s'inscrivit à l'Union républicaine. Il prit part aux discussions des lois militaires, déposa un projet de loi relatif à la réorganisation de l'armée et une proposition tendant à prévenir les accidents et les collisions en mer, et vota constamment avec les républicains de l'assemblée :
- contre les préliminaires de paix,
- contre l'abrogation des lois d'exil,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- pour la dissolution,
- contre la chute de Thiers au 24 mai,
- contre le septennat,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires,
- pour les amendements Wallon et Pascal Duprat
- et pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
Promu capitaine de frégate en septembre 1875, il prit sa retraite presque aussitôt pour pouvoir se représenter aux elections législatives, et se porta candidat dans le 12e et dans le 15e arrondissement de Paris ; il n'obtint dans le premier que 1 991 voix et fut élu dans l'autre au scrutin de ballottage, par 8 222 voix (10 031 votants, 15 506 inscrits), contre 1 418 voix à M. Moussy. Il suivit la même ligne politique que précédemment, prit la parole sur le budget de la marine, et vota avec les 363 contre le ministère de Broglie-Fourtou.
Réélu, le 14 octobre 1877, avec 9 215 voix (11 880 votants, 15 095 inscrits), contre 2 002 à M. Lebrun de Rabot et 537 à M. Moussy, il reprit sa place parmi les radicaux de la Chambre, et vota le plus souvent dans les questions politiques, avec l'extrême-gauche, notamment pour l'amnistie plénière et pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, mais sans compter parmi les ennemis irréconciliables de la politique opportuniste.
Aux élections du 21 août 1881, M. Farcy obtint un nouveau mandat du 15e arrondissement de Paris, avec 8 089 voix (13 562 votants et 18 444 inscrits), contre 3 427 voix à M. Hovelacque, radical-intransigeant, et 1 281 à M. Cournet, socialiste-révolutionnaire. Dans la législature 1881-85, il présida la commission chargée d'examiner le projet de loi sur l'administration de l'armée, et se mêla à plusieurs discussions, notamment à celle du projet de loi relatif à rétablissement des services maritimes entre la France et l'Amérique.
Porté sur diverses listes républicaines et radicales de la Seine, aux élections d'octobre 1885, M. Farcy réunit, au premier tour de scrutin, 113 000 suffrages, et arriva le 36e sur la liste générale des candidats. Maintenu au ballottage sur la liste de « concentration », il fut élu, le 18 octobre, député de la Seine, le 7e sur 34, par 287 968 voix (416 886 votants, 564 338 inscrits). M. Farcy commença dans la Chambre nouvelle par voter avec le groupe de la gauche radicale, puis il se sépara de la plupart de ses amis politiques pour adhérer sans réserve à la politique du général Boulanger. Membre du « Comité républicain national », il fut dès lors un des conseils du parti « boulangiste », dont il partagea la fortune. À la Chambre, il se prononça dans la dernière session :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la revision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Il était absent par congé lors du scrutin sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse.
Chevalier de la Légion d'honneur (1861), officier (1871).
Né le 19 mars 1830 à Passy (Seine), mort le 26 février 1910 à Paris (7e).
Représentant de l'Assemblée Nationale de 1871.
Député de la Seine de 1876 à 1893.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 599.)
C'est à nouveau en se recommandant du général Boulanger qu'il se représente aux élections générales du 22 septembre 1889, dans la 1re circonscription du XVe arrondissement de Paris. Il est réélu au premier tour de scrutin par 6.569 voix sur 11.786 votants, contre 3.971 à son principal adversaire, M. Maillard. Il se contente, outre son travail en commissions, de proposer avec plusieurs de ses collègues, la création d'une médaille commémorative de l'exposition du Dahomey (1892). Il est battu dès le premier tour aux élections générales du 20 août 1893 par M. Alphonse Humbert et se retire alors de la vie politique.
Il meurt le 26 février 1910 à Paris, à l'âge de 80 ans.
Capitaine de frégate en retraite, il était officier de la Légion d'honneur.