Maxime Fauchon
1894 - 1981
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 4 mars 1894 à Brecey (Manche). Décédé le 31 décembre 1980 à Avranchin
Député de la Manche de 1932 à 1942.
Maxime Fauchon naquit à Brecey, dans l'Avranchin, dans une famille d'artisans horlogers qui y exerçait depuis le milieu du XVIIIe siècle. Dérogeant à la tradition familiale, il fit des études de droit à Paris qu'il poussa jusqu'au doctorat avec une thèse sur le bailliage de Mortain. Mais auparavant, mobilisé avec sa classe (la classe 1914), il fit sur les fronts de Champagne (1915), de Verdun (1916) et des Monts de Flandre (1918) la première guerre mondiale qu'il termina comme sergent avec quatre blessures, une citation et la Croix de guerre.
Rendu à la vie civile et son droit terminé, il est d'abord avocat stagiaire à la Cour d'appel de Paris avant de s'inscrire, en 1925, au barreau d'Avranches dont il sera plusieurs fois bâtonnier. Il ne tarde pas à entrer au conseil municipal de cette ville où il siégera de 1928 à 1940.
Très attiré par l'histoire locale, il publie divers ouvrages sur l'histoire de Brecey, les Usages locaux dans l'Avranchin et le Mortainais et préside la Société d'archéologie d'Avranches C'est la retraite parlementaire de Lucien Dior, député de la Manche depuis 1906 et plusieurs fois ministre, qui lui offrit l'occasion de se présenter dans la circonscription d'Avranches au renouvellement législatif de 1932. A la suite d'une campagne électorale assez vive, il arrivait en tête au premier tour, le 1er mai, avec 8.909 voix sur 19.784 votants contre 7.976 au maire radical-socialiste de Granville, Godal et 2.193 au républicains de gauche Briens ; le 8 mai, il l'emportait par 10.209 voix sur 20.023 votants sur Godal qui obtenait 9.599 voix. En 1936 c'est dès le premier tour, le 26 avril, que Fauchon était réélu avec 11.695 voix sur 20.464 votants, contre 7.648 à Godal.
Candidat U.R.D. dans la ligne politique d'union nationale de Poincaré et de Tardieu, anticartelliste en 1932 et antifront populaire en 1936, il se pose comme un défenseur de l'agriculture et, en bon normand, des bouilleurs de cru - il est membre de leur conseil national -; partisan de l'électrification des campagnes, du vote familial et féminin, il trouve exagérée « l'omnipotence » des Chambres qui siègent trop longtemps.
Inscrit au centre républicain puis au groupe des républicains indépendants et d'action sociale, Maxime Fauchon fit son apprentissage de député durant son premier mandat avant de s'épanouir au cours du second.
Membre de la commission de l'Alsace-Lorraine en 1933, il entra la même année à celle de l'hygiène, où il siégea de nouveau en 1936 ; il participa dès la même époque aux travaux des commissions des boissons ainsi que de la législation civile et criminelle et enfin de la santé publique.
Il fut l'auteur de près d'une trentaine de propositions de loi dont beaucoup concernaient l'agriculture et les problèmes de sa région, alors que d'autres ressortissaient plus particulièrement de l'homme de loi : marchés du blé et du vin, défense des bouilleurs de cru, propriété culturale, baux à ferme, lois sur les loyers, conséquence des conventions collectives agricoles, Etc.
Le 10 juillet 1940, il votait à Vichy les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.
Président de la Société d'horticulture d'Avranches, il est chevalier du mérite agricole.
Né le 4 mars 1894 à Brecey (Manche)
Décédé le 1er janvier 1981 à Avranches (Manche)
Député de la Manche de 1932 à 1942 et de 1956 à 1958
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1657, 1658)
A la Libération, Maxime Fauchon est déclaré inéligible pour avoir voté le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Cet ancien conférencier de la Fédération nationale catholique du général de Castelnau se consacre alors à son cabinet d'avocat et attend la dissolution de l'Assemblée nationale le 2 décembre 1955 pour renouer avec la politique nationale.
Dans la Manche, Maxime Fauchon prend la tête d'une liste du Rassemblement des groupes républicains et indépendants français qui conclut un apparentement avec les listes MRP, CNI, des Républicains sociaux et du Mouvement paysan d'union sociale de la Manche. L'apparentement ayant dépassé la majorité absolue, tous les sièges à pourvoir lui sont attribués. Ainsi, Maxime Fauchon est-il élu avec 21 078 suffrages sur 206 624 suffrages exprimés, soit deux fois moins que la liste socialiste qui n'a aucun élu. L'ancien parlementaire de la troisième République avait fait campagne sur les thèmes du retour au scrutin d'arrondissement, de la réforme des institutions, de la défense de l'Empire et de l'union des « pays d'Europe enfantés par la vieille civilisation chrétienne ».
De retour au Palais Bourbon, Maxime Fauchon s'inscrit au groupe des Indépendants et paysans d'action sociale. Il est nommé membre de la Commission des pensions, et de celle de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement.
Au cours de la législature, il dépose six propositions de loi qui portent témoignage de la pérennité de ses centres d'intérêt d'une République à l'autre : défense des paysans normands, des bouilleurs de cru, questions juridiques liées au monde rural. Notons le 7 novembre 1956 une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre des dispositions pour accueillir les réfugiés hongrois.
Ses interventions, elles aussi, se distribuent entre la défense des intérêts de ses mandants et des points de droit (droit des entreprises agricoles, baux commerciaux, etc). Il participe à plusieurs reprises aux débats sur la politique agricole des gouvernements. Lors du débat sur le projet de loi instituant un Code de procédure pénale, il demande le 25 juin 1957 à ce que le garde-champêtre soit revêtu de la qualité d'agent de police judiciaire. Maxime Fauchon prend la parole pour défendre le beurre fermier le 23 juillet 1957, les producteurs de pommes le 20 septembre, ceux de pommes et de poires le 24 janvier 1958. Enfin, au mois de mars 1958, Maxime Fauchon multiplie les interventions lors du débat sur la justice pour défendre le maintien des tribunaux dans les petites villes.
Lors des grands scrutins, Maxime Fauchon vote à l'unisson de son groupe : les pouvoirs spéciaux en Algérie le 12 mars 1956, l'ensemble du projet de loi concernant l'évolution des territoires d'outre-mer en deuxième lecture le 19 juin 1956, le projet ratifiant la création de la Communauté économique européenne et celle de l'Euratom le 9 juillet 1957.
Devant la dégradation du fonctionnement des institutions, Maxime Fauchon fait paraître le 20 avril 1957 dans Le Monde un « Appel à de Gaulle » pour restaurer l'ordre dans le pays et pacifier l'Algérie. Ainsi, vote-t-il le 1er juin 1958 la confiance au général de Gaulle Cependant, instruit par l'expérience, il s'abstient volontairement lors du vote des pleins pouvoirs bien qu'ils soient attribués cette fois au gouvernement et non à un seul homme. Il approuve la nouvelle rédaction de l'article 90 de la Constitution relatif à la révision constitutionnelle.