Etienne, André Fauvel
1899 - 1965
Né le 17 octobre 1899 à Coutances (Manche)
Décédé le 2 octobre 1965 à Coutances
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Manche)
Député de la Manche de 1946 à 1951
Etienne Fauvel, né le 17 octobre 1899 à Coutances s'y installe comme médecin. En 1945 il est élu conseiller municipal de cette ville puis conseiller général. En 1945 il figure en troisième place sur la liste du MRP qui remporte un éclatant succès dans le département de la Manche, en conquérant avec 91 632 voix, quatre des six sièges, les deux autres allant à la SFIO avec 37 018 voix et à la liste d'unité républicaine avec 31 404 voix. La faveur du corps électoral se maintient puisque Etienne Fauvel est réélu le 2 juin 1946 avec 105 320 voix et le 10 novembre 1946 avec 95 435 voix.
Le député de la Manche appartient dans les deux assemblées Constituantes à la Commission de l'éducation nationale, des Beaux arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs. En juin 1946, il devient membre de la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression. Au cours de la première législature il appartient à la Commission de l'éducation nationale, à la Commission des pensions, à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (1946), à la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1949). Il est juré à la Haute cour de justice. Dans les assemblées Constituantes Etienne Fauvel présente quelques discrètes observations sur l'équipement sportif du pays qui serait profitable à la santé d'une jeunesse affaiblie par les privations de la guerre. Il déplore le manque de petits terrains, de moyens de transport pour les sociétés et même du matériel sportif le plus élémentaire. A l'Assemblée législative, son esprit pratique l'amène à suggérer nombre de mesures utiles dans les programmes de reconstruction et d'aide aux sinistrés : évaluation des biens mobiliers trop longtemps repoussée, distribution de titres de créances aux sinistrés qui perdent confiance, augmentation des crédits de reconstruction. Il a observé que les travaux d'aménagement des sols sont rarement coordonnés avec la construction des édifices. Un calendrier ordonné des opérations éviterait des inondations dues à un mauvais drainage.
Le député de la Manche se préoccupe de l'exode rural, préconisant l'instauration de primes à la construction, de logements pour les salariés agricoles. Le même souci d'améliorer les conditions de vie des ruraux l'attache à l'élaboration d'un système de prestations sociales agricoles. Le système devrait faire participer le plus largement possible les assujettis à sa gestion. Il rend hommage aux contrôleurs des lois sociales qui, sans moyens administratifs suffisants, se dépensent sans compter pour promouvoir une législation sociale dans les campagnes. Médecin inspecteur des écoles, il démontre que les services d'hygiène scolaire bénéficieraient d'un rattachement au ministère de la santé publique plus attentif à leurs exigences que celui de l'éducation nationale. Dirigeant d'une société sportive, il souhaite que l'Etat accorde des subventions plus généreuses aux fédérations de sport et aide les collectivités locales à développer les équipements de base.
La situation dominante du MRP est remise en cause aux élections législatives du 17 juin 1951 par la constitution d'une liste du RPF conduite par Claude Hettier de Boislambert, compagnon de la première heure du général de Gaulle et qui a pour second le député sortant PRL Pierre Hénault. Aucun apparentement n'ayant été conclu, la répartition des sièges a lieu à la proportionnelle ce qui assure deux sièges au RPF avec 61 249 voix, un aux indépendants avec 36 693 voix, un à la SFIO avec 39 721 voix. Le MRP qui passe de 48,6 % des voix à 21,5 % avec 42 980 voix n'a plus que deux députés. Etienne Fauvel, troisième de liste n'est pas réélu. Le déclin électoral du MRP se confirme en 1956 (17,7 % des voix) et Etienne Fauvel ne parvient pas à reconquérir son siège de député de la Manche.