Jean Félix

Né le 3 décembre 1885 à Agde (Hérault).

Député de l'Hérault de 1919 à 1928 et de 1932 à 1936.

Élève du collège d'Agde où il obtint son baccalauréat, Jean Félix abandonna ensuite ses études et vécut dans son pays l'existence du paysan vigneron, tout en militant dans tous les groupements politiques et économiques d'avant-garde. C'est ainsi qu'il fut secrétaire de la fédération socialiste de l'Hérault de 1912 à 1930, secrétaire de l'union locale des syndicats ouvriers C.G.T. de 1911 à 1914, directeur de l'hebdomadaire Le Languedoc socialiste de 1921 à 1940. Mobilisé au 258e R.I. au début de la guerre, il devint sergent sur le champ de bataille, fut blessé le 21 août 1914 à Saint-Jean-de-Buzy (Meuse) et fait prisonnier devant Montfaucon le 21 mars 1916.

Candidat, lors des élections du 16 novembre 1919, sur la liste d'union socialiste de défense des combattants et d'action économique conduite par Édouard Barthe, pour « dénoncer toutes les in justices, prendre en main la défense des humbles et des intérêts viticoles », recueillant 27.820 voix sur 88.094 votants, il fut élu au quotient électoral et s'inscrivit naturellement au groupe socialiste. Membre de la commission du commerce et de l'industrie, de celle des boissons et de celle de l'hygiène, sa parfaite connaissance des aléas du métier de viticulteur lui dicta sa conduite au Parlement et justifia ses nombreuses initiatives et interventions par exemple sur la distillation des vins, la répression des fraudes, la réglementation de la vente des vins, l'assainissement de cet important marché.

Réélu le 11 mai 1924 sur la liste du cartel des gauches, toujours conduite par Édouard Barthe, à la majorité absolue de 71.550 voix sur 110.768 votants ; secrétaire de la commission de la marine marchande, membre de la commission des affaires étrangères, de celle des boissons, de celle de l'armée, de la commission de comptabilité, il reprit son inlassable activité, qui en dehors des questions vinicoles le mobilisait à propos de questions électorales en métropole et aux colonies, du Code du travail maritime, l'équilibre du budget, l'approvisionnement du pain, Etc.

La loi électorale qu'il avait appelée de ses vœux ne lui fut pas tout de suite favorable. Battu au deuxième tour, en 1928, dans la 2e circonscription de Béziers où il n'obtint que 9.250 voix contre 10.002 à M. Charles Caffort, sur 20.562 votants, il reprit son siège à M. Caffort le 8 mai 1932, au deuxième tour, après une lutte aussi chaude, en recueillant 10.618 voix contre 9.251 à son adversaire malheureux, sur 20.615 votants.

Membre des commissions de la marine marchande, des boissons, du règlement, il déposa de nombreux textes et intervint dans la discussion d'interpellations : sur la politique agricole, la réforme électorale, l'amortissement différé des prêts consentis par la Caisse de crédit agricole. Il fut battu au deuxième tour des élections législatives du 3 mai 1936, ne recueillant que 3.797 voix contre 9.608 à Me Fernand Roucayrol, sur 20.815 votants. Mais sa grande compétence lui valut d'être chargé par le gouvernement, en avril-juin 1937, d'enquêter sur la situation générale de l'agriculture en Afrique du Nord ; puis d'être nommé, en novembre 1938, président du Comité national interprofessionnel des agrumes, institué auprès du ministre de l'Agriculture. Jean Félix, maire d'Agde, sans discontinuer depuis 1920 et conseiller général du canton de Capestang (Hérault) de 1929 à 1935, toujours dévoué à ses concitoyens fonda en 1926 la distillerie coopérative «L'Agathoise» puis en 1937 la Cave coopérative des vignerons d'Adge, assurant la présidence de ces deux importantes entreprises ainsi que celle de la Caisse locale de Crédit agricole, en même temps que la vice-présidence du syndicat professionnel des viticulteurs de l'Hérault et les fonctions d'administrateur de la Confédération des vignerons du Midi.