Jean Fernand-Laurent

1889 - 1949

Informations générales
  • Né le 15 mai 1889 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 15 mars 1949 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 9 avril 1933 au 31 mai 1936
Département
Seine
Groupe
Indépendants de gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Seine
Groupe
Indépendants républicains

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 15 mai 1889 à Paris.

Député de la Seine de 1932 à 1942.

Jean Fernand-Laurent fait ses études au lycée Charlemagne, puis à la Faculté de droit. Il séjourne quelques années en Angleterre et se bat pendant la guerre de 1914-1918 aux côtés de l'armée britannique.

Il publie en 1917 sous le titre Chez nos alliés britanniques les souvenirs de son expérience d'interprète sur le front anglais.

Démobilisé, il revient à Paris et s'inscrit au barreau.

En 1919, il se présente aux élections municipales et il entre à l'Hôtel de Ville de Paris où il représente d'abord le quartier d'Auteuil, puis le quartier de la Muette, dans le 16e arrondissement.

En 1922, il est élu vice-président du conseil municipal de Paris où il siégera jusqu'en juin 1940.

Il s'intéresse tout spécialement aux questions de travaux publics et d'urbanisme.

Il se présente pour la première fois aux élections législatives le 8 mai 1932 sous l'étiquette de radical indépendant et après une âpre campagne électorale, il enlève au deuxième tour le siège de député de Boulogne-Billancourt, dans la 8e circonscription de Saint-Denis, par 7.799 voix sur 18.244 votants, ne devançant son concurrent socialiste, Lagorgette, que de 1.186 voix tandis que son concurrent communiste obtenait 2.680 voix. Son élection est annulée le 9 mars 1933 par la Chambre des députés. Mais il est réélu à nouveau au deuxième tour le 9 avril 1933 par 8.198 voix sur 17.349 votants, Lagorgette n'obtenant cette fois que 6.444 voix.

De 1933 à 1936, durant tout le cours de cette 15e législature, il reste fidèle à la position politique qu'il avait adoptée d'indépendance à l'égard des partis, prônant sur le plan intérieur l'installation d'une république nationale et réformatrice, le respect et la défense de la propriété, la décentralisation et la modernisation de l'administration, ainsi que le suffrage des femmes.

Sur le plan de la politique financière et économique, il se déclare hostile à tout étatisme, mais partisan d'une politique économique dirigée par un conseil national économique représentant les compétences économiques, industrielles et commerciales du pays.

Sur le plan social, il combat ce qu'il appelle les déviations collectivistes et affirme qu'il convient de détourner les travailleurs des mirages collectivistes et communistes en leur opposant les réalisations positives d'une démocratie progressive et ordonnée.

Partisan de la défense de la patrie et de la famille, il est l'auteur de très nombreuses propositions de loi et de propositions de résolution. Il mène sur le plan parlementaire une activité considérable. Il siège à la commission du commerce et de l'industrie, à la commission des programmes électoraux, à la commission de l'Algérie, des colonies et des pays de protectorat, à la commission d'administration générale, départementale et communale ainsi qu'à la commission de l'armée.

A plusieurs reprises, il demande à interpeller le gouvernement sur sa politique générale, sur sa politique extérieure - s'inquiétant notamment des négociations engagées avec l'U.R.S.S. - sur sa politique financière - c'était l'époque du crack de la banque des coopératives- sur sa politique sociale, notamment en ce qui concerne l'emploi de la main-d'œuvre étrangère et la lutte contre le chômage. Il développe effectivement ses interpellations avec la vigueur et le talent que lui confère sa qualité de journaliste du journal La Liberté et plus tard du journal L'Echo de Paris. Il intervient également dans la discussion des projets de loi de budget de 1933 et 1934, du projet de loi concernant les conditions des élections du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine en 1935 et sur le projet de loi tendant à obtenir du parlement une délégation pour prendre des mesures propres à l'assainissement des finances publiques, à la reprise de l'activité économique, à la défense du crédit public et à la défense de la monnaie.

Aux élections du 26 avril 1936, qui ont amené à la Chambre une majorité du Front populaire, il se présente dans la 1re circonscription du XVIe arrondissement de Paris, est élu au premier tour député de la Seine par 10.365 voix sur 19.549 votants, contre 3.522 voix à son concurrent le plus proche. Inscrit au petit groupe des républicains indépendants, il reprend alors les différentes propositions, de loi et propositions de résolution qu'il avait déposées au cours des précédentes législatures et en dépose de nouvelles, comme, par exemple, sa proposition de loi tendant à l'institution d'un concordat fiscal pour les contribuables de bonne foi ou à la réforme de la contribution mobilière, ou $a proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à dissoudre les groupes d'autodéfense affiliés aux partis socialiste et communiste ou à réviser les tarifs de la patente en vue d'assurer une plus équitable répartition de la charge entre les contribuables ou à lutter contre les hausses du prix du pain ou à envisager un effort concerté de la part des nations, y compris les Etats-Unis, pour la défense de la liberté de conscience, la protection des minorités et le règlement international du problème des réfugiés.

Tout au long de cette 16° législature, il multiplie les demandes d'interpellation du gouvernement sur les aspects de la politique gouvernementale, mais à la veille de la seconde guerre mondiale, il met surtout l'accent sur la politique de défense nationale et sur la politique extérieure, s'inquiétant par exemple du renforcement de la défense, de l'intensification de la production, de l'état des armements, des grèves, de la tragédie de la Finlande ou de la conduite de la guerre.

A de nombreuses reprises il prend la parole à la tribune sur de nombreux projets ou propositions de loi intéressant la politique financière économique ou sociale du gouvernement. Il s'oppose à l'octroi de pleins pouvoirs ou de pouvoirs spéciaux et présente à l'occasion du vote des différents budgets des amendements sur le gaspillage de certains fonds de la défense nationale, fait le procès des nationalisations, dénonce la politique gouvernementale en matière d'aviation ou critique le maniement des fonds de la Caisse autonome de défense nationale.

Le 10 juillet 1940, il vote pour le projet constitutionnel.




Né le 15 mai 1889 à Paris
Décédé le 15 mars 1949 à Paris

Député de la Seine de 1932 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VI, p. 2156, 2157)

Directeur du journal Les Echos de Paris, Jean Fernand-Laurent est évincé de son poste en mai 1941 par Paul Marion, secrétaire général adjoint à l'information du gouvernement de Vichy, pour indocilité aux consignes gouvernementales. Jean Fernand-Laurent gagne alors l'Angleterre, d'où il part en mars 1943 pour les Antilles françaises, puis les Etat-Unis où il fait paraître un livre Un Peuple ressuscité. Il revient enfin en Afrique du Nord, où aucun poste ne lui sera, toutefois, confié.

Après la guerre, bien que relevé de l'inéligibilité due à son vote en faveur du maréchal Pétain, il se tient à l'écart de la vie politique, et démissionne du Barreau de Paris.

Le 15 mars 1949, atteint d'une crise aiguë de neurasthénie, il met fin à ses jours, à son domicile du XVIe arrondissement de Paris. Il était âgé de 59 ans.

Il était officier de la Légion d'honneur.