Pierre Ferri
1904 - 1993
Né le 3 septembre 1904 à Paris
Décédé le 23 novembre 1993 à Paris
Député de la Seine de 1951 à 1955
Ministre des postes, télégraphes et télé
phones du 28 juin 1953 au 19 juin 1954
Fils de Louis Ferri, courtier en valeurs mobilières, Pierre Ferri exercera cette profession après avoir obtenu sa licence en droit et son diplôme de l'Ecole libre des sciences politiques.
Mobilisé en 1939, il participe à la campagne de France et prend part aux combats de 1944 et de 1945. Son comportement lui vaudra la Croix de guerre 1939-1945 et le grade de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Gaulliste et orienté à droite, Pierre Ferri se présente dans la deuxième circonscription de la Seine (1er, 2e, 3e, 8e, 9e, 10e, 17e et 18e arrondissements de Paris) aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale constituante. Il figure en quatrième position sur la liste d'Union républicaine nationale démocratique conduite par Joseph Denais qui en sera le seul élu. Après le rejet par référendum du projet de Constitution, Pierre Ferri est candidat aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale constituante mais il ne profite pas du succès remporté par le Parti républicain de la liberté (PRL) arrivé en tête et qui, outre la réélection de Joseph Denais, remporte deux sièges supplémentaires. Il n'occupe en effet que la cinquième place de cette liste. De même aux élections législatives du 10 novembre 1946, Pierre Ferri n'est pas placé en position éligible sur la liste du PRL qui, distancé par le Parti communiste, perd un de ses trois sièges.
Mais un an plus tard, en novembre 1947, il est élu conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine sous l'étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF) dont il est membre du Conseil national. Son mandat lui sera renouvelé aux élections municipales du printemps de 1953, mais il en démissionne peu après. Président de la commission du budget de la ville de Paris depuis 1947, vice-président du conseil municipal depuis 1950, Pierre Ferri figure en second rang de la liste RPF conduite par Louis Pasteur Vallery-radot dans la deuxième circonscription de la Seine pour les élections législatives du 17 juin 1951. A cette consultation, la droite se présente très divisée, non seulement du fait de la disparition du PRL consécutive à l'émergence du RPF mais aussi du mode de scrutin applicable aux départements de la Seine et de la Seine-et-Oise qui favorise les petites formations. Malgré treize listes en présence, dont celles dirigées par Joseph Denais et Jacques Isomi, le RPF, arrivé en tête, réalise 24,2 % des suffrages et obtient trois élus sur les onze sièges à pourvoir.
Inscrit au groupe RPF, le nouveau député de la Seine siège à la Commission des finances qui, par ailleurs, le nomme à la sous-commission chargée de suivre l'emploi des crédits affectés à la défense nationale. C'est à ce double titre - finances et défense nationale - que Pierre Ferri exerce l'essentiel de son activité parlementaire. Il dépose de nombreuses propositions de loi ou amendements relatifs à la fiscalité, à l'épargne ou aux sociétés. Rapporteur de la Commission des finances pour le budget de la défense, il rédige aussi des propositions de loi intéressant la situation des militaires.
En début de législature, avec ses collègues du RPF, il approuve les lois Marie et Barangé, favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), s'oppose à la Communauté européenne du charbon et de l'acier (13 décembre 1951), s'abstient volontairement sur l'investiture d'Edgar Faure (17 janvier 1952) et contribue à la chute de son gouvernement (29 février 1952). Comme la majorité des membres de son groupe, il s'abstient sur l'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952) mais le 28 juin 1953, il entre dans le cabinet de Joseph Laniel en qualité de ministre des PTT.
Après la chute du ministère (12 juin 1954), Pierre Ferri retrouve la Commission des finances qui lui confie les rapports budgétaires sur les comptes spéciaux du Trésor. Il dépose à nouveau des propositions de loi en matière économique et fiscale et intervient en séance dans les domaines de compétence de sa commission.
Le député de la Seine vote l'investiture à Pierre Mendès France (17 juin 1954) mais s'abstient volontairement sur les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet 1954). Le 30 août 1954, avec un de ses collègues du groupe de l'Union des républicains d'action sociale (ex RPF), il vote contre la question préalable opposée à la ratification de la Communauté européenne de défense. Après la chute du gouvernement Mendès France à laquelle il contribue le 4 février 1955, il accorde l'investiture à Edgar Faure (31 mars 1955) mais lui refuse la confiance sur la date des élections et le mode de scrutin (29 novembre 1955).
Ce vote entraîne la démission du cabinet mais aussi la dissolution de l'Assemblée nationale. Aux élections du 2 janvier 1956, Pierre Ferri conduit la liste des Républicains sociaux (ex RPF) dans la deuxième circonscription de la Seine. Parmi les seize autres listes en présence, les Républicains sociaux subissent la concurrence d'une liste d'union du Rassemblement des gauches républicaines indépendantes conduite par Bernard Lafay, de deux listes se réclamant des indépendants dirigées respectivement par Jacques Féron suivi de Jacques Isomi et par Joseph Denais et enfin de la liste poujadiste. Pierre Ferri ne réalise que 2,7 % des suffrages exprimés et n'est pas réélu.
Deux ans plus tard, aux élections de novembre 1958, Pierre Ferri retrouve l'Assemblée nationale comme député de la 22e circonscription de la Seine (partie du 17e arrondissement de Paris).