André Février
1885 - 1961
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 30 novembre 1885 au Vigan (Gard).
Député du Rhône de 1924 à 1942.
Ministre du Travail du 22 juin 1937 au 18 janvier 1938.
Sous-Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 13 mars au 10 avril 1938.
Sous-Secrétaire d'Etat à l'Information du 21 mars au 5 juin 1940.
Sous-Secrétaire d'Etat aux Travaux publics du 5 au 16 juin 1940.
Ministère du Travail du 16 au 27 juin 1940.
Ministre des Transmissions du 27 juin au 12 juillet 1940.
Né au Vigan d'une famille très modeste, André Février vécut presque toute sa vie à Lyon, ville calme, pensive et sérieuse, dont il devait bien vite refléter l'âme par ses qualités d'esprit.
Entré très jeune aux P.T.T., André Février fut tout de suite attiré par la politique.
Inscrit au parti socialiste dès 1905, à l'âge de 20 ans, conseiller municipal du Ve arrondissement de Lyon de 1919 à 1940, puis adjoint au maire, rapporteur général du budget de la Ville, collaborateur apprécié du président Édouard Herriot, André Février fut présenté par son parti aux élections législatives du 11 mai 1924. Il figurait en onzième position sur la liste du cartel des gauches qui réunissait radicaux, radicaux-socialistes et socialistes sous la conduite d'Édouard Herriot. Obtenant personnellement 110.373 voix, il fut l'un des treize élus de cette liste qui écrasa l'opposition conservatrice dans le département du Rhône et passa tout entière.
Inscrit au groupe socialiste, il fut membre des commissions d'administration générale et départementale et de l'Alsace-Lorraine.
De nouveau candidat aux élections générales de 1928, il se présenta dans la 6e circonscription (banlieue lyonnaise) contre son ex-colistier de 1924, le radical Louis Chazette. Arrivant en tête le 22 avril, au premier tour, avec 4.827 voix sur 12.805 contre 3.632 au candidat conservateur, M. Gaillard, et 2.206 voix pour M. Chazette, il fut élu au second tour, le 29 avril, par 6.791 voix contre 3.337 à M. Gaillard, Chazette s'étant retiré par discipline républicaine.
Aux élections générales de 1932, André Février resta en tête au premier tour, le 1er mai 1932, avec 4.468 voix sur 12.133, devant MM. Thézillat, radical-socialiste, qui recueillait 3.485 voix, Vianet, U.R.D., 3.193 voix et Cellier, communiste, dis posant de 868 voix. Au second tour il l'emportait avec 7.139 voix devant MM. Vianet (3.735 voix) et Cellier (430 voix).
De 1924 à 1936, inlassablement, Février fut le défenseur, le champion pourrait-on dire, des petits fonctionnaires, principalement des P.T.T. dont il avait été appelé à connaître tant la valeur que les difficultés.
Lors des élections générales de 1936, il obtint le 26 avril, au premier tour, 5.395 voix sur 12.064, devant MM. Bidault (U.R.D.) avec 3.508 voix, Vienney (radical-socialiste) 1.501 voix, et Chabert (communiste) 1.404 voix. Au second tour, favorisé par le retrait des candidats radical et communiste, André Février fut élu sans difficulté par 7.321 voix contre 4.102 pour le candidat de l'union des républicains de droite, M. Bidault.
Cette législature mouvementée devait voir André Février parvenir aux honneurs grâce à sa position influente au sein du groupe socialiste.
Le 22 juin 1937, Camille Chautemps l'appelait au ministère du Travail, poste difficile un an après les occupations d'usines du printemps 1936 et qu'il détint jusqu'à la chute du ministère, le 18 janvier 1938.
Il déposa, en sa qualité de ministre, le projet de loi concernant les conventions collectives et la procédure deconciliation et d'arbitrage dans les conflits du travail, en juillet 1937.
Il déposa également un projet de loi concernant lesconciliations et arbitrages de conflits du travail pour compléter et amender la loi du 31 décembre 1936.
Après la chute du ministère Chautemps, M. Léon Blum lui confia, dans son deuxième ministère formé le 13 mars 1938, le sous-secrétariat d'Etat à la Présidence du Conseil, fonction qu'il remplit un peu moins d'un mois, jusqu'à la chute du ministère, le 10 avril 1938.
Le 21 mars 1940, M. Paul Reynaud lui confia, dans son cabinet de guerre, le sous-secrétariat d'Etat à l'Information, poste délicat à l'époque où la censure était l'objet de beaucoup de critiques et qu'il occupa jusqu'au 5 juin 1940. Ce jour-là, à l'occasion d'un remaniement du ministère, M. Février reçut le sous-secrétariat d'Etat aux Travaux publics, au moment même où l'armée française en retraite détruisait les ponts que n'avaient pas fait sauter les bombardiers allemands.
Dans le ministère du maréchal Pétain formé le 16 juin à Bordeaux, André Février reçut le ministère du Travail qu'il connaissait déjà bien. Mais il échangea ce portefeuille le 27 juin pour le ministère des Transmissions (ou P.T.T.) qu'il ne garda que jusqu'au 12 juillet 1940, date à laquelle il résigna définitivement ses fonctions bien qu'il eût voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet.
Né le 30 novembre 1885 au Vigan (Gard)
Décédé le 27 avril 1961 à Lyon (Rhône)
Député du Rhône de 1924 à 1942
Ministre du travail du 22 juin 1937 au 18 janvier 1938
Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 13 mars au 10 avril 1938
Sous-secrétaire d'Etat à l'Information du 21 mars au 5 juin 1940
Sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics du 5 au 16 juin 1940
Ministre du Travail du 16 au 27juin 1940
Ministre des Transmissions du 27 juin au 12 juillet 1940
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1689)
Dès janvier 1941, André Février prend part à la Résistance dans le Rhône, aidant les réfractaires et hébergeant des Résistants et des officiers alliés. Après la Libération, le 6 septembre 1945, la commission d'instruction de la Haute cour de justice rend un non-lieu à son égard. Un mois plus tard, le jury d'honneur présidé par René Cassin le relève de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de révision constitutionnelle.
Cependant André Février ne participera plus à la vie politique. En 1956, il est réintégré au sein de la SFIO dont il avait été exclu en novembre 1944, avec les parlementaires socialistes ayant voté les pleins pouvoirs au Gouvernement du Maréchal Pétain. André Février a d'ailleurs traité des évènements et de sa conduite de juin-juillet 1940 dans son ouvrage Expliquons-nous.