Georges Fillioud

1929 - 2011

Informations générales
  • Né le 7 juillet 1929 à Lyon (Rhône - France)
  • Décédé le 15 septembre 2011 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Drôme
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Drôme
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Drôme
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 23 juillet 1981
Département
Drôme
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

FILLIOUD (Georges, Gabriel)
Né le 7 juillet 1929 à Lyon (Rhône)
Décédé le 15 septembre 2011 à Paris

Député de la Drôme de 1967 à 1968 et de 1973 à 1981

Ministre de la Communication du 21 mai 1981 au 22 mars 1983
Secrétaire d'État chargé des Techniques et de la communication du 22 mars 1983 au 12 mars 1986


Georges Fillioud est né le 7 juillet 1929 à Lyon dans une famille de la classe moyenne. Son père, Marius Fillioud, est agent immobilier et membre du Parti radical. Georges Fillioud suit des études de droit à Lyon, où il obtient une licence, puis à Paris, au Centre de formation des journalistes, dont il sort diplômé. Il se lance alors dans une carrière de journaliste, qu'il débute en 1956 à Europe 1. Rédacteur, il devient ensuite grand reporter, puis est rapidement promu chef du service politique, secrétaire général de la rédaction et, enfin, rédacteur en chef adjoint, partageant avec Jacques Paoli la responsabilité des grands journaux parlés quotidiens Europe-midi et Europe-soir. Engagé sur le terrain syndical, il est l’un des fondateurs du Syndicat national des journalistes (SNJ) et de la CGT chez les journalistes de la radio périphérique.

C'est suite à l'élection présidentielle de 1965 que Georges Fillioud entre en politique. En février 1966, à la suite de pressions du gouvernement, il est interdit d'antenne par Maurice Siegel, directeur général d'Europe 1, car il vient de signer le manifeste du Mouvement national pour l’union des gauches en faveur d'un programme commun, paraphé par François Mitterrand, contresigné par 210 personnalités et publié dans le journal Le Monde du 17 février. Georges Fillioud adhère alors à la Convention des institutions républicaines (CIR), puis devient membre du comité exécutif national de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) et, dès janvier 1967, est élu au secrétariat national de la CIR, chargé des problèmes de presse, propagande et relations publiques, aux côtés de Georges Beauchamp et Claude Estier.

Souhaitant se présenter aux élections législatives de mars 1967, l'ancien journaliste est « parachuté » à Romans, à une centaine de kilomètres au sud de sa ville natale, dans la troisième circonscription de la Drôme, département d'où sa mère est originaire. Sa profession de foi met en avant son statut de dirigeant politique national et rappelle les événements récents qui l'ont fait basculer du journalisme à la politique : « Il a préféré perdre sa situation plutôt que de renoncer à son indépendance et ses convictions. » Au premier tour, Georges Fillioud est en grande difficulté : avec 10 691 des 51 148 suffrages exprimés (20,9 %), il se classe dernier. Pierre Didier, député-maire gaulliste de Romans, est largement en tête (18 838 voix ; 36,8 %) devant Henri Durand, maire de Bourg-de-Péage, conseiller général et ancien député du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) recueillant 10 853 voix (21,2 %) et le communiste Maurice Michel, également ancien député (10 766 voix ; 21 %). Au second tour, c'est pourtant Georges Fillioud qui l'emporte de 666 voix sur Pierre Didier, grâce au désistement de Maurice Michel et au retrait sans consigne de vote d'Henri Durand. Le candidat de la Fédération totalise 26 215 voix (50,6 %) contre 25 549 (49,4 %) à son adversaire de droite.

Au Palais-Bourbon, Georges Fillioud s'inscrit naturellement au groupe parlementaire de la FGDS. En avril 1967, le député conventionnel est élu secrétaire de l'Assemblée nationale. Membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, l'ancien journaliste siège également dans six commissions spéciales chargées d’examiner différentes propositions de loi relatives à l'ORTF. S'il prend part aux débats sur les questions audiovisuelles lors de la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1968 (10 novembre 1967), il intervient aussi sur des sujets variés : le problème du chômage (30 juin 1967) ; la modification des limites des départements de l'Ain, de l'Isère et du Rhône – proposée par Henri Guillermin, député gaulliste du Rhône – à laquelle il s'oppose (20 décembre 1967)  ; la proposition de loi relative à la régulation des naissances (14 décembre 1967). Au cours des événements de mai 1968, Georges Fillioud dépose une proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête parlementaire sur les conditions de la répression des manifestations étudiantes à Paris du 3 au 9 mai 1968 (10 mai 1968). Il vote les motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi attribuant les pouvoirs spéciaux au gouvernement (20 mai, 9 et 16 juin 1967), et vote également les motions de censure des 24 avril et 22 mai 1968.

Après la dissolution de l'Assemblée nationale, Georges Fillioud est candidat à sa propre succession en juin 1968. À nouveau investi par la FGDS, il est en tête au premier tour avec 12 766 voix soit 25,1 % des suffrages exprimés. Il devance ainsi Gérard Sibeud, conseiller général, maire de Saint-Jean-en-Royans et ancien suppléant de Pierre Didier (11 231 voix ; 22,1 %). Ce dernier est aussi candidat et pointe en troisième position (11 129 voix ; 21,9 %). Henri Durand, investi par Progrès et Démocratie moderne, totalise 7 648 suffrages (15 %), soit 290 de plus que Maurice Michel, candidat du PCF. Jean-Noël Bernard (PSU) ne recueille que 770 voix (1,5 %). Au second tour, Georges Fillioud perd son siège au profit du gaulliste Gérard Sibeud, sur lequel se sont portés 26 801 voix (52,1 % des suffrages exprimés), contre 24 632 (47,9 %) au député sortant.

Après ce scrutin, remporté par la droite, la FGDS éclate au cours de l'automne 1968. La CIR lance alors sa propre revue, Dire. Georges Fillioud est membre de son comité de rédaction. De son côté, la SFIO engage un processus de rénovation qui doit aboutir à la fusion des composantes de la FGDS - sauf le Parti radical qui s'y oppose. Quand se constitue la fédération départementale de la Drôme du Nouveau Parti socialiste (NPS), Georges Fillioud en est partie prenante, mais comme la majorité des conventionnels, il refuse de participer au congrès constitutif du NPS, dont la première session se déroule en mai 1969, à Alfortville - où la SFIO choisit la candidature de Gaston Defferre à l'élection présidentielle anticipée du mois de juin - et la seconde à Alfortville, en juillet. En octobre de la même année, Georges Fillioud démissionne de la commission exécutive fédérale du NPS. En décembre 1969, il est élu secrétaire général adjoint de la Convention. Élu conseiller général de Romans contre Pierre Didier en mars 1970, il échoue aux élections municipales de mars 1971 : la liste d'union de la gauche (PCF-NPS-CIR) « Romans demain » est battue par la liste « Union romanaise » conduite par Pierre Didier. C'est seulement après le congrès d'Épinay (11-13 juin 1971) que l’unification définitive s’opère entre socialistes et conventionnels. Georges Fillioud entre alors au comité directeur et au bureau exécutif du Parti socialiste (PS), et devient secrétaire national à l'organisation et à la propagande.

Porté au secrétariat général de la Fédération des élus socialistes et républicains, Georges Fillioud reprend son siège de député lors des élections de mars 1973. Au premier tour, il totalise 18 199 voix (33,3 % des suffrages exprimés), soit plus de 4 000 d'avance sur Pierre Didier, cette fois candidat sous les couleurs de l’URP avec Henri Durand comme suppléant (14 138 voix ; 25,9 %). Il précède également le député sortant, Gérard Sibeud (9 352 suffrages ; 17,1 %), le communiste Elie Belle (8 017 voix ; 14,7 %) et Jacques Billy, candidat du Mouvement réformateur (4 873 voix ; 8,9 %). Le dimanche suivant, Georges Fillioud défait Pierre Didier : le représentant du PS rassemble 29 766 (51,8 %) contre 27 705 au maire Union des démocrates pour la République (UDR) de Romans. En juin 1973, le député socialiste devient premier secrétaire de la fédération de la Drôme. Il quitte alors le secrétariat national du PS mais reste au bureau exécutif du parti (jusqu'en 1979). En 1973, il est aussi élu vice-président du conseil général de la Drôme (poste qu'il occupe jusqu'en 1981).

Inscrit au groupe parlementaire du Parti socialiste et des Radicaux de gauche, le député de la Drôme est très actif dans l'hémicycle. Au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales - dont il est membre, il est rapporteur pour avis du budget de la Culture pour 1974, 1975, 1976 et 1977. Il est aussi l'auteur d'un rapport sur la proposition de loi relative au statut des journalistes « pigistes » (25 juin 1974) tendant à compléter le code du travail afin de leur faire bénéficier des mêmes dispositions que les journalistes professionnels. Spécialiste des questions audiovisuelles, sur lesquelles il intervient très fréquemment et longuement, en particulier lors des questions au gouvernement ou au cours des discussions des projets de loi de finances, il dépose une proposition de loi sur l'institution d'un droit de réponse à la radiodiffusion et à la télévision (7 avril 1976) et une proposition de résolution sur la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les transferts de propriété des entreprises de presse (1er juillet 1976). Le député socialiste occupe également de nombreuses responsabilités dans ce domaine. Membre suppléant du Haut conseil de l'audiovisuel de juin 1973 à décembre 1974, il siège également au sein de la commission de contrôle de la gestion financière de l'ORTF à partir de décembre 1973, et il est membre, à compter d'octobre 1974, de la délégation parlementaire pour la radiodiffusion-télévision française - dont il occupe la vice-présidence en 1975-1976 puis en 1977-1978 -. Il est aussi nommé au comité pour le respect du droit à l'information radiotélévisée en juillet 1975. En outre, Georges Fillioud s'intéresse aux questions d'emploi, de logement et aux problèmes de son département. Ainsi, il dénonce l'insuffisance et l'inadaptation de la loi sur les calamités agricoles à la suite des dégâts causés dans les cultures fruitières par le gel dans la vallée du Rhône, la Drôme, l'Ardèche, le Vaucluse et le Gard (7 mai 1975) et fait part de ses inquiétudes quant au développement de l'énergie nucléaire et aux installations de centrales dans la vallée du Rhône, qu'il craint de voir transformée en « vallée de l'atome » (14 novembre 1974). Il propose enfin un texte tendant à permettre la réalisation d'un programme de réemploi des terrains de la SNCF dans un sens social et non spéculatif (8 décembre 1976).

Lors des grands scrutins de la Ve législature, le directeur du service de presse du candidat Mitterrand à l’élection présidentielle de 1974 et son directeur de campagne dans la Drôme exprime son opposition au gouvernement. Il vote contre la déclaration de politique générale des gouvernements de Pierre Messmer (12 avril 1973), puis de Jacques Chirac (6 juin 1974) et contre le programme du gouvernement de Raymond Barre (28 avril 1977). Il s'oppose également aux révisions de la Constitution, sur la réduction de la durée du mandat présidentiel, le 16 octobre 1973, projet qui n’aboutira pas, sur l'extension de la saisine du Conseil constitutionnel, le 10 octobre 1974, et sur les règles de la campagne électorale des élections présidentielles, le 8 juin 1976. Seuls les textes relatifs à l’intervention volontaire de grossesse (IVG), le 28 novembre 1974, au divorce, le 4 juin 1975, et sur l’élection des représentants à l’Assemblée des communautés européennes au suffrage universel, le 21 juin 1977, reçoivent son soutien.

Au cours de cette mandature, Georges Fillioud consolide son implantation électorale en ajoutant au mandat de conseil général, qu'il conserve suite au renouvellement de mars 1976, celui de maire de Romans en 1977, dans une campagne électorale marquée par le décès du maire sortant, Pierre Didier. Le député siège aussi au conseil régional de Rhône-Alpes de 1975 à 1981. En 1975, il quitte la tête de la fédération socialiste de la Drôme pour retrouver des responsabilités partisanes nationales puisqu'il devient délégué général auprès du Premier secrétaire du PS (François Mitterrand) en charge des relations extérieures, poste qu'il occupe jusqu'en 1978.

Georges Fillioud est réélu député le 19 mars 1978 en battant le centriste Paul Durand, maire de Tain-l'Hermitage et fils du maire de Bourg-de-Péage, candidat en 1967 et 1968 (son suppléant est son frère Georges Durand, futur député de l’Union pour la démocratie française de 1988 à 1997) par 34 868 voix (52,8 % des suffrages exprimés) contre 31 167. Le député socialiste est élu vice-président de l'Assemblée nationale en avril 1978. Il retrouve la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, au nom de laquelle il rapporte pour avis le volet « Communication et Culture » des projets de loi de finances pour 1979 et 1980, sur lesquels il intervient aussi à plusieurs reprises. Vice-président de la délégation parlementaire pour la radio télévision française, il est membre de la commission d'enquête sur les conditions de l'information publique, en mars 1979, puis membre de la commission nationale permanente d'évaluation des expériences de radios décentralisées, en juin 1980, et membre de la table ronde sur le financement et la fiscalité des entreprises de presse, en décembre suivant. Ses nombreuses interventions portent à nouveau sur les questions de culture et de communication et sont l'occasion de manifester son opposition à l'exécutif. Au fil des années, à la tribune de l'Assemblée nationale, Georges Fillioud s'est notamment fait une spécialité de dénoncer les atteintes aux libertés publiques, en particulier à la liberté des médias. Il pose à plusieurs reprises le problème de la liberté audiovisuelle, de la fin du monopole d’État dans ce secteur et de l’ouverture aux radios libres, alors interdites par le gouvernement.

Il interroge ainsi le Premier ministre sur ses interventions télévisuelles, trop nombreuses selon lui, et la nécessité de respecter la pluralité des opinions dans les médias (9 et 16 mai 1979). Il interroge également Alain Peyrefitte, ministre de la Justice, sur les poursuites engagées contre le journal Le Monde (12 novembre 1980). Il oppose une exception d'irrecevabilité au projet de loi complétant la loi du 7 août 1974 relative à la radiodiffusion et à la télévision (7 juin 1978) car il l'estime contraire à la Constitution de 1958, à la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen et à l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme. Il cible à nouveau le gouvernement qui a fait « main basse tous les moyens d'information », attaque qu'il renouvelle lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1979 (16 novembre 1978). A cette occasion, il s'en prend à « l'Empire Hersant » et au président de la République, qu'il accuse de diriger les « combinaisons » relatives à la presse. De même, il prend part au débat sur le projet de loi de programme sur les musées, auquel il oppose la question préalable, rejetée par scrutin public. Au cours de la discussion, il dénonce l'excès de centralisation de la politique culturelle du gouvernement et la « misère des musées de province » (18 mai 1978). Il utilise la même motion de procédure – également rejetée – pour s’opposer à la proposition de loi tendant à modifier les dispositions de la loi du 7 août 1974 relatives au droit de grève au sein du service public de la radiodiffusion-télévision française, qui est selon lui une atteinte au droit de grève (26 avril 1979). Par ailleurs, il pose une question au gouvernement sur la réduction de l'aide ménagère aux personnes âgées dans la région Rhône-Alpes (24 octobre 1979) et vote contre le projet de loi autorisant l'approbation de la convention intergouvernementale relative à la société Eurodif, société spécialisée dans l'enrichissement d'uranium située sur le site du Tricastin, dans la Drôme (10 octobre 1980).

Au cours de cette législature, Georges Fillioud ne prend pas part au vote sur l’augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international (FMI), le 18 avril 1978. Deux jours plus tard, il vote contre la déclaration de politique générale du gouvernement de Raymond Barre. Il est aussi contre le projet de loi relatif à l’aide aux travailleurs privés d’emploi, le 5 janvier 1979. Il renouvelle son approbation au texte relatif à la pérennisation de l’interruption volontaire de grossesse, lorsqu’il arrive en deuxième lecture devant l’Assemblée nationale, le 29 novembre 1979. Il vote contre la réforme de la fiscalité directe locale, en deuxième lecture, le 18 décembre 1979. A l’image de la représentation nationale, il approuve la proposition de loi relative au viol et aux attentats à la pudeur, le 11 avril 1980. Le 20 novembre 1980, il vote aussi le texte modifiant le code électoral, en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales. En revanche, il est contre le projet de loi « sécurité et liberté », défendu par le ministre de la Justice, Alain Peyrefitte, le 18 décembre suivant.

Au PS, l'ancien dirigeant audiovisuel occupe la fonction d'assistant du premier secrétaire pour les problèmes de l'information de juin 1978 à avril 1979. Il est également nommé coordonnateur des études de lancement du quotidien du PS en septembre 1978, rédacteur en chef de l’hebdomadaire L'Unité en octobre 1978, directeur de la publication et rédacteur en chef de Riposte, bulletin quotidien du PS, en octobre 1979, et directeur de la publication de la Lettre à la presse, bulletin d'orientation de la campagne de François Mitterrand, en mars 1981.

Après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, le député-maire de Romans est nommé ministre de la Communication le 21 mai 1981. Georges Fillioud est néanmoins candidat dans la troisième circonscription de la Drôme en juin suivant. Avec 35 129 voix (58,7 %), il est nettement réélu au second tour, avec plus de 10 000 voix d'avance sur Paul Durand, investi par l'UDF (24 711 suffrages). Mais, il renonce à son mandat parlementaire pour exercer ses fonctions ministérielles et laisse son mandat de député à son suppléant, André Brunet. Sa nomination marque en fait la fin de son implantation locale. Il est nettement battu aux élections cantonales de mars 1982, par Georges Durand, candidat du CNIP, puis décide en septembre de ne pas se représenter aux élections municipales, invoquant la difficile conciliation entre ses responsabilités ministérielles et ses mandats électifs.

Au sein du gouvernement dirigé par Pierre Mauroy, Georges Fillioud est l'artisan de la libération des ondes. Il met en œuvre les lois autorisant les radios libres, en septembre 1981, et la création de radios locales privées, en juillet 1982. Il supervise ensuite la création de la Haute autorité de la communication audiovisuelle – ancêtre du CSA – chargée de nommer les responsables des chaînes de télévision et des radios publiques, jusque-là nommés en Conseil des ministres. Il préside aussi à l'arrivée d'une nouvelle chaîne, Canal Plus. En 1983, dans le 3ème gouvernement Mauroy, Georges Fillioud devient secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des Techniques et de la communication. Il conserve ce poste ministériel dans le gouvernement de Laurent Fabius en juillet 1984.

Nommé conseiller d’État en 1986, Georges Fillioud est conseiller auprès de Laurent Fabius, président de l'Assemblée nationale, en 1988-1989. Il est également chargé des relations avec la presse pour la campagne électorale européenne du PS en 1989. Président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) de janvier 1990 à juillet 1994, il siège à nouveau au Conseil d'État, de juillet 1994 à juillet 1997, au conseil d'administration de l'Agence France Presse (AFP) de 1993 à 1996 puis est désigné président de l'assemblée générale des actionnaires de la chaîne de télévision franco-allemande Arte de 1999 à 2002. Il se consacre notamment à l'écriture de ses mémoires, publiées en 2008 : Mémoires des deux rives. Entre médias et pouvoir (Éditions du Moment). Il est aussi l'auteur de L’Affaire Lindemans (1966), Mort d’un chien (François Bourrin, 1988) et Homo politicus (Filipacchi, 1996).

Le 15 septembre 2011, Georges Fillioud décède des suites d’un cancer, à l'âge de 82 ans. Georges Fillioud était le père de deux enfants, dont Patrick Fillioud, PDG de la Société d'exploitation de la radio BFM et gérant de la SARL BFM Satellite. En 1996, il avait épousé la comédienne Danièle Evenou. Sa première épouse, Aimée Dieunet, était conseillère municipale de Romans en 1989.

Fidèle de François Mitterrand, dont il accompagne le long cheminement vers le pouvoir, Georges Fillioud appartient à cette catégorie de journalistes professionnels qui ont choisi de donner une orientation politique à leur carrière : Jean-Jacques Servan-Schreiber, Françoise Giroud, Dominique Baudis, Philippe Vasseur, Noël Mamère en sont d’autres exemples. Il se distingue cependant dans cette longue liste pour avoir fait de la politique un prolongement quasi naturel du journalisme. Il a ainsi creusé son sillon politique, à l'Assemblée nationale comme au PS, en entretenant sa passion pour l'audiovisuel et aura marqué l'histoire du paysage audiovisuel français.