Henry Fleury-Ravarin
1861 - 1924
Né le 21 avril 1861 à Lyon (Rhône), mort le 25 février 1924 à Paris (16e).
Député du Rhône de 1893 à 1906.
Sénateur du Rhône de 1906 à 1909.
Député du Rhône de 1910 à 1914 et de 1919 à 1924.
Docteur en droit, diplômé de l'École libre des Sciences politiques, Henry Fleury-Ravarin passa en 1885 avec succès les épreuves du concours d'auditorat au Conseil d'Etat. En 1890, il est élu conseiller général du Rhône. Il collabore en même temps à diverses revues et à la République française. Enfin, il exerce les fonctions de chef adjoint du cabinet du ministre du commerce et de l'industrie, Jules Siegfried, en 1892 et 1893.
Ce sont les élections générales législatives des 20 août et 3 septembre 1893 qui le portent à la députation. Il est élu dans la 6e circonscription de Lyon, battant au deuxième tour, avec 3.256 voix, le député sortant Guillaumou (républicain) qui ne recueille que 2.624 voix, le socialiste Montvert comptant, lui, 1.847 bulletins. Sur 12.830 inscrits, il y eut 7.812 votants. A la Chambre, Fleury-Ravarin s'inscrit au groupe des républicains. Son activité législative est d'emblée assez intense. Il s'intéresse surtout à la fiscalité et aux fraudes en matière d'alcool. Rapporteur spécial de la commission des budgets pour les chemins de fer - sujet qui constituera une autre de ses spécialisations - il sera bientôt nommé membre du Comité consultatif des chemins de fer.
Aux élections du 8 mai 1898, il est réélu sans difficulté au premier tour de scrutin, par 5.353 voix contre 1.965 à d'Eyssautier et 1.226 à Movel, sur 9.662 votants. Par contre, aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902, il trouve en Marietton, socialiste, avocat à la Cour et conseiller municipal, un concurrent sérieux qui le met en ballottage au premier tour. Fleury-Ravarin sauve son siège au deuxième tour, par 5.729 voix contre les 5.199 voix qui se concentrent en faveur de son adversaire.
Durant ces deux législatures, à ses centres d'intérêt habituels, se joignent maintenant les questions concernant la défense nationale et la santé publique.
Aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, son dangereux concurrent, Marietton, l'emporte sur lui. La carrière politique de Fleury-Ravarin n'est pas brisée pour autant car, dès le mois de novembre 1906, il vient, siéger au Palais du Luxembourg à la suite du décès d'un sénateur lyonnais, Guyot. Ce n'est d'ailleurs pas un franc succès ; il n'est élu qu'au troisième tour de scrutin, par 377 voix contre 371 à Chabert, sur 748 votants. Malheureusement pour lui, ce siège appartient à la série C, précisément renouvelable le 3 janvier 1909. Il n'aura pas le temps d'améliorer sa position : il recueillera une voix de plus mais 5 concurrents l'emporteront sur lui. Il perd son siège de sénateur en 1909. Pendant ces trois années cependant, il continue son travail assidu de parlementaire, déposant des propositions de loi d'intérêt général.
Le 24 avril 1910, il se présente aux élections générales législatives à Lyon mais, cette fois-ci, dans la 9e circonscription. Au premier tour, il bat Normand, le député sortant, par 8.252 voix contre 6.140, un troisième candidat, Lagouhy, en ayant 1.761, sur 21.713 inscrits.
Il s'inscrit à l'union républicaine et poursuit son activité : dépôts et interventions en faveur des viticulteurs sinistrés, taux de l'indemnité parlementaire, exercice du droit de grève, mode d'élection des sénateurs, projet de canal de la Loire au Rhône, enfin, le projet de loi tendant à diviser la ville de Lyon en douze cantons.
Les élections générales du 10 mai 1914 ne lui sont pas favorables. Il ne recueille que 7.929 voix en face d'un concurrent qui en réunit 9.256. Cet échec le fait disparaître de la scène politique durant la guerre, source de deuil pour lui aussi qui est frappé par la mort de son fils.
C'est au renouvellement général du 16 novembre 1919, qui a lieu au scrutin de liste, et où il recueille 58.981 voix sur 156.075 votants, que ses électeurs l'enverront de nouveau siéger à la Chambre des députés. Il s'y inscrit au groupe des républicains de gauche et adhère en 1921 au parti républicain démocratique et social.
Il meurt brusquement le 25 février 1924, à Paris, à l'âge de 63 ans.