André Folliet
1838 - 1905
Représentant en 1871, député depuis 1876, né à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) le 18 mars 1838, il étudia le droit, se fit recevoir docteur à l'Université de Turin et s'inscrivit en 1862 au barreau de Paris. Il se fit connaître en outre par une active collaboration à la Revue de Paris (1865), à la Revue moderne, par une thèse sur la Décentralisation administrative, et par de nombreuses études consacrées aux affaires d'Italie.
D'opinions républicaines, il fut présenté, le 8 février 1871, dans la Haute-Savoie, sur une liste de candidats à l'Assemblée nationale ; il obtint, sans être élu, 5,531 voix, et ne devint représentant de ce département qu'à l'élection complémentaire du 2 juillet 1871, qui lui donna 24,302 voix sur 37,302 votants et 76,099 inscrits. M. André Folliet remplaçait M. Philippe, démissionnaire. Il siégea à gauche, fut membre de plusieurs commissions, déposa des projets de loi sur l'impôt des valeurs mobilières, sur la distraction des dettes dans les droits de succession, sur la retenue sur les gros traitements, et s'opposa vivement (août 1871) à un projet du gouvernement tendant à combattre de prétendues menées séparatistes dans les départements annexés ; le projet fut retiré. Il vota:
- pour la dissolution de l'Assemblée,
- contre la démission de Thiers au 24 mai,
- contre le ministère de Broglie,
- contre la loi des maires,
- contre l'état de siège,
- contre le septennat,
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
Il se représenta aux élections du 20 février 1876 dans l'arrondissement de Thonon, et il échoua avec 6,609 voix contre 6,931 à M. de Boigne, qui fut proclamé élu. Mais la Chambre invalida cette élection, et M. Folliet fut élu, le 21 mai 1876, par 7,943 voix (14,778 votants, 17,620 inscrits), contre M. de Boigne, 6,814. Membre de la gauche républicaine, il fut un des 363 députés qui se prononcèrent, après le 16 mai 1877, contre la politique du gouvernement.
Réélu, le 14 octobre 1877, par 8,356 voix (14,568 votants, 17,787 inscrits), il soutint la même politique que précédemment, vota:
- pour le ministère Dufaure,
- pour le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour l'élection de M. Grévy comme président de la République,
- pour l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur,
- pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc.
En juin 1880, il déposa, avec M. Pascal Duprat, un projet de loi municipale, dont il fut (avril 1884) le rapporteur.
Il obtint sa réélection, sans concurrent, le 21 août 1881, par 9,419 voix (10,111 votants, 18,417 inscrits), appuya la politique opportuniste des ministères Gambetta et J. Ferry et donna son suffrage à la politique coloniale. Après le Congrès, il fut membre de la commission de réforme sénatoriale.
Inscrit, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine de la Haute-Savoie, M. A. Folliet fut élu député de ce département, le 2e sur 4, par 37,024 voix (59,651 votants, 77,569 inscrits). Il soutint les cabinets Rouvier et Tirard, fit partie de plusieurs commissions et fut rapporteur : d'un projet de M. Benjamin Raspail, qui tendait à modifier au profit de la banlieue la situation respective du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine ; des projets sur la codification des lois électorales, et sur le renouvellement partiel de la Chambre (octobre 1888). M. Folliet a déposé des propositions sur la réforme de l'impôt des boissons, sur la réforme de l'impôt des prestations, etc. En dernier lieu, il s'est prononcé :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour les poursuites contre le général Boulanger ;
il s'est abstenu sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (chute du ministère Floquet).
Membre correspondant de l'Académie de Savoie, décoré de la couronne d'Italie, conseiller général de la Haute-Savoie, officier d'Académie, M. Folliet est l'auteur, outre les écrits déjà cités, de divers ouvrages intitulés : Etude historique sur la révolution et l'empire en Savoie. - Histoire des maréchaux de Savoie. - La Presse italienne et sa législation.- Les députés savoisiens aux assemblées de la Révolution (1884).
Né le 18 mars 1838 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), mort le 22 mars 1905 à Paris.
Représentant de la Haute-Savoie à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.
Député de la Haute-Savoie de 1876 à 1894.
Sénateur de la Haute-Savoie de 1894 à 1905.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 20.)
Aux élections générales législatives du 22 septembre 1889 - élections pour lesquelles le scrutin uninominal était rétabli - André Folliet fut réélu député dans l'arrondissement de Thonon, au premier tour de scrutin, par 8.447 voix contre 5.165 à M. Denarie, monarchiste. Il garda encore son mandat aux élections du 20 août 1893 où, sans rencontrer de concurrence, il obtint 8.619 voix au premier tour, sur 9.475 votants.
Au cours des deux dernières législatures de la Chambre des députés auxquelles il appartint, puis au Sénat, André Folliet poursuivit son activité, orientée vers la défense des intérêts de la région et les questions économiques ou sociales. Une élection sénatoriale partielle ayant eu lieu en Haute-Savoie le 8 janvier 1893 pour remplacer M. Chaumontel décédé, André Folliet se présenta mais fut battu au premier tour de scrutin par M. Francoz, républicain comme lui, qui recueillit 407 voix sur 652 votants, alors qu'il n'en obtenait que 185.
L'entrée à la Haute Assemblée devait lui être permise seulement l'année suivante : une nouvelle élection partielle avait lieu le 7 janvier 1894 afin de pourvoir au siège de M. Chardon, sénateur de Haute-Savoie, décédé. Cette fois le sort lui fut plus favorable puisqu'il fut élu au premier tour de scrutin par 476 voix sur 648 votants, contre 92 voix à M. Emile Chautemps, député républicain-radical de la Seine mais originaire de la Haute-Savoie. Dans les dernières années de son mandat sénatorial André Folliet, atteint d'un mal implacable, mourut le 22 mars 1905 à Paris, à l'âge de 67 ans.
André Folliet était chevalier de la Légion d'honneur.