Eugène Fourvel
1906 - 1986
Né le 9 février 1906 à Vertaizon (Puy De Dôme)
Décédé le 3 août 1986 à Clermont-Ferrand (Puy de dôme)
Député du Puy de dôme de 1951 à 1958
Eugène Fourvel naît le 9 février 1906 à Vertaizon dans une famille de journaliers et de petits exploitants ruraux de tradition républicaine. A 12 ans, muni de son certificat d'études, il devient aide-basculeur dans une sucrerie. En 1928, au retour du service militaire il s'installe comme fermier du domaine du Pileyre. Cette même année voit son entrée au Parti communiste et la fondation de la cellule de Vertaizon. En 1936, il siège au comité fédéral du Puy De Dôme et en 1937, il se présente sans succès aux élections cantonales. Son militantisme s'exerce dans le syndicalisme agricole où il défend les intérêts des métayers et des fermiers. Dans la même intention il préside la section du Puy De Dôme des preneurs de baux ruraux. Son action lui vaudra la médaille du Mérite agricole.
Après la défaite de 1940, démobilisé, il revient à Vertaizon et assure, sous le pseudonyme de « Fernand », les fonctions de dirigeant clandestin du Parti communiste du département. A la Libération, il préside le Comité de Libération de Vertaizon et est membre du comité départemental. Elu conseiller municipal de Vertaizon en 1945, il devient pendant deux ans permanent du parti et responsable de la page agricole de la Voix du Peuple. Il échoue les 21 octobre 1945 et 2 juin 1946 aux élections pour les Assemblées nationales Constituantes car il n'occupe respectivement que la cinquième puis la quatrième place sur la liste présentée par le Parti communiste dans le Puy de dôme A nouveau candidat aux élections législatives du 10 novembre 1946, toujours en quatrième position, il tente également sans succès de devenir conseiller de la République aux élections de décembre 1946 sur la liste du Parti communiste. Il décide alors d'abandonner momentanément ses responsabilités militantes pour reprendre son exploitation du Pileyre.
Aux élections législatives de 1951 la seconde place lui est réservée derrière le député sortant. La multiplication des listes en compétition, le succès du RPF et le recul de la SFIO permettent au Parti communiste pourtant en recul (il passe de 22,1 % à 20,9 % des voix) d'obtenir un élu supplémentaire.
A l'Assemblée nationale, Eugène Fourvel est membre de la Commission de l'agriculture pendant toute la durée de la législature et siège en 1955 à la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il s'intéresse essentiellement à la défense de sa région et des ruraux, demandant le versement d'urgence de secours aux sinistrés des calamités de 1951, une école régionale d'agriculture à Marmillat et l'aménagement des zones marécageuses de la Limagne. L'épidémie de fièvre aphteuse lui fournit l'occasion de rappeler les difficultés des métayers en fin de bail, tenus d'indemniser immédiatement leur bailleur pour le cheptel perdu. Il attire l'attention sur les contraintes et l'inefficacité du remembrement ainsi que sur la situation des femmes d'exploitants agricoles défavorisées pour les prestations sociales par rapport aux femmes de salariés. En 1953, l'action des bouilleurs de cru protestant contre l'institution d'un droit de licence est soutenue par le député du Puy de dôme qui dénonce la répression gouvernementale.
Avec son groupe, le député du puy-de Dôme s'oppose aux lois Barangé et Marie, en faveur de l'enseignement privé (21 septembre 1951), vote contre la Communauté européenne du charbon et de l'acier CECA - ( 13 décembre 1951 ) et la Communauté européenne de défense CED (30 août 1954). Enfin à la suite du rejet de la CED il s'oppose aux Accords de Londres qui mettent fin à l'occupation de l'Allemagne (12 octobre 1954) et à ceux de Paris qui autorisent le réarmement de la République fédérale. et son entrée dans l'OTAN (29 décembre 1954).
Eugène Fourvel se représente, toujours en seconde position sur la liste communiste, aux élections législatives du 2 janvier 1956. Avec 21,3 % des suffrages exprimés le Parti communiste conserve ses deux élus. A l'Assemblée nationale le député du Puy de dôme retrouve la Commission de l'agriculture et siège par ailleurs à celle de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement.
Il consacre toujours l'essentiel de son activité parlementaire à l'agriculture et à la défense des intérêts des fermiers et métayers. A ce titre, il dépose de nombreuses propositions de loi ou de résolution et est fréquemment nommé rapporteur par la Commission de l'agriculture.
Avec son groupe, Eugène Fourvel vote l'investiture à Guy Mollet (31 janvier 1956) et accorde au gouvernement les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars 1956). Il vote contre la ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet 1958) et contre le projet de loi relatif aux institutions de l'Algérie présenté par Félix Gaillard (31 décembre 1957). Enfin il s'oppose au retour du Général de Gaulle auquel il refuse la confiance (1er juin 1958) ainsi que les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin 1958).
Sous la Ve République, aux élections de novembre 1962, Eugène Fourvel est réélu député dans la 5e circonscription du Puy de dôme
FOURVEL (Eugène)
Né le 9 février 1906 à Vertaizon (Puy-de-Dôme)
Décédé le 3 août 1986 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Député du Puy-de-Dôme de 1951 à 1958 et de 1962 à 1967
Candidat communiste lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958 dans la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme qui regroupe, entre autres, les communes de Pontaumur, Pontgibaud et Riom, Eugène Fourvel recueille 7 045 des 45 244 suffrages exprimés, soit 15,6% des voix. Il décide de se maintenir au second tour qui oppose Joseph Dixmier au socialiste Camille Vacant. Avec 7 363 des 46 331 suffrages exprimés, soit 15,9% des voix, il maintient son score mais facilite de ce fait la réélection du député indépendant.
Malgré cet échec doublé de celui qu’il rencontre aux élections cantonales la même année, il conserve ses activités militantes au sein du parti communiste comme membre du comité et du bureau fédéraux auxquels il appartient depuis 1945. Il est en outre élu l’année suivante maire de Vertaizon, mandat qu’il renonce de briguer derechef en 1965. Il redevient conseiller municipal de cette date à 1977 lorsqu’il renonce à se présenter à nouveau. Demeuré exploitant agricole à Vertaizon, il conserve également ses fonctions d’administrateur au sein de la Caisse principale de mutualité sociale agricole et de président des assurances mutuelles de sa commune où il a en outre animé une amicale laïque, un foyer de jeunes et d’éducation populaire ainsi qu’une association musicale baptisée « Les enfants de Vertaizon ».
De nouveau candidat aux élections législatives des 18 et 25 novembre 1962, il arrive en tête du premier tour avec 7 453 des 38 931 suffrages exprimés, soit 19,15%. Il devance Joseph Dixmier qui n’obtient que 14,9% en raison de la candidature d’un gaulliste, Louis Peillon, qui rassemble 12,2% des voix. Les trois candidats se maintiennent au second tour dont Eugène Fourvel sort vainqueur avec 17 168 des 44 114 suffrages exprimés, soit 38,9% des voix contre respectivement 33,8% et 27,8% pour le député sortant et le candidat gaulliste.
À l’Assemblée, il s’inscrit au groupe communiste et est nommé à la Commission de la production et des échanges. Il ne dépose qu’une proposition de loi, le 29 juin 1966, tendant à accroître l’appareil législatif en matière de lutte contre l’alcoolisme et intervient en séance publique à plus de quarante reprises essentiellement lors des discussions des budgets successifs de l’agriculture. Il critique de façon récurrente la politique agricole du gouvernement qu’il trouve trop favorable aux gros exploitants et aux céréaliers au détriment de la « paysannerie travailleuse » (11 janvier 1963) ou de la paysannerie familiale. Il défend régulièrement la facilitation de la transmission des baux ruraux, dénonce certains aspects du remembrement qu’il juge souvent injuste, réclame une plus grande générosité du régime d’indemnisation et de garantie contre les calamités agricoles (23 juin 1964) ou s’oppose encore au principe des chasses réservées. Le 9 octobre 1964, il prend la parole pour regretter « l’hostilité du pouvoir au monde agricole, son souci de favoriser les grandes exploitations à caractère industriel, la disparition des petits exploitants » ou pour saluer la grève des producteurs de lait qui traduit la colère paysanne. Il s’exprime enfin à plusieurs reprises sur la retraite des agriculteurs et les cotisations individuelles « vieillesse » qu’il préconise d’améliorer en faveur des plus démunis.
Lors de cette législature, il vote contre la ratification du traité franco-allemand, le projet de loi relatif à certaines modalités de grève dans les services publics, la réforme électorale municipale, celle du service militaire et s’abstient lors du vote du projet de loi constitutionnelle portant modification des dispositions de l’article 28 de la Constitution sur la durée des sessions parlementaires.
Candidat à sa succession lors des élections législatives des 5 et 12 mars 1967, Eugène Fourvel n’arrive qu’en seconde position à l’issue du premier tour. Avec 12 889 des 49 018 suffrages exprimés, soit 26,3% des voix, il est distancé par le candidat gaulliste Michel Duval et talonné par le socialiste Roger Quilliot qui recueillent respectivement 27,5% et 22,8% des votes. Au second tour, il échoue à conserver son siège malgré le désistement de Roger Quilliot en sa faveur. Avec 23 949 des 50 415 suffrages exprimés, soit 47,5% des voix, il s’incline devant Michel Duval.
Eugène Fourvel décide de se présenter une nouvelle fois lors des élections législatives anticipées des 23 et 30 juin 1968. Toujours investi par le parti communiste, il retrouve face à lui au premier tour Michel Duval et Roger Quilliot. Avec 9 686 des 49 718 des suffrages exprimés, soit 19,5% des voix, il n’arrive qu’en troisième position alors que le député sortant rassemble 49,3% des votes et le candidat socialiste 24,9%. Eugène Fourvel renonce à se maintenir et, au second tour, Michel Duval est aisément réélu avec 53,8% des suffrages exprimés.
Il conserve toutefois jusqu’en 1977 ses mandats locaux et poursuit son activité militante avant de se retirer définitivement de la scène politique auvergnate. Il était chevalier du mérite agricole.