Ahmed Francis
1910 - 1968
- Informations générales
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- Né le 12 novembre 1910 à Relizane (Algérie)
- Décédé le 1er septembre 1968 à Genève (Suisse)
1910 - 1968
Né le 12 novembre 1910 à Relizane (Oran) (Algérie)
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Oran)
Ahmed Francis est né à Relizane dans le département d'Oran le 12 novembre 1910. Issu d'une famille bourgeoise, il suit des études de médecine, passe son doctorat et exerce à Relizane.
Beau-frère de Fehrat Abbas, il suivra toujours de très près la trajectoire politique de ce dernier.
Ainsi, dès mars 1944, considérant que la politique d'assimilation est désormais dépassée, il fonde avec Abbas une association des amis du Manifeste et de la liberté (AML) en riposte à l'ordonnance du Comité d'Alger qui reconnaissait enfin - mais trop tard à leur gré - leurs droits électoraux aux musulmans.
Il se trouve encore, deux ans plus tard, aux côtés de Fehrat Abbas, avec le docteur Saadane et Ahmed Boumendjel, lors de la création du parti de l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), destiné à remplacer l'AML dissoute après l'insurrection de Sétif de mai 1945.
Aux élections pour la seconde Assemblée nationale constituante du 2 juin 1946, Ahmed Francis figure en deuxième position sur la liste présentée par son parti devant le collège des non-citoyens du département d'Oran. Avec 98 068 voix sur 304 025 inscrits et seulement 147 840 votants, l'UDMA emporte, à Oran, les trois sièges à pourvoir. Ce succès n'est pas isolé, car l'UDMA remporte 11 des 13 sièges attribués au deuxième collège pour l'ensemble de l'Algérie.
A l'Assemblée Constituante, Ahmed Francis est nommé à la Commission de la défense nationale et à celle des territoires d'outre-mer. Il ne prend la parole qu'une seule fois, le 20 novembre 1946, lors de la discussion du Titre VIII de la Constitution consacré à l'Union française, pour soutenir un contre-projet plus fédéraliste proposé par l'UDMA. Il termine son intervention en proposant la convocation à Paris d'une Assemblée Constituante de l'Union française. Ce contre projet sera ensuite défendu - mais en vain - par Fehrat Abbas
Fidèle à la consigne de son parti, Ahmed Francis ne se représente pas aux élections législatives du 10 novembre 1946. Bien qu'hostile au nouveau statut de l'Algérie voté en 1947, il se fait élire avec sept de ses collègues de l'UDMA, dont Fehrat Abbas, à la première Assemblée algérienne en avril 1948.
Il est à nouveau candidat aux élections législatives du 17 juin 1951. Il choisit cette fois le département d'Alger où il figure en quatrième position sur une liste présentée par l'Union démocratique des amis du Manifeste algérien. Mais les conditions politiques ont changé et l'UDMA avec 13 204 voix sur les 453 075 inscrits et les 297 865 exprimés ne recueille que 4,5 % des suffrages et n'obtient aucun des cinq sièges à pourvoir. La totalité de ceux-ci vont à une liste de Concorde et entente républicaine qui remporte 78,5 % des suffrages. L'UDMA n'a aucun élu dans la nouvelle Assemblée.
Constatant que la solution fédéraliste est dédaignée par la France, les leaders de l'UDMA - ceux que Jean Lacouture nomme les « Girondins de la Révolution algérienne » - sont peu à peu amenés à se rapprocher des thèses indépendantistes.
Le 31 mars 1956, soit quinze jours avant sa dissolution par le Gouvernement Guy Mollet, Fehrat Abbas, Kaddour Sator et Ahmed Francis démissionnent de l'Assemblée algérienne.
Le 26 avril Ahmed Francis annonce au Caire son adhésion au FLN. Nommé ministre des finances des deux premiers « Gouvernement provisoire de la République algérienne », il participera à de nombreuses missions diplomatiques du FLN, notamment en Chine et en Yougoslavie.