Marie François-Bénard

1917 - 1986

Informations générales
  • Né le 2 février 1917 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 13 septembre 1986 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 4 novembre 1951 au 1er décembre 1955
Département
Hautes-Alpes
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance et du RDA
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Rassemblement démocratique

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 2 février 1917 à Paris

Décédé le 13 septembre 1986 à Ains-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Député des Hautes-Alpes de 1951 à 1958

François-Benard naît le 2 février 1917 à Paris. Son père était ingénieur électricien. Après des études secondaires accomplies au collège Massillon, il entre dans l'administration des contributions indirectes, et devient entreposeur spécial des tabacs.

François-Benard est mobilisé le 15 octobre 1937 comme éclaireur skieur, au 159e régiment d'infanterie alpine, stationné à Briançon. Après la campagne de 1939-1940 effectuée contre l'Italie, il est démobilisé à Gap, le 15 octobre 1940 et versé dans l'encadrement des chantiers de jeunesse. En avril 1943, François-Benard est adjoint au capitaine chargé de la constitution de l'Armée secrète à Briançon, et sert comme agent de renseignements au service des Alliés. Arrêté et incarcéré à Lyon, il est cependant libéré, et devient officier de renseignements du groupe Jade-Amicol d'avril à septembre 1944, date à laquelle il est rattaché au groupe Jade de la DGER. En janvier 1945, François-Benard sert au 5e Bureau de l'EMGG, avant d'être remis à la disposition de son arme, le 1er février de la même année, comme chargé de mission.

Il travaille alors avec Maurice Petsche, député des Hautes-Alpes, de 1945 à 1948. En septembre 1948, Maurice Petsche étant devenu ministre des finances et des affaires économiques, François-Benard est chef de son secrétariat particulier, puis (1950) chef adjoint et (1951) chef de son cabinet. A la suite du décès de Maurice Petsche, François-Benard est appelé par ses amis à lui succéder. Il est élu conseiller général du canton de Guillestre (Hautes-Alpes) en septembre 1951.

Le 4 novembre 1951, François-Benard se présente aux élections législatives partielles des Hautes-Alpes comme candidat « Républicain de défense des intérêts hauts-alpins ». Avec 22 923 voix sur 34 642 suffrages exprimés, il est élu au premier tour député des Hautes-Alpes pour la deuxième législature, et s'inscrit à l'Assemblée comme apparenté UDSR. Député très actif, François-Benard est nommé membre de plusieurs Commissions : moyens de communication et tourisme (1951), finances (1952, 1953), production industrielle (1952, 1953, 1954), suffrage universel, lois constitutionnelles, règlement et pétitions (1955). Le 19 janvier 1954, il est nommé membre titulaire de la Commission des finances, dont il est ensuite nommé secrétaire (7 juillet 1954, puis 19 janvier 1955). Il est également membre suppléant de la Commission des immunités parlementaires (1955). La Commission des finances le désignera à plusieurs reprises pour la représenter dans des sous-commissions notamment, le 31 janvier 1955, dans celle chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises nationalisées et des sociétés d'économie mixte. François-Benard représente également l'Assemblée à la commission centrale de contrôle des opérations immobilières poursuivies par les services publics (20 janvier 1953). Enfin, le 3 juin 1953, il est désigné par la commission de la production industrielle pour siéger à la Commission de coordination chargée des questions relatives à la communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), Commission dont il est nommé secrétaire en 1953 et en 1954.

François-Benard dépose un grand nombre de textes. Sa proposition de loi du 2 juillet 1952, notamment, vise à faciliter la participation des collectivités locales à des sociétés d'économie mixte ayant pour objet l'équipement économique, social et culturel. Il dépose, le 15 mars 1955, l'avis de la Commission des finances sur la proposition de résolution de M. Frédéric-Dupont tendant à utiliser la gare d'Orsay à Paris comme aérogare. Enfin, toujours attentif à la situation économique de son département, François-Benard dépose, le 6 octobre 1955, une proposition de loi portant création d'une commission interparlementaire chargée d'étudier la mise en œuvre des décrets du 30 juin de la même année, qui visaient à stimuler la mise en valeur des régions frappées par le sous-emploi ou souffrant d'un développement économique insuffisant. Il intervient en outre très fréquemment dans les discussions et notamment à propos de questions financières, ou relatives à l'aménagement du territoire et au tourisme. François-Benard est d'ailleurs nommé membre du Conseil supérieur du tourisme le 28 juin 1955.

François-Benard avait déposé, le 18 juin 1953, une proposition de loi tendant à modifier le mode d'élection des députés représentant les départements métropolitains, problème repris dans sa proposition de loi du 8 février 1955 sur le mode d'élection des députés des départements métropolitains, d'Algérie et d'Outre-mer. Le 6 octobre 1953, il dépose une demande d'interpellation sur les difficultés de l'agriculture de montagne, et intervient lors de sa discussion (15 octobre), insistant sur la nécessité de « modifier la Constitution, afin de rendre définitive la stabilité gouvernementale, au risque de n'avoir que deux gouvernements par législature... » Il s'oppose en outre à la réforme visant à substituer le scrutin de liste départemental à un tour au scrutin d'arrondissement à deux tours.

Européen convaincu, François-Benard vote pour la CECA (13 décembre 1951), mais s'abstient lors du vote sur la politique indochinoise du Gouvernement (27 octobre 1953). Il vote contre la question préalable du général Aumeran, le 30 août 1954, approuvant par là la signature du traité de Paris sur la CED. François-Benard soutiendra le gouvernement Mendés France (4 février 1955), votera pour l'état d'urgence en Algérie (31 mars 1955), et contre la question de confiance (29 novembre 1955, chute d'Edgar Faure).

Aux élections législatives du 2 janvier 1956, François-Benard se présente en tête de la liste de concentration républicaine et de défense des intérêts des Hautes-Alpes, soutenue par l'UDSR. Avec 11 013 voix sur 40 843 suffrages exprimés, il est réélu député et s'inscrit au groupe UDSR. Il s'engage notamment, sur le plan de la politique générale, pour le retour au scrutin d'arrondissement, pour une réforme constitutionnelle permettant d'assurer la stabilité gouvernementale, pour la construction européenne « autour d'une France dont chaque région doit être prospère », et pour l'apaisement dans les territoires de l'Union française. Sur le plan local, il s'intéresse particulièrement à l'équipement industriel de la haute vallée de la Durance, rendu possible par le barrage de Serre-Ponçon.

Il est à nouveau nommé membre titulaire de la Commission des finances (1956, 1958), dont il est élu secrétaire (1956), ainsi que de la Commission de la presse (1956). Il ne dépose, au cours de cette brève législature, pas moins de 17 textes. Sa proposition de loi du 26 juin 1956 tendait ainsi à interdire toute réjouissance publique tant que la paix ne serait pas rétablie dans les départements algériens. Le 22 janvier 1957, il dépose en outre l'avis de la Commission des finances sur le projet de loi relatif à la construction du tunnel routier du Mont-Blanc.

François-Benard est nommé Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil (Energie atomique) (cabinet Maurice Bourgès-Maunoury), du 17 juin au 6 novembre 1957. A ce titre, il lui revient notamment de défendre le plan de développement de l'énergie atomique en France (2e plan quinquennal atomique, prévoyant un budget de 235 milliards de francs pour les années 1957-1961). Il déclarera, dans la séance du 2 juillet 1957 : « ces crédits nous permettront de consolider notre position et d'entrer définitivement dans l'ère des réalisations atomiques industrielles (...). Nous avons la matière première (...), il ne nous manque que les crédits... » Le projet de loi relatif à ce plan de développement sera adopté par 418 voix pour, et 149 contre. La démission du cabinet Bourgès-Maunoury est présentée le 30 septembre, à la suite de l'échec du vote de la loi-cadre sur l'Algérie. La crise ministérielle dure 34 jours, la démission étant acceptée le 16 octobre 1957, mais le Gouvernement ne cessant d'expédier les affaires courantes que le 6 novembre suivant.

A la fin de la IVe République, François-Benard vote la confiance à Pierre Pfimlin (13 mai 1958), l'état d'urgence (16 mai), puis la confiance au général de Gaulle (1er juin), les pleins pouvoirs et la loi constitutionnelle (2 juin).

Sous la Ve République, battu de justesse aux élections de novembre 1958 dans la 2e circonscription des Hautes-Alpes (Briançon), il en remporte le siège au renouvellement de 1962.

François-Benard avait épousé le 20 février 1950 Mlle Marthe Galataud, dont il a eu deux enfants, Jean-François (né en 1953) et Martine (née en 1955). Chevalier de la Légion d'Honneur, à titre militaire, il était capitaine de réserve et titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec palmes.