François, Charles, Joseph Valentin dit François-Valentin
1909 - 1961
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 8 août 1909 à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Député de la Meurthe-et-Moselle de 1936 à 1942.
Après des études secondaires au collège Saint-Sigisbert de Nancy, François Valentin fréquenta l'université de sa ville natale. Il y fit de brillantes études de droit et acquit le titre de docteur.
Il s'inscrivit alors au barreau de Nancy et, très jeune, se lança dans l'action politique. Il milita avec enthousiasme et ferveur dans les mouvements de jeunesse catholique.
En 1936, il fut élu député de Nancy (2e circonscription), battant au second tour de scrutin le député radical sortant Seitz par 9.217 voix contre 7.189.
A 27 ans, il était le plus jeune parlementaire de France. Il s'inscrivit au groupe de la fédération républicaine et apparut d'emblée comme l'un des plus sûrs espoirs de la droite française.
Au Palais Bourbon il fut membre de la commission de l'armée dont il fut à plusieurs reprises le rapporteur.
Il prit une part active à la discussion de textes importants tels que le projet relatif aux procédures de conciliation et d'arbitrage dans les conflits collectifs de travail, et le projet sur l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre. Dans ce débat en mars 1938, convaincu qu'en cas de conflit armé le premier devoir des députés « n'est pas de représenter la nation mais de la défendre comme les autres », il estimait, au cas où il arriverait à certains de ses collègues - et à lui-même - de « mourir à la tête de leurs hommes », qu'il exprimait leur pensée commune en demandant « de les dispenser d'un éloge funèbre en cette Assemblée ».
Il intervint dans la discussion de plusieurs interpellations sur la défense nationale.
Dans ses votes il fut hostile aux gouvernements de front populaire dirigés par Léon Blum et Camille Chautemps mais le 12 avril 1938 il vota la confiance au cabinet Daladier. Il la refusa par contre au cabinet P. Reynaud, le 22 mars 1940.
En mai-juin 1940, François Valentin, engagé volontaire, fit comme officier une brillante campagne.
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota en faveur des pleins pouvoirs demandés par le maréchal Pétain.
VALENTIN (François, Charles, Joseph)
Né le 8 août 1909 à Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Décédé le 24 septembre 1961 à Chambley (Meurthe-et-Moselle)
Député de Meurthe-et-Moselle de 1936 à 1942 et de 1958 à 1961
Sénateur de Meurthe-et-Moselle de 1956 à 1958
(Voir la première et la deuxième partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, (1889-1940), tome VIII, p. 3144 et dans le Dictionnaire des parlementaires français, (1940-1958), tome 6, p. )
Ayant voté les 2 et 3 juin 1958 le projet de loi relatif à la révision constitutionnelle et les pleins pouvoirs dévolus au gouvernement dirigé par le général de Gaulle, François Valentin est réélu au Conseil de la République le 8 juin et désigné par ses pairs pour siéger au Comité consultatif constitutionnel. Après avoir fait campagne pour le oui au référendum du 28 septembre, il décide de se présenter à l’Assemblée nationale comme candidat d’« Union nationale des Républicains » dans la 5ème circonscription (Toul) de la Meurthe-et-Moselle. Son suppléant est le viticulteur André Picquet, qui représente les intérêts agricoles du Toulois. Sa campagne, axée sur « la paix, le progrès, l’union » est favorable aux institutions nouvelles et au maintien de l’Algérie française. L’UNR ne lui ayant pas opposé de candidat, il est aisément élu dès le premier tour, le 23 novembre, par 17 353 voix sur 31 290 suffrages exprimés.
Apparenté au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS), François Valentin est élu président de la Commission de la défense nationale. Le 8 juillet 1959 il est désigné par ses pairs pour appartenir au Sénat de la Communauté. A l’Assemblée nationale, il se montre un député actif et doué d’une rare éloquence. S’il ne dépose pas de proposition de loi, il intervient fréquemment en séance publique, spécialement dans trois domaines : la défense, les institutions et l’Algérie. Lors des débats budgétaires de 1959 et 1960, il plaide en faveur d’un accroissement des moyens militaires et d’une modernisation des armes conventionnelles, sans remettre en cause le bien-fondé d’une force nucléaire nationale. Le 27 novembre 1959, et à nouveau le 22 novembre 1960, il exprime avec force sa réprobation devant une application de plus en plus restrictive de la Constitution au regard des prérogatives parlementaires, qu’elles soient d’initiative ou de contrôle.
Mais c’est sur la question algérienne que son opposition à la politique gouvernementale s’affirme avec le plus de détermination. Partisan convaincu de l’Algérie française, très lié de surcroît au milieu militaire par son long compagnonnage avec le général de Lattre et ses fonctions de secrétaire général de l’association « Rhin et Danube », il prend ses distances avec la politique gaullienne après le choix de l’autodétermination dont il dénonce la supercherie (séance du 15 octobre 1959). Il réitère ses critiques le 7 décembre 1960 et le 11 juillet 1961, en dénonçant le choix et le danger d’une République algérienne et exaltant, à l’inverse, le rôle des harkis. Joignant les actes à la parole, il met sa fonction de député et son indéniable patriotisme au service d’entreprises de plus en plus subversives : adhésion au Rassemblement de l’Algérie française et au comité de Vincennes, soutien à peine voilé aux Barricades d’Alger et au putsch des généraux, témoignage à décharge au procès Challe-Zeller, participation au groupe « Armée-Nation » qui, avec le député Lacoste-Lareymondie, tisse des liens plus ou moins séditieux avec les colonels d’Algérie.
Cette activité est brutalement interrompue le 24 septembre 1961 quand François Valentin meurt dans un accident de la route. Gommant les aspérités d’un parcours politique quelque peu atypique, Jacques Chaban-Delmas prononça le 3 octobre son éloge funèbre, auquel s’associa le Premier ministre au nom du gouvernement.