Paul Frogier de Pontlevoy
1827 - 1915
Député depuis 1876, né à Paris le 9 juillet 1827, élève de l'Ecole polytechnique, il en sortit dans l'arme du génie, devint aide de camp du général Vialla, et fit les campagnes d'Afrique, d'Italie et de 1870-1871.
Mis à la retraite avec le grade de chef de bataillon du génie, et conseiller général des Vosges, depuis le 8 octobre 1871, pour le canton de Neufchâteau, où il possède le château d'Autigny-la-Tour, M. Frogier de Ponlevoy se présenta, aux élections du 20 février 1876, comme candidat républicain dans l'arrondissement de Neufchâteau, avec une profession de foi dans laquelle il réclamait la triple réforme de l'impôt, de l'instruction et du service militaire.
Il fut élu, au second tour, par 8 354 voix sur 13 986 votants et 17 079 inscrits, contre 5 558 voix à M. Aymé, ancien député. Il s'assit à la gauche républicaine, vota contre le ministère de Broglie, et fut des 363.
Réélu, le 14 octobre 1877, après la dissolution de la Chambre par le cabinet du 16 mai, avec 8 938 voix sur 14 332 votants et 17 301 inscrits, contre 5 285 voix à M. Aymé, candidat du gouvernement, il s'inscrivit à l'Union républicaine, vota contre le cabinet de Rochebouët, pour le ministère Dufaure, pour les lois sur l'enseignement, pour l'application des décrets aux congrégations non autorisées, etc.
Il soutint constamment les ministères républicains dans les législatures suivantes.
Il a été réélu :
- le 21 août 1881, par 9 007 voix sur 10 076 votants et 16 983 inscrits,
- et, le 4 octobre 1885, sur la liste opportuniste des Vosges, le 2e sur 6, par 46 480 voix sur 87 635 votants et 108 409 inscrits.
Dans la dernière session, il s'est prononcé :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictive la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
M. de Ponlevoy, qui s'occupe d'horticulture, est membre du conseil supérieur de l'agriculture.
Chevalier de la Légion d'honneur et décoré de « la Valeur militaire » de Sardaigne.
Né le 3 juillet 1827 à Paris, mort le 21 janvier 1915 à Paris.
Député des Vosges de 1876 à 1894.
Sénateur des Vosges de 1894 à 1909.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 78.)
Aux élections générales de 1889, Frogier de Ponlevoy l'emporta dès le premier tour, le 22 septembre, dans la circonscription de Neufchâteau, mais avec seulement 20 voix d'avance sur le comte d'Alsace qui avait obtenu 6.572 voix contre 6.592 pour Frogier. Républicain (le comte d'Alsace, lui, était « révisionniste »), Frogier de Ponlevoy estimait que la République devait reposer sur trois réformes principales : celles de l'instruction, du service militaire et de l'impôt. Dans sa circulaire de 1889 il estimait que les deux premières avaient été réalisées et réclamait avec vigueur la mise en œuvre de la troisième. Il aurait voulu en particulier que l'on dégrevât l'impôt foncier. D'autre part, il était vigoureusement protectionniste et demandait la révision des traités de commerce « qui favorisent l'étranger ».
De nouveau candidat dans la même circonscription de Neufchâteau, Frogier de Ponlevoy fut élu dès le premier tour des élections générales de 1893, le 20 août, avec 7.267 voix sur 13.019 votants, contre 5.627 au comte d'Alsace, qui devait d'ailleurs lui succéder après que Frogier de Ponlevoy eut été élu sénateur - par 728 voix - le 25 février 1894 et eut démissionné de son mandat de député le 15 mars 1894. Il occupait comme sénateur l'ancien siège de Jules Ferry, décédé en 1893 (et auquel avait succédé Albert Ferry, lui-même décédé l'année suivante).
Il fut réélu sénateur le 28 janvier 1900 dès le premier tour, avec 663 voix sur 982 votants. Il s'inscrivit à l'union républicaine et au groupe agricole.
De 1894 à 1909 il se consacra avant tout aux problèmes de sa région et ne participa pas de façon notable aux travaux publics en Sénat.
En 1909 il ne se représenta pas aux élections sénatoriales et se retira de la vie publique.
Il mourut le 21 janvier 1915 à Paris, à l'âge de 88 ans.