Pierre Fully

Né le 4 février 1894 à Saint-Etienne (Loire), mort le 10 novembre 1940 à Bretagne-de-Marsan (Landes).

Député des Landes de 1936 à 1940.

Pierre Fully a vingt ans lorsqu'éclate la guerre de 1914 : il la fait dans les unités combattantes, reçoit deux blessures graves au poumon et mérite la Croix de guerre et la Légion d'honneur.

Rendu à la vie civile, les hasards de l'Administration vont faire de ce stéphanois d'origine un landais d'adoption. Chef de cabinet du préfet Bourienne à Dax en février 1918, il se fixera définitivement dans ce département le 15 mai 1919. Sous-préfet de Saint-Sever le 3 janvier 1922, détaché successivement à la préfecture de la Haute-Garonne puis à celle des Landes, il sera nommé sous-préfet de Dax le 6 janvier 1931. Les nécessités de l'avancement cependant l'envoient à Belfort comme préfet le 28 septembre 1934. Mais il n'abandonnera pas les Landes pour autant puisqu'il entre au Conseil général en 1935, ou il représente le canton de Montfort-sur-Chalosse.

Pierre Deyris, député de l'arrondissement de Saint-Sever depuis 1914 ne sollicitant plus le renouvellement de son mandat aux élections de 1936, Pierre Fully fut désigné par la fédération radicale-socialiste départementale pour lui succéder. Il fut élu au scrutin de ballottage, le 3 mai avec 10.975 voix sur 18.064 votants contre 6.492 au radical indépendant Poudenx qui, au premier tour le 26 avril, avait déjà été distancé avec 6.594 voix sur 18.755 votants, le futur vainqueur de la compétition en ayant recueilli 8.325, le communiste Chartier 1.778 et le S.F.I.O. Broca 1.357.

Antifasciste, partisan de la Société des Nations dans la ligne d'Aristide Briand et de l'économie dirigée, sur le plan local défenseur de l'agriculture, Pierre Fully siégea dans les rangs du parti radical socialiste et participa aux travaux des commissions de l'administration générale, départementale et communale, des comptes définitifs et des économies, enfin des mines et de la force motrice.

Il se consacra tout particulièrement aux problèmes du métayage, tant par ses propositions de loi ou de résolution que par ses interventions à la tribune ; il fit enfin adopter la loi du 24 juin 1938 sur la mise « hors cadres » des préfets, sous-préfets et secrétaires généraux.

Déjà immobilisé par la maladie, il ne put prendre part au vote du 10 juillet 1940 au Congrès de Vichy sur les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain et mourut quatre mois plus tard, le 10 novembre, au sanatorium départemental de Nouvielle, à Bretagne-de-Marsan ; il avait 46 ans.