Roger Gaborit
1903 - 1996
Né le 12 décembre 1903 à Luçon (Vendée)
Décédé le 20 mai 1996 à Rochefort sur mer (Charente-Maritime)
Député de la Charente-maritime de 1946 à 1958
Fils d'un vétérinaire, Roger Gaborit fait ses études au collège de Luçon (Vendée) puis au lycée de Poitiers. Titulaire d'une licence d'allemand, il embrasse la carrière professorale et devient censeur du lycée Pierre-Loti de Rochefort. Son comportement durant la guerre lui vaut d'être décoré de la Croix de guerre avec palmes et de la Médaille de la Résistance. Nommé président de la Délégation spéciale de Rochefort le 20 novembre 1944, il est élu maire le 18 mai 1945 à la suite des élections d'avril mai 1945 et conserve cette fonction après le renouvellement d'octobre 1947. Elu conseiller général de Rochefort-Nord aux élections de septembre 1945 mais, battu le 15 octobre 1951, Roger Gaborit redevient simple conseiller municipal le 30 octobre 1951 et conserve ce mandat aux élections de 1953.
Les élections législatives du 10 novembre 1946 le portent à l'Assemblée nationale. La liste du Rassemblement des gauches républicaines, qu'il conduit, obtient 26 806 voix sur 194 493 suffrages exprimés et emporte l'un des six sièges à pourvoir dans la Charente-maritime. Inscrit au groupe radical et radical-socialiste, Roger Gaborit est nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches (1946-1951) dont il est élu président en 1950, de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1946-1948) et de la Commission des affaires étrangères (1948-1951). En 1951, il est nommé membre de la Commission supérieure du Crédit maritime mutuel. En avril 1949, il dépose une demande d'interpellation sur la fermeture de l'arsenal de Rochefort.
Durant la législature, Roger Gaborit vote la confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946) et s'abstient sur la confiance à Paul Ramadier (4 mai 1947). Il se prononce pour la nationalisation des écoles des Houillères (14 mai 1946) et la ratification du Plan Marshall (7 juillet). Il approuve le statut du Conseil de l'Europe et la ratification du Pacte Atlantique (9 et 26 juillet 1949). Il vote pour le projet de réforme électorale introduisant le scrutin de liste départemental avec apparentements (7 mai 1951).
Aux élections législatives du 17 juin 1951, Roger Gaborit est reconduit au Palais Bourbon avec 39 937 suffrages sur 188 723 exprimés. Un apparentement avait été conclu entre sa liste RGR qui emporte deux sièges, dont un au détriment du RPF en raison de l'apparentement- et les listes SFIO, MRP et des Indépendants et Paysans. De nouveau membre de la Commission de la marine marchande et des pêches, dont il est nommé vice-président, et de la Commission des affaires étrangères, il fait également partie des commissions de l'éducation nationale (1951), de la famille (1955), et des boissons (1955). Il est élu questeur de l'Assemblée nationale en janvier 1955. Outre ses nombreuses interventions en qualité de rapporteur du budget de la marine marchande, Roger Gaborit participe activement aux débats de politique étrangère. Le 14 novembre 1953, il intervient longuement au cours de la séance d'interpellations sur la politique européenne où il défend l'idée de l'Europe des Six qui, selon lui, doit rendre plus difficile l'hégémonie allemande.
Il s'oppose aux lois Marie et Barangé, favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), vote pour la ratification du traité instituant la CECA ( 13 décembre), pour la confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953) auquel il la confirme après Diên-Biên-Phû (13 mai et 12 juin 1954 - chute du cabinet). Après avoir voté l'investiture de Pierre Mendès France (17 juin), il approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet). Rapporteur du projet de ratification de la CED, il vote contre la question préalable dont l'adoption vaut rejet du texte (30 août). Il se prononce pour les Accords de Londres relatifs à la fin de l'occupation de l'Allemagne (12 octobre) et s'abstient sur ceux de Paris qui autorisent son réarmement et son entrée dans l'OTAN (29 décembre). Le 4 février 1955, Roger Gaborit refuse la confiance au Gouvernement Mendès France sur l'Afrique du Nord (chute du cabinet), puis l'accorde à Edgar Faure (23 février) qu'il soutient lors de la chute du Gouvernement sur la date des élections et le mode de scrutin (29 novembre 1955). A la suite de ce vote l'Assemblée nationale est dissoute.
Tête de la liste radicale, qui ne réunit plus que 12,5 % des voix, Roger Gaborit est réélu le 2 janvier 1956 par 27 711 suffrages sur 208 509 exprimés. Il est reconduit dans les Commissions de la famille et de la marine marchande et nommé représentant titulaire de la France à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe. Réélu questeur le 25 janvier 1956, il est remplacé, le 3 octobre suivant, à la majorité de son groupe parlementaire, par le mendésiste Pierre Mailhé. A la suite du congrès que le parti radical tient à Lyon le même mois, Pierre Gaborit quitte le groupe parlementaire pour adhérer au nouveau groupe radical-socialiste.
Au cours de la dernière législature de la IVè République, il dépose quatre propositions de loi relatives aux entreprises nationales de gaz et d'électricité, à la réglementation des marais-salants et aux pensions civiles et militaires. Il vote l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956) auquel il accorde sa confiance sur l'Algérie (mars-octobre 1956). Favorable aux investitures de Maurice Bourgès-Maunoury et de Félix Gaillard (12 juin et 5 novembre 1957), il se prononce pour la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom (9 juillet) et les projets relatifs aux institutions de l'Algérie (28 et 31 janvier 1958) mais vote contre le Gouvernement de Félix Gaillard lors de sa chute sur la mission dite des « bons offices » entre la France et la Tunisie (15 avril 1958). Il s'oppose à l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai) mais vote pour l'instauration de l'état d'urgence en métropole (16 mai) tout en refusant la révision de certains articles de la Constitution (27 mai) avant de voter l'investiture du Général de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (1er et 2 juin).