Félix Gadaud
1875 - 1973
Né le 22 mars 1875 à Périgueux (Dordogne).
Député de la Dordogne de 1919 à 1929.
Sénateur de la Dordogne de 1929 à 1940.
Il y a dans la vie de Félix Gadaud la plus étrange ressemblance avec la vie de son père. Médecin comme son père, il sera comme lui député, puis sénateur de la Dordogne, et Périgueux a élu et réélu à sa mairie non moins fidèlement le fils qu'elle élisait et réélisait le père. Félix Gadaud n'avait pas encore accédé aux conseils de gouvernement que la guerre 1939-1945 vint mettre un terme à sa carrière parlementaire.
Installé à Périgueux, rue de La Boétie, Félix Gadaud était déjà un chirurgien réputé lorsque pour la première fois, en 1913, il fit acte de candidature, et ce fut au Conseil général, pour y représenter comme républicain le canton de Périgueux. Elu sans difficulté. Mais l'an d'après c'était la guerre et Gadaud la fit mieux que bien. A la tête de l'ambulance chirurgicale n° 6, il se recommanda par un courage et un dévouement qui lui valurent la Croix de guerre ; plus tard, dans l'ordre de la Légion d'honneur, c'est à titre militaire qu'il sera promu.
On comprend qu'en 1919 les portes de la Chambre qu'on surnomma « bleu horizon » lui aient été ouvertes. Il y fut élu, premier de sa liste de concentration républicaine, par 26.080 voix sur 122.198 votants. Inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique, membre de la commission de l'hygiène et de la commission d'assurance et de prévoyance sociales, il ne passa pas trop de temps dans la position d'apprenti député. S'il est l'auteur de maints rapports, il ne laisse pas non plus de prendre des initiatives qui lui sont propres : sur la réintégration des cheminots révoqués à l'occasion des grèves de mai 1920, le calcul de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.
En 1924, il est élu tout le premier de la liste d'union des gauches avec, cette fois, 49.411 voix sur 106.595 votants ; de plus, il entrait au conseil municipal de Périgueux et le succès de sa liste radicale l'imposait pour maire.
De retour à la Chambre, s'il continua de prendre part à ceux des intérêts de son département, ce fut le médecin qui l'emporta en Félix Gadaud. Ainsi, la part qu'il prit pour cette époque à l'organisation hospitalière française apparaît-elle tout à fait considérable : protection de la santé publique, réduction des charges des fondations dans les établissements hospitaliers, fixation du prix de journée dans les hôpitaux, création de groupements d'achats en commun entre les établissements publics d'assistance, création de maisons maternelles, de sanatoria, régime des fondations charitables, Etc.
A la fin de 1928, Eymery, sénateur radical de la Dordogne vint à mourir. L'élection fixée au 6 janvier 1929 eut le résultat suivant au premier tour : 901 voix à Gadaud, 101 à Simonet, maire de Bergerac, socialiste.
Au Sénat, où il fut admis le 10 janvier, Félix Gadaud s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique. Son siège était soumis à réélection le 10 octobre. Or, non seulement il retrouva ce siège, mais il arriva largement en tête des sénateurs sortants avec 719 voix, quand Sireyjol, radical comme lui, n'en recueillait que 645 et Marcel Michel, républicain social, 653. Mieux : le dernier des sortants de La Batut était devancé par Fougère, ami radical de Gadaud.
Bien entendu, ses préoccupations au Sénat ne furent point différentes de ce qu'elles étaient à la Chambre. Son premier souci fut celui de la santé publique. Membre écouté de la commission de l'hygiène, il prend la plus large part à tous les débats sociaux. Toutefois, bien des problèmes encore lui sont devenus familiers, et au fur et à mesure que les années passent, son autorité déjà si affermie à la commission de l'hygiène s'impose également à la commission d'administration générale : assurances contre les calamités agricoles, assainissement du marché du blé et de celui du vin, suppression de la taxe d'octroi sur les vins en bouteilles. En 1934, 1935 et 1937, le Sénat lui fit l'honneur de l'élire à son bureau comme secrétaire.
Au renouvellement du 23 octobre 1938, Félix Gadaud connut une réélection non moins aisée que la précédente. Toute la liste radicale passa, mais lui loin devant ses amis, précédant de plus de 100 voix son second, Sireyjol : 829 contre 716.
Survint la tourmente. A Vichy, au fameux vote du 10 juillet 1940, il vota pour.
Né le 22 mars 1875 à Périgueux (Dordogne)
Décédé le 26 février 1973 à Périgueux
Député de la Dordogne de 1919 à 1929
Sénateur de la Dordogne de 1929 à 1940
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1758 et 1759)
Après guerre, Félix Gadaud se retire de toute vie publique ; il disparaît en 1973, à 97 ans.