Hyacinthe de Gailhard-Bancel

1849 - 1936

Informations générales
  • Né le 1er novembre 1849 à Allex (Drôme - France)
  • Décédé le 22 mars 1936 à Allex (Drôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 31 décembre 1899 au 31 mai 1902
Département
Ardèche
Groupe
Action libérale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Ardèche
Groupe
Action libérale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Ardèche
Groupe
Action libérale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 17 mars 1912 au 31 mai 1914
Département
Ardèche
Groupe
Action libérale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Ardèche
Groupe
Action libérale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Ardèche
Groupe
Indépendants

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 1er novembre 1849 à Allex (Drôme), mort le 22 mars 1936 à Allex.

Député de l'Ardèche de 1899 à 1910 et de 1912 à 1924.

Hyacinthe de Gailhard-Bancel était le petit-fils de Charles-Antoine de Gailhard qui fut membre du Conseil des Cinq-Cents et de la Chambre introuvable. Ayant accompli ses études classiques à Villefranche-sur-Saône et ses études supérieures à la faculté de droit de Grenoble, où il obtient le diplôme de licencié, il s'inscrit successivement comme avocat aux barreaux de Paris, de Grenoble et de Valence.

À partir de 1884, il consacre l'essentiel de son activité à la création de syndicats agricoles, notamment à Allex et à Crest. Il crée, en 1886, le Bulletin des syndicats d'Allex et de Crest et publie l'Almanach des syndicats agricoles de la Drôme. Disciple de La Tour du Pin, l'un des maîtres du christianisme social, professant des sentiments très religieux, il collabore activement à l'œuvre des cercles catholiques ouvriers.

C'est seulement aux élections générales de 1898 qu'il brigue les suffrages des électeurs de l'Ardèche, dans la 1re circonscription de Tournon, s'étant déclaré « prêt à soutenir une république vraiment libérale et nationale ». Il recueille 8,627 voix au second tour de scrutin en présence de Marc Sauzet qui en obtient 9.878. Elu, ce dernier donnait peu de temps après sa démission motivée par sa nomination de professeur à la faculté de droit de Paris et Hyacinthe de Gailhard-Bancel le remplaçait le 17 décembre 1899, l'ayant emporté par 9.222 voix sur le candidat radical qui en réunit 8.706.

À la Chambre, il siège à droite et s'inscrit au groupe de l'action libérale. Il y déploie une intense activité au service de la cause paysanne, mais aussi des familles nombreuses et de la condition ouvrière.

Il est réélu le 27 avril 1902, au premier tour de scrutin, par 11.965 voix contre 11.056 à Albert Le Roy. Sa profession de foi porte la marque des luttes électorales très vives auxquelles donnait lieu l'affaire Dreyfus et la question religieuse.

Le recrutement de l'armée, l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables, les caisses d'assurances et les coopératives agricoles sont l'objet de sa part d'interventions répétées, soit lors de la discussion de projets ou propositions de loi traitant spécialement ces matières, soit du budget.

Il combat avec passion la politique d'Emile Combes, la suppression de l'enseignement congréganiste, la séparation des Eglises et de l'Etat.

Le 6 mai 1906, il est réélu dans la même circonscription, au premier tour de scrutin, par 11.904 voix contre 10.631 à son concurrent immédiat, Murat. Mais, en 1910, il échoue en présence de son vieil adversaire de 1898, Sauzet, qui fait ainsi sur la scène politique une réapparition qui devait être de courte durée puisqu'il meurt le 7 février 1912. Battu donc par le professeur Sauzet le 24 avril 1910, par 11.023 voix contre 10.762, Hyacinthe de Gailhard-Bancel retrouvait son siège à l'élection partielle du 17 mars 1912 où il l'emporte par 10.843 voix contre 10.666 à Cuminal.

Durant ces deux législatures, son activité ne se dément pas. Notons sa participation à la discussion de la séparation des Eglises et de l'Etat, des questions agricoles, de la réglementation du travail. Ses électeurs lui renouvellent leur confiance le 26 avril 1914 par 10.849 voix contre 10.705 à Cuminal. Il continue de siéger à la commission de l'agriculture et fait partie de commission de comptabilité, des commissions de la marine et de l'armée, de la commission de contrôle des questions et projets se rattachant au ravitaillement et aux réquisitions. Soucieux d'atténuer les effets sur le monde agricole de la guerre, à laquelle d'ailleurs il devait payer un lourd tribut familial - trois de ses fils sont morts au champ d'honneur et le quatrième y fut grièvement blessé - il dépose en 1916 une proposition de résolution concernant le paiement des produits réquisitionnés aux agriculteurs et une autre ayant pour objet d'accorder aux agriculteurs le charbon nécessaire au battage.

En 1917, il prend part à la discussion des interpellations sur le ravitaillement ; en 1918 à la discussion de la proposition de loi relative à l'acquisition de petites propriétés rurales par les pensionnés militaires et victimes de la guerre.

La loi du 13 juillet 1919 instituait le scrutin de liste avec représentation proportionnelle. Hyacinthe de Gailhard-Bancel se présente le 16 novembre 1919, toujours dans l'Ardèche, sur la liste d'union républicaine nationale, à laquelle s'oppose une liste d'union et de concentration républicaine. Il est réélu par 32.636 voix à la plus forte moyenne.

Il prend part à la discussion du projet de loi portant approbation du traité de paix avec l'Allemagne et vote pour la ratification. Il devait d'ailleurs, un an plus tard, en exprimer publiquement le regret.

Cependant ses incursions dans la politique extérieure ne lui font pas négliger les questions sociales et agricoles.

Aux élections de 1924, il est battu sur la liste d'union nationale républicaine et sociale avec 35.975 voix contre 36.235 voix à la liste concurrente.

Hyacinthe de Gaihard-Bancel se retire alors au château des Ramières, à Allex, où il s'éteint en 1936, à l'âge de 85 ans.

On lui doit plusieurs ouvrages :
- un Manuel pratique des syndicats agricoles ;
- Quinze année d'action syndicale ;
- Quatorze années de défense religieuse à la Chambre des Députés (1901-1914) ;
- Le lieutenant-colonel de La Tour du Pin Chambly, marquis de la Charce ;
- et Le centenaire de 1789 publié en 1924.