Gaston Ganault

Représentant en 1871, député de 1881 à 1889, né à Laon (Aisne) le 15 mai 1831, d'une vieille famille du pays, connue de tout temps pour son dévouement aux idées libérales, il étudia le droit à Paris, et se fit inscrire au barreau de sa ville natale, où il combattit le plébiscite de 1870 dans le Courrier de l'Aisne.

Adjoint au maire après le 4 septembre 1870, et capitaine adjudant-major des mobilisés de Maine-et-Loire pendant la guerre franco-allemande, il assista aux combats du Mans et de Parigné. Le 8 février 1871, il fut porté comme candidat républicain dans l'Aisne à l'Assemblée nationale, et obtint, sans être élu, 26,995 voix (87,823 inscrits).

Il fut plus heureux à l'élection complémentaire du 2 juillet suivant, et fut élu représentant de son département par 38,210 voix (78,453 votants, 157,259 inscrits), contre 31,950 voix à M. Vinchon. Il remplaçait Jules Favre, qui venait d'opter pour le Rhône. M. Ganault siégea à la gauche modérée, et vota :

- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- pour le retour à Paris,
- contre la démission de Thiers au 24 mai,
- pour la dissolution,
- contre le septennat,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour l'amendement Pascal Duprat,
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles.

Il ne se représenta point aux élections législatives de 1876 et 1877, mais il fut élu, le 21 août 1881, député de la 1re circonscription de Laon, par 11,771 voix (17,742 votants, 22,503 inscrits), contre 5,739 voix à M. Babled. Il se fit alors inscrire au groupe opportuniste de l'Union républicaine, soutint la politique des cabinets Gambetta et J. Ferry, fit partie de plusieurs commissions, se montra protectionniste en matière commerciale et industrielle, se prononça contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, contre l'élection de la magistrature, pour les crédits de l'expédition du Tonkin, et reparut à la législature suivante, comme député de l'Aisne, élu le 18 octobre 1885, au scrutin de ballottage, le 3e sur 8, par 63,856 voix (117,821 votants, 147,808 inscrits).

M. Ganault, membre de l'Union des gauches, vota contre l'amnistie, contre la revision de la Constitution, pour l'expulsion des princes, appuya les ministères Rouvier et Tirard, et se prononça dans la dernière session :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour les poursuites contre le général Boulanger;

il s'abstint sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse.