Charles Gaou
1882 - 1950
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 6 février 1882 à Brignoles (Var).
Député du Var de 1936 à 1940.
Issu d'une famille d'humbles travailleurs, il est de son état charron-carrossier. Militant ouvrier dès sa jeunesse, il adhère en 1906 au parti socialiste. Antimilitariste, il est arrêté à Angoulême pendant la première guerre mondiale, puis condamné à deux mois de prison pendant la campagne du Maroc. Entre temps il a adhéré, en 1920, au parti communiste.
Conseiller municipal de Brignoles en 1908, puis conseiller général en 1934, il est élu député le 3 mai 1936, au deuxième tour, par 6.500 voix contre 3.882 à Barthélémy, républicain indépendant, sur 10.718 votants ; il avait obtenu au premier tour, le 26 avril, 3.168 voix sur 10.511 votants contre 2.641 au socialiste Lamarque, 2.558 à Barthélémy et 1.229 au député sortant Carmagnolle.
Gaou, inscrit au groupe communiste, fut nommé membre de la commission du commerce et de l'industrie et de la commission des boissons. Il s'intéressa particulièrement à l'industrie principale de son département : l'extraction de la bauxite, se préoccupant, par des propositions de loi qu'il déposa, d'améliorer la situation et la retraite des ouvriers mineurs.
En qualité de rapporteur, Gaou collabora à la législation relative au maintien dans les lieux des locataires, commerçants, industriels et artisans, aux procédures deconciliation et d'arbitrage, à la représentation des forains au conseil national économique.
Ses interventions en séance publique firent preuve de l'attention particulière que Gaou portait aux problèmes professionnels et sociaux : délais aux locataires, médaille du travail, taxes sur le chiffre d'affaires des artisans, prix des hôtels, semaine de 38 heures dans les mines de bauxite, aide aux commerçants et petits industriels, viticulteurs du Var, amnistie pour faits de grève.
Le 20 février 1940, Charles Gaou suivit le sort de ses collègues du groupe communiste et fut déchu de son mandat de député.
Né le 6 février 1882 à Brignoles (Var)
Décédé le 19 juin 1950 à Brignoles
Député du Var de 1936 à 1940
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1777)
Comme quarante-trois autres députés communistes, Charles Gaou est déféré le 5 février 1940 devant le troisième tribunal militaire permanent de Paris. Inculpé d'infraction au décret dissolvant les organisations communistes, il est condamné, le 3 avril, à cinq ans de prison, à 4 000 francs d'amende et à la perte des droits civils et politiques. Interné successivement à Poitiers, Tarbes, Toulouse et Valence, il est finalement déporté à Maison Carrée en Algérie.
Libéré le 5 février 1943, Charles Gaou regagne le Var à l'automne 1944. Il se présente aux élections à la première Assemblée nationale constituante, en 3e position sur la liste communiste du Var, qui réunit 61 523 suffrages sur 160 081 suffrages exprimés, et n'obtient que deux sièges. Il abandonne alors la vie politique.
Son état de santé n'ayant cessé de s'aggraver depuis sa déportation, il meurt à Brignoles, le 19 juin 1950, à l'âge de 68 ans.