Joseph Garat
1872 - 1944
Né le 31 décembre 1872 à Bayonne (Basses-Pyrénées).
Député des Basses-Pyrénées de 1910 à 1919 et de 1924 à 1936.
Docteur en droit, auteur d'un ouvrage qui témoignait de sa curiosité juridique, Joseph Garat exerça la profession d'avocat jusqu'en 1910.
Il débuta dans la politique comme maire de Bayonne en 1909 puis comme conseiller général du canton de Bayonne-Est la même année. A part une courte interruption, il conserva son mandat de conseiller général jusqu'en 1934.
Il se présenta pour la première fois aux élections législatives en 1910 et fut élu au premier tour avec 7.121 voix sur 14.085 votants, contre 4.219 à Barillier et 2.141 à M. d'Arcangues. Il fut réélu en 1914, toujours au premier tour par 8.157 voix sur 12.145 votants contre 2.206 à Castagnet.
Le scrutin de liste, en 1919, ne lui fut pas favorable. Le département des Basses-Pyrénées ne comportait plus que deux circonscriptions. Louis Barthou qui était précédemment député des Basses-Pyrénées, circonscription d'Oloron, se présenta en tête de la liste de concentration républicaine dans la 1re circonscription. Cette liste emporta les quatre sièges. Dans la 2e circonscription, Joseph Garat se présenta en tête de la liste d'union républicaine, mais ce fut la liste républicaine d'action économique et sociale qui enleva les trois sièges; il avait obtenu 9.267 voix sur 34.476 votants.
En 1924, Joseph Garat retrouva son siège de député, seul élu de la liste d'union des gauches avec 27.807 voix sur 93.475 votants. Réélu au scrutin de ballottage en 1928 avec 8.550 voix sur 16.821 votants contre 7.452 à Castagnet, il avait obtenu le 22 avril 7.090 voix sur 16.314 votants, Castagnet 6.986 et Perse 1.126. Et il fut réélu pour la cinquième fois en 1932, au deuxième tour, avec 8.679 voix sur 17.426 votants contre 7.726 à René Delzangles qui devait le remplacer quatre ans plus tard ; au premier tour il avait recueilli 7.596 voix sur 17.740 votants contre 6.596 à Delzangles, 2.121 à Bidegaray et 1.168 à Perse.
Avocat, il cessa de plaider dès qu'il eut un mandat parlementaire.
Entre 1919 et 1924, Joseph Garat, sans fortune, dut pour vivre prendre une part dans un cabinet d'affaires.
Au cours des cinq législatures, Joseph Garat, inscrit au groupe du parti républicain radical et radical-socialiste, fut membre de diverses commissions : commission de l'armée, du travail, de la marine, des affaires extérieures, du suffrage universel.
Par ses propositions et ses rapports ou avis, Joseph Garat se préoccupa aussi bien de l'indemnisation des victimes d'intempéries dans la région de Bayonne qu'au statut de l'Ecole polytechnique, à la situation des officiers et sous-officiers, aux provocations à la désertion, à la suppression de l'octroi, au mandat des conseillers généraux, au monopole en faveur de l'Etat des jeux dans les casinos. Il fit des interventions sur les événements de guerre et sur la politique du gouvernement en Alsace-Lorraine. Mobilisé pendant la guerre de 1914-1918, il participa à l'expédition de Salonique et sa conduite, lors des bombardements de Salonique lui valut la Croix de guerre et une citation à l'ordre du jour de l'Armée d'Orient. Malheureusement, sa qualité de président du conseil d'administration du crédit municipal de Bayonne en faillite lui attira de graves ennuis lors de l'affaire Stavisky. Les bons de Bayonne furent au centre du scandale. Il avait créé en 1930 le crédit municipal de Bayonne dans des intentions fort louables et avec le souci de l'administrateur de collectivité locale préoccupé de sa prospérité. Dans ses conclusions, le rapporteur, Ernest Lafont, juge avec rigueur l'attitude de Joseph Garat : « Sans l'aide de Garat, député-maire de Bayonne, l'escroquerie de Bayonne qui est la pièce maîtresse de l'entreprise Stavisky aurait été impossible, Garat porte toute la responsabilité de cette affaire, depuis la constitution du crédit municipal de Bayonne jusqu'au moment où éclata le scandale fin décembre 1933... Garat demeure donc un des plus gravement coupables et jamais culpabilité n'a été mieux établie contre un homme qui, après vingt-cinq années de vie publique irréprochable, n'a pas craint de compromettre la dignité de ses fonctions de maire et de député de Bayonne et de trahir la confiance que ses concitoyens avaient mise en lui. »
Mais l'affaire Stavisky n'est plus qu'un épisode, peu glorieux il est vrai, mais oublié.
Alors, pour conclure, ne doit-on pas donner la parole à la défense ?
Devant la commission d'enquête, Joseph Garat, plaidant son innocence dans le plein sens du terme, s'abrita derrière l'influence néfaste du mauvais génie (Stavisky alias Alexandre) qui l'avait trompé : « Pour mon malheur, Messieurs, j'avais fait la connaissance d'un homme que je n'ai connu que sous le nom d'Alexandre jusqu'à la fin de 1933 ».
Il y a pour un homme public, plus que pour tout autre, des liaisons dangereuses.
Né le 31 décembre 1872 à Bayonne (Basses-Pyrénées)
Décédé le 28 décembre 1944 à Bayonne
Député des Basses-Pyrénées de 1910 à 1919 et de 1924 à 1936
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1778, 1779)
Président du conseil d'administration du Crédit municipal de Bayonne lors de l'affaire Stavisky, Joseph Garat est arrêté le 7 janvier 1934. L'affaire, comme on le sait, provoqua une grande agitation politique et la démission, le 27 janvier, du cabinet Chautemps. Elle fut aussi à l'origine de la journée d'émeute du 6 février. Inculpé de vol, faux et usage de faux, abus de confiance, recel, détournement de pièces et de deniers publics et d'escroquerie, Joseph Garat est condamné par la cour d'assises de la Seine à deux ans de prison.
Il meurt à Bayonne, le 28 novembre 1944, à l'âge de 72 ans.