Marcel Gatuing
1894 - 1970
Né le 3 mars 1894 à Mostaganem (Département d'Oran)
Décédé le 29 juin 1970 à Toulon (Var)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Oran)
Conseiller de la République, puis Sénateur des Français du Maroc (élu par l'Assemblée Nationale), de 1946 à 1955
C'est dans le département d'Oran que Marcel Gatuing fit ses premières armes politiques : il siège en effet au conseil général d'Oran de 1923 à 1946, pour y représenter le canton de Pélissier.
Issu d'une famille possédant un vaste domaine agricole, il se consacre à sa mise en valeur, tout en poursuivant une carrière d'homme de lettres.
Ces talents littéraires, ajoutés à la conduite de courage durant la première guerre, - il en revient avec la Croix de guerre et la médaille militaire -, lui valent d'être promu Chevalier de la Légion d'Honneur, en 1933.
La Fédération Républicaine dans la première circonscription d'Oran, et recueille respectivement 8 203 voix puis 9 503 sur 27 304, puis 29 480 suffrages exprimés au premier, puis au second tour. Le siège à pourvoir revient alors à la SFIO.
A la Libération, Marcel Gatuing conduit le 21 octobre 1945 la liste MRP présentée, dans le département d'Oran, à l'Assemblée nationale constituante.
Avec 16 512 voix sur 127 741 suffrages exprimés, cette liste remporte l'un des cinq sièges à pourvoir.
Marcel Gatuing y est membre des Commissions de l'intérieur, et du ravitaillement, et prend part aux débats sur la perception des droits applicables au budget de l'Algérie pour 1946, sur la situation économique de ce territoire, et sur la proposition de loi sur la Constitution.
Lors de l'élection de la Deuxième Constituante, le 2 juin 1946, Marcel Gatuing figure en deuxième position de la Liste de défense des libertés républicaines qui remporte alors, avec 57 513 voix sur 138 749 suffrages exprimés, trois des cinq sièges à pourvoir.
Au sein de cette assemblée, Marcel Gatuing est élu vice-président de la Commission de l'intérieur ; il siège également à la Commission des pensions.
Il s'exprime sur le relèvement des pensions de guerre, la proposition de loi tendant à faire approuver la loi électorale par référendum, le projet de loi portant organisation du référendum, et, au nom de la Commission de l'intérieur, sur les propositions de loi relatives à l'élection des députés.
Puis il accède au Conseil de la République, le 27 décembre 1946, pour y représenter les citoyens français du Maroc.
Il est reconduit dans ce mandat lors du renouvellement du Conseil, le 19 novembre 1948 : il recueille alors 302 voix sur 326 suffrages exprimés.
Il rejoint le groupe du MRP, et siège à la Commission des Affaires étrangères, et à celle des pensions ; il préside d'ailleurs cette dernière pendant toute la durée de son mandat. A ce titre, il exprime l'avis de cette Commission sur de nombreux sujets : attribution au ministère des anciens combattants d'un contingent exceptionnel dans l'ordre de la Légion d'honneur, rachat de leur retraite par les retraités de l'armée, situation des déportés politiques (1947), statut des déportés et internés politiques (1948), statut des combattants volontaires de la résistance, prorogation de la loi sur les emplois réservés (1949), amélioration de la situation des anciens combattants (1950), proposition de loi portant amnistie (1953), secours alloué aux campagnes des soldats ou civils morts pour la France (1954).
En son nom propre, il intervient également dans nombre des débats, dont beaucoup sur la situation outre-mer : statut organique de l'Algérie (1947), renouvellement des conseils généraux (1948), loyers et allocations de logement, concessions de recherches d'hydrocarbures en Tunisie (1949), composition et formation du conseil général de la Nouvelle-Calédonie, allocation de vieillesse aux personnes non salariées, renouvellement de certains membres de l'Assemblée de l'Union française (1952), amnistie en faveur des Français incorporés de force, création d'un fonds de développement de l'industrie cinématographique (1953).
La radicalisation de la situation en Algérie, en novembre 1954, le conduit à déposer une question orale avec débat sur les mesures prises par le Gouvernement pour y rétablir l'ordre, qui est discutée le 24 novembre ; il réclame alors que « soit poursuivie une politique hardie, généreuse et humaine, seule capable d'assurer l'union fraternelle de toutes les populations de l'Algérie française ».
Il n'est pas candidat lors du renouvellement du Conseil, le 28 juin 1955 ; de santé fragile, très éprouvé par les combats de la Grande Guerre, il renonce à faire face aux nombreuses contraintes d'une vie parlementaire.
Il se retire alors à Toulon, où il s'éteint, en 1970.