André Gaubert

1911 - 1991

Informations générales
  • Né le 5 mars 1911 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 2 mars 1991 à Le mans (Sarthe - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Sarthe
Groupe
Rassemblement du peuple français

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 5 décembre 1911 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Décédé le 2 mars 1991 au Mans (Sarthe)

Député de la Sarthe de 1951 à 1956

Issu d'une famille de la bourgeoisie marseillaise, André Gaubert a fait ses études secondaires à l'Ecole libre de Provence avant de gagner la capitale, son baccalauréat de philosophie et de mathématiques élémentaires en poche. Là, il poursuit des études à la Sorbonne (Licence ès sciences) puis à l'Ecole Spéciale des Travaux Publics où il passe un diplôme d'ingénieur.

Pourtant, c'est vers l'armée qu'il s'oriente, devenant officier d'active dans l'artillerie après avoir été à l'Ecole militaire d'artillerie de Poitiers (1935-36) puis à l'Ecole d'application de Fontainebleau. De 1937 à 1939, il est lieutenant au 32e Régiment d'artillerie de Vincennes et fait un stage d'observateur en avion. La guerre survient alors, et il fait la campagne de France dans le Groupe d'aviation de reconnaissance de la IIe Armée (Croix de Guerre, trois citations). A partir de l'été 1940, il est intégré à l'armée d'armistice (15e RA de Montpellier) dont il démissionne à la fin 1942. Devenu Agent P2 du réseau Athos Buckmaster, il est arrêté par la Gestapo du Mans en octobre 1943 et déporté à Buchenwald d'abord, puis à Neuengamme, camp situé très au nord de l'Allemagne, qui n'est libéré qu'à la capitulation allemande ; André Gaubert est rapatrié le 23 mai 1945.

Commence alors une carrière d'industriel, marquée surtout par un poste de directeur général des entreprises de produits chimiques Oxybo (Sarthe) de 1945 à 1958, et par la responsabilité de président de la chambre syndicale des produits chimiques de 1950 à 1958. C'est aussi dans l'immédiat après-guerre qu'André Gaubert commence à prendre d'importantes charges dans la gestion des tout récents HLM de la ville du Mans : d'abord président de l'office d'HLM du Mans de 1948 à 1968, il devient vice-président de la Fédération nationale des offices publics d'HLM en 1950, puis s'occupe à la fin des années 1950 des Sociétés anonymes d'HLM sur le plan national.

Cet enracinement local qui prend progressivement une envergure nationale, on le retrouve dans la carrière politique qu'entreprend André Gaubert lorsqu'il devient premier adjoint au maire du Mans en 1947 (il le restera jusqu'en 1959), puis conseiller général du Mans de 1949 à 1961). Il ne tarde pas, en effet, à être élu député de la Sarthe en 1951, dans la vague RPF qui obtient deux sièges sur cinq avec 26 % des suffrages exprimés : aucun apparentement n'avait été conclu, et la liste d'union des gauches menée par Christian Pineau (seul élu de cette liste) n'obtient que 19,5 % des voix. André Gaubert est donc élu, en rassemblant 49 666 suffrages sur 180 837 exprimés. en revanche, en 1956, André Gaubert, second sur la liste des républicains Sociaux, échoue en dépit d'un apparentement avec le CNI et le MRP : son score est de 19 705 voix sur 197 487 suffrages exprimés.

André Gaubert est en 1954-55, secrétaire du Bureau de l'Assemblée nationale ; il est nommé, en 1955, Secrétaire d'Etat au commerce dans le très éphémère cabinet Pineau auquel l'Assemblée refuse la confiance (19 février) : dans ce choix d'un adversaire politique par l'ancien ministre socialiste, on peut lire, outre la volonté d'ouverture politique et une possible solidarité mancelle, le souvenir d'un passé commun de résistant déporté à Buchenwald.

A l'Assemblée, André Gaubert est nommé membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre, de celle des affaires économiques (en particulier pour le suivi de la gestion des entreprises nationalisées et d'économie mixte), et de la commission de coordination des affaires relatives à la CECA.

C'est en tant que membre de la première commission qu'il est le plus actif (pas moins de 12 rapports et avis déposés) - dans ce domaine de l'urbanisme qu'il connaissait bien. Il facilite et accélère, par divers rapports et propositions de loi, la construction de logements sociaux, en particulier par le biais de la formule HLM ; il tente d'améliorer et de rendre plus effective la cotisation 1 % des employeurs au titre de l'aide au logement ; il œuvre aussi pour l'encadrement vigilant des loyers en vigueur et des conditions d'attribution des logements sociaux. Le 15 novembre 1952 par exemple, comme il l'a fait souvent, André Gaubert interpelle le ministre de la reconstruction pour dénoncer l'insuffisance du rythme de construction (« alors que tant reste à faire ») et plaider la cause des HLM : « Les habitations à loyer modéré, grâce au contrôle strict de vos délégués et aux normes sévères que vous avez justement édictées, constituent des réalisations économiques conformes à une politique d'austérité budgétaire. Obtenez de M. le Président du Conseil que la cadence de construction s'accélère pour que le » toit pour chaque Français « dont a parlé M. Pinay ne demeure pas un rêve inaccessible ».

Dans un autre registre, son dépôt d'une proposition de loi tendant à interdire l'emploi abusif de « déporté » (12 mars 1953) rappelle les heures sombres de son histoire personnelle.

André Gaubert vote pour les lois Marie et Barangé en faveur de l'enseignement privé (21 septembre 1951), contre la ratification du traité instituant la communauté charbon-acier (13 décembre 1951) et s'abstient lors du vote de confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952). Le 17 juin 1954, il accorde sa confiance à Pierre Mendés France ; il s'oppose au projet de CED (vote du 30 août 1954). Il est absent lors du vote de confiance à Edgar Faure (23 février 1955).

André Gaubert, marié, avait cinq enfants. Officier de la Légion d'honneur, il était médaillé de la Croix de guerre 1939-45 (cinq citations) et de la Croix du Combattant volontaire de la Résistance et de la France Libre. Il est décédé au Mans, le 2 mars 1991.