Edouard Gaumont

1915 - 2008

Informations générales
  • Né le 30 juin 1915 à Cayenne (Guyane - France)
  • Décédé le 15 octobre 2008 à Versailles (Yvelines - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Guyane
Groupe
Rassemblement du peuple français
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Guyane
Groupe
Républicains sociaux

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 30 juin 1915 à Cayenne (Guyane)

Député de la Guyane de 1951 à 1958

Issu d'un milieu modeste de la Guyane, Edouard Gaumont se signale vite par son penchant pour les études : d'abord élève à l'école des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, puis au collège de Cayenne, il se refuse, une fois le baccalauréat franchi, à délaisser sa terre natale pour poursuivre ailleurs son parcours : c'est seul, hors de toute structure universitaire, qu'il travaille à sa licence de droit, assurant ses moyens d'existence par un emploi de répétiteur, et ne quittant la Guyane qu'à l'occasion des sessions d'examen, à Fort-de-France.

Ce n'est qu'une fois sa licence en poche qu'il part pour Paris, où il conclut brillamment son cursus par un diplôme d'études supérieures d'histoire du droit. Mobilisé lorsque la guerre éclate, il passe près d'un an sous les drapeaux en tant que soldat de deuxième classe : après la défaite, Edouard Gaumont reprend brièvement ses études, et passe une licence de philosophie : puis il choisit de s'inscrire, à la fin de l'année 1940, comme avocat à la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.

A la Libération, Edouard Gaumont choisit d'abandonner ses activités juridiques pour embrasser la carrière des armes : élève de l'Ecole militaire de l'Infanterie et des chars de combat, il est à sa sortie, en 1946, affecté sur sa demande en Guyane ; son ascension dans la hiérarchie militaire est rapide, puisqu'il est nommé en 1949 commandant de la compagnie d'infanterie coloniale de la Guyane ; là-bas, tout en accomplissant son métier de soldat, il se replonge dans les disciplines qu'il affectionne, le droit et la philosophie, multipliant conférences et cours particuliers, et anime bénévolement les activités culturelles du foyer Félix-Eboué de Cayenne.

Son activité politique débute en 1948 : il est candidat malheureux, en janvier, aux élections législatives partielles en Guyanne, en vue de pourvoir au siège laissé vacant par la mort de René Jadfard ; cet échec le ramène à sa carrière militaire, et c'est en 1950, alors qu'il prend provisoirement congé de son département d'origine, qu'il est promu au grade de capitaine d'infanterie coloniale.

La tentation politique cependant ne tarde pas à le reprendre, et c'est sous l'étiquette du Rassemblement du Peuple Français (RPF) qu'il sollicite la députation, le 17 juin 1951 : avec 2 099 voix sur 5 928 suffrages exprimés, il ravit le seul siège à pourvoir au socialiste Léon Du-mas, et entre à l'Assemblée nationale.

Edouard Gaumont est alors nommé à la Commission des affaires économiques, à la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions et à la Commission de la justice et de la législation. Expert des questions coloniales, il prend une part active aux travaux parlementaires relatifs à l'Indochine : il est ainsi nommé membre de la Commission chargée d'enquêter sur le trafic des piastres indochinoises, et désigné par la Commission des affaires économiques pour faire partie, en qualité de membre suppléant, de la Commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine.

Mais c'est son activité parlementaire qui requiert le plus son attention ; elle se concentre en priorité autour des questions relatives au développement économique et social de l'Outre-mer en général, et de la Guyane en particulier ; la plus significative de ses propositions de résolution est à cet égard celle du 1er juin 1954, qui tend à la nomination par l'Assemblée nationale d'une Commission parlementaire d'enquête chargée d'examiner les conditions dans lesquelles fonctionnent en Guyane l'administration préfectorale et les différents services, établissements publics ou organismes bénéficiant de l'aide de l'Etat.

Edouard Gaumont vote les lois Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), et contre la ratification du traité instituant la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (13 décembre 1951). S'abstenant lors du vote d'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952), il se prononce en revanche en faveur de Joseph Laniel (26 juin 1953), puis de Pierre Mendés France (17 juin 1954). Edouard Gaumont s'oppose au projet de Communauté Européenne de Défense en votant la question préalable qui conduit à son rejet (30 août 1954) ; il vote pour la ratification des accords de Londres sur la fin de l'occupation de l'Allemagne (12 octobre 1954), et pour la ratification des accords de Paris qui autorisent l'entrée de l'Allemagne en Europe (29 décembre 1954). Après avoir voté la confiance à Pierre Mendès-France sur l'Algérie (4 février 1955, chute du cabinet), il soutient Edgar Faure (vote de confiance du 23 février 1955), mais, retenu dans son département, ne prend pas part au vote sur le mode de scrutin et la date des élections qui précipite la chute du cabinet Faure.

Lorsqu'il sollicite auprès de ses électeurs, pour les élections législatives du 2 janvier 1956, le renouvellement de son mandard, Edouard Gaumont ne manque pas de rappeler la constance avec laquelle il a défendu les intérêts des Guyanais ; de fait, sa réélection ne doit rien au hasard, et s'obtient dans les conditions les plus favorables ; portant toujours les couleurs du gaullisme, cette fois sous l'étiquette des Républicains sociaux, il obtient au scrutin du 2 janvier 1956 4 549 voix sur 7 671 suffrages exprimés.

Durant la troisième législature, Edouard Gaumont est nommé membre titulaire de la Commission des finances, membre de la Commission de la presse et membre de la Commission de la justice et de la législation. C'est au sein de la Commission des finances que son action est la plus notable : désigné par ses pairs pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises industrielles et des sociétés d'économie mixte, il est aussi élu secrétaire de la Commission le 17 juillet 1957.

Au cours de cette dernière législature de la IVe République, Edouard Gaumont ne prend pas part au scrutin lors de l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956) ; il vote pour les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars 1956) et contre la ratification des traités instituant la Communauté Economique Européenne et l'Euratom (9 juillet 1957). Retenu dans son département, Edouard Gaumont ne peut participer ni aux votes d'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958) et du général de Gaulle (1er juin 1958), ni au vote des pleins pouvoirs (2 juin 1958).