Albert Gauthier de Clagny
1853 - 1927
Né le 14 septembre 1853 à Versailles (Seine-et-Oise), mort le 16 décembre 1927 à Paris.
Député de la Seine-et-Oise de 1889 à 1910.
Albert Gauthier, son service militaire accompli dans la cavalerie, entra dans l'industrie et passa plusieurs années au milieu des ouvriers, dans le Nord, dans les Pyrénées et en Italie où il s'occupa de l'exploitation de carrières de marbres durs. Attiré par les études juridiques, il soutint brillamment sa thèse de doctorat en droit en 1882 et devint en 1883, avocat au conseil d'Etat et à la cour de cassation. Il fut inscrit au barreau de la cour d'appel de Paris en 1899 et sa compétence juridique le porta à la direction du Journal de droit administratif. Boulangiste, membre du comité directeur des comités républicains plébiscitaires en 1883, il fut élu conseiller général du canton de Sèvres en 1886, mandat qui lui fut toujours renouvelé.
Il se présenta aux élections générales législatives de 1889 avec le patronage du « parti national » et comme candidat de la fédérai ion révisionniste. Partisan de l'Appel au peuple, il s'était prononcé dès 1885 contre le parlementarisme, pour la révision de la constitution de 1875 par une constituante et pour le référendum. Il restera d'ailleurs fidèle à cette opinion en réclamant obstinément à chaque législature la révision des lois constitutionnelles. Dès le premier tour de scrutin, le 22 septembre 1889, il fut élu député de la 2e circonscription de Versailles, par 5.682 voix, sur 10.035 votants, contre 2.379 voix à M. Ferdinand Dreyfus, ancien député républicain, et 1.003 voix à M. Gaulier, député sortant de la Seine. Il devait être réélu dans la même circonscription jusqu'en 1910.
Au cours des mandats qu'il exerça, Albert Gauthier de Clagny n'appartint à aucun groupe au Palais Bourbon. Sa compétence en de nombreux domaines lui valut sa nomination au sein de multiples commissions, dont la fameuse commission des « trente-trois » où il se signala par sa demande d'interpellation sur les poursuites exercées contre la compagnie de Panama. Il prononça de nombreux discours, notamment contre l'impôt sur la rente, et présenta un texte relatif à la défense des ouvriers français contre la concurrence étrangère. Il prit une part importante à la discussion de la loi sur les opérations de bourse, enfin, il s'attacha particulièrement à mettre en évidence les défauts et les lacunes du régime parlementaire.
Réélu au renouvellement général du 20 août 1893, au premier tour de scrutin, par 6.007 suffrages, sur 9.948 votants, contre 2.715 suffrages à M. Lenoir, adjoint au maire de Versailles. Il prit part à de nombreuses discussions, notamment à celle du projet de loi relatif à l'assainissement de Paris et de la Seine. Il s'intéressa aux mesures propres à remédier au chômage, développa une interpellation à propos de la prévention et de la répression des faits d'espionnage et de trahison. Enfin, il intervint à diverses reprises au sujet de l'expédition de Madagascar.
Les électeurs de la 2e circonscription de Versailles lui renouvelèrent leur confiance dès le premier tour des élections de 1898 puisqu'il fut réélu le 8 mai par 8.644 suffrages sur 10.786 votants, et cela sans concurrent. Outre son activité en tant que membre de commissions, il déposa de nombreux textes, en particulier une proposition de loi tendant à la nomination des sénateurs par le suffrage universel.
Sous l'étiquette « comité de l'alliance républicaine démocratique - fédération révisionniste », il fut réélu le 27 avril 1902, toujours dans la 2e circonscription de Versailles où il obtint, au premier tour de scrutin, 9.050 suffrages sur 12.681 votants, contre 2.632 suffrages à M. Lecorbeiller. Travailleur infatigable, son activité fut encore très grande durant cette huitième législature. Parmi les innombrables textes qu'il déposa, il convient de retenir sa proposition de loi relative à une amnistie générale, sa proposition de loi sur l'organisation judiciaire.
Il exerça un dernier mandat de 1906 à 1910. Sa réélection eut lieu au premier tour de scrutin, le 6 mai 1906, par 8.394 suffrages, sur 14.108 votants, contre 5.052 suffrages à M. Laurent.
Il siégea sans interruption à la Chambre des députés jusqu'au 31 mai 1910, fin de la neuvième législature, et ne se représenta pas aux élections suivantes.
Albert Gauthier de Clagny a laissé un ouvrage intitulé De la validité du mariage des prêtres, publié en 1888. Il était vice-président de la Ligue des patriotes, avec Ernest Carnot.
Il mourut à Paris le 16 décembre 1927 à l'âge de 74 ans.