Louis Gautier-Chaumet
1895 - 1983
Né le 21 mars 1895 à Angers (Maine-et-Loire) Décédé le 10 mars 1983 à Paris
Député de la Seine de 1956 à 1958
Né Gautier, Louis Gautier-Chaumet accole au patronyme paternel le nom de sa mère, Chaumet : c'est sous ce nom double qu'il mène à partir de 1918 des activités de journaliste et d'homme politique. Lorsque éclate la première guerre mondiale, Louis Gautier-Chaumet doit interrompre ses études, muni du seul Brevet supérieur : il se distingue alors à l'épreuve du feu : trois fois blessé, il récolte plusieurs citations, obtient la Croix de guerre et le grade de Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.
Au lendemain du conflit, Louis Gautier-Chaumet entame une carrière de journaliste et d'éditeur ; à partir de 1926, il se spécialise dans le journalisme parlementaire et politique, et signe dans plusieurs titres de la presse française ; il prend la rédaction en chef de « La Presse », un quotidien du soir, qu'il quitte en 1932 pour assumer la direction du service politique du soir, qu'il quitte en 1932 pour assumer la direction du service politique de « L'intransigeant », jusqu'en 1937, puis de « Ce soir », jusqu'en 1939. Tout en assumant ces fonctions, il devient en 1933 rédacteur en chef de Radio-Cité.
En parallèle à ces activités journalistiques et éditoriales, Louis Gautier-Chaumet débute sa carrière politique par la fréquentation active des cabinets ministériels : nommé de juin 1932 à octobre 1933 chef de cabinet Hippolyte Ducos, secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique et aux sports, il le suit au ministère des Pensions avec le titre de chargé de mission (octobre 1933-février 1934). Les remaniements consécutifs aux troubles de février 1934 mettent un terme provisoire à son activité politique : celle-ci ne reprend qu'en janvier 1939, au sein non plus des cabinets ministériels mais d'un parti, le parti Républicain socialiste ; Louis Gautier-Chaumet en devient alors secrétaire de la fédération de la Seine, puis en 1943, secrétaire général.
A la Libération, Louis Gautier-Chaumet intègre les rangs du Rassemblement des Gauches Républicaines (RGR), en tant que membre d'un Conseil national qui prend en 1945 appellation de Bureau national ; c'est au sein de ce petit parti, dont Edgar Faure est le chef de file, qu'il prend des responsabilité politiques importantes : délégué général adjoint à la Propagande de 1947 à 1951, il devient en 1954 membre de la Délégation permanente, puis vice-Président du Bureau national. C'est aussi sous les couleurs du RGR qu'il connaît l'apogée de sa carrière politique, en se faisant élire, le 2 janvier 1956, député de la troisième circonscription de la Seine : la liste qu'il mène arrive en septième position, drainant près de 19 090 voix sur 496 495 suffrages exprimés, et ce succès lui permet d'emporter l'un des onze sièges à pourvoir.
Louis Gautier-Chaumet est nommé à la Commission de la marine marchande et des pêches et à la Commission de la production industrielle et de l'énergie. C'est au nom de cette dernière commission qu'il dépose le 26 juin 1957 un avis sur le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier les traités instituant la CEE et l'Euratom : puisque « la vieille Europe ne peut se survivre qu'en se fédérant au maximum », et qu'à cet égard « La voie économique est assurément la plus courte », Louis Gautier-Chaumet, et avec lui l'ensemble de la Commission de la production industrielle et de l'énergie, délivre un avis favorable à la ratification.
Au cours de la dernière législature de la IVe République, Louis Gautier-Chaumet soutient le gouvernement de Guy Mollet, puis vote la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957), puis à Félix Gaillard (5 novembre 1957). Favorable à l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958), il vote la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (1er et 2 juin 1958).
Son engagement politique et parlementaire d'après-guerre ne met pas un terme à ses activités éditoriales : il fonde en 1952 la revue internationale Via, dirige la maison d'édition « Société d'impression et Publicité Technique », puis préside l'Union Nationale des Journalistes Honoraires de France, d'Outre-Mer et de l'Etranger.
Il meurt à Paris le 10 mars 1983.