André Gayrard

1923 - 2014

Informations générales
  • Né le 12 février 1923 à Campes (Tarn - France)
  • Décédé le 2 janvier 2014 à Albi (Tarn - )

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 12 février 1923 à Campes (Tarn)

Décédé le 2 janvier 2014 à Albi (Tarn)

Député de la Seine de 1956 à 1958



André Gayrard est né à Campes, petit village du canton de Cordes, situé à une vingtaine de kilomètres d'Albi.

Ses grands-parents sont mineurs aux houillères de Carmaux ; les parents, initialement agriculteurs, se reconvertissent dans un commerce de boucherie-charcuterie à Carmaux. C'est cette dernière profession qu'embrasse à son tour André Gayrard après avoir passé son brevet élémentaire et sa capacité en droit. Il s'y distingue particulièrement par ses activités syndicales et corporatives : secrétaire général de la Fédération du Midi et du Sud-Est de la Boucherie, il est aussi membre de la Chambre de commerce d'Albi.

Il est surtout président fondateur de l'Union de défense des commerçants et artisans dans le Tarn et délégué national à la propagande de ce mouvement.

Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Pierre Poujade lui confie la tête de liste d'Union et fraternité française dans la deuxième circonscription de la Seine (1er, 2e, 8e, 9e, 16e, 17e et 18e arrondissements de Paris) où onze sièges sont à pourvoir. Ses engagements électoraux sont ceux du mouvement poujadiste : « La France est au bord de la faillite... les classes dirigeantes ont perdu le sens du bien public... nous vomissons la politique... nous ne promettons rien, sinon de nettoyer la maison... Sortez les sortants ! ». Il est élu avec 38 651 voix sur 491 457 suffrages exprimés.

André Gayrard est nommé à la Commission des affaires étrangères, à la Commission du suffrage universel et à la Commission de l'intérieur, dont il devient secrétaire le 4 octobre 1957. Il est, en outre, le 5 mai 1956, nommé juge titulaire de la Haute cour de justice constitutionnelle.

En dix-sept mois de législature, il dépose une proposition de loi et trois propositions de résolution ; l'une notamment, le 16 mars 1958, tendant à décider la révision de la Constitution en vue de permettre au peuple français « d'être consulté par voie de référendum sur le mode d'élection des députés et d'exprimer ses vœux et doléances sur la forme des institutions qu'il entend se donner par la convocation des Etats Généraux ».

André Gayrard reviendra fréquemment sur ce thème lors de ses interventions. Celles-ci sont nombreuses et il ne tarde pas à s'affirmer comme l'un des principaux porte-parole du groupe Union et fraternité française. Lors des débats sur la validation de l'élection des députés de son groupe (10 des 52 élus de l'UFF seront finalement invalidés), il préfère l'ironie à l'invective en proposant un amendement visant à adopter le principe de la cooptation pour le remplacement des députés invalidés.

Il se plaint, lors du débat du 12 juin 1957, sur l'investiture de Maurice Bourgès-Maunoury auquel il refusera la confiance, que son groupe ait été tenu à l'écart des consultations : « On a commis l'erreur de vouloir pour des raisons d'équilibre, de mauvais équilibre, de laisser d'un côté les communistes et, de l'autre, les poujadistes ».

Il intervient aussi sur l'affaire algérienne. Le 2 juin 1956, il dépose au nom de son groupe un ordre du jour « rendant hommage aux soldats rappelés en Afrique du Nord et approuvant l'action de MM. Lacoste, Bourgès-Maunoury et Lejeune ».

Le malaise dans l'armée, illustré par la démission de quatre officiers généraux le conduit, le 31 janvier 1958, à déposer une demande d'interpellation mettant en cause la promotion d'officiers supérieurs faite, d'après lui, à l'encontre des règles traditionnelles et favorisant des officiers recommandés par des hommes politiques. Dix jours plus tard, lors du débat relatif au bombardement du village tunisien de Sakhiet-Sidi-Youssef qu'il approuve, il demande au Président du Conseil, Félix Gaillard, de bien vouloir indiquer - par oui ou par non si le gouvernement couvre l'opération menée par l'armée de l'air. A cette occasion, il déplore à nouveau l'ostracisme dont le groupe Union et fraternité française fait l'objet au sein de l'Assemblée.

Mais cause qui lui tient le plus à cœur est la réforme constitutionnelle et la réforme électorale. Il souhaite notamment un élargissement des possibilités d'usage du référendum, l'incompatibilité entre le mandat parlementaire et la fonction ministérielle, la limitation des prérogatives de l'Assemblée en matière financière et une procédure de dissolution automatique en cas de crise. Il participe activement au travail de la Commission et intervient à cinq reprises en séance sur le sujet.

Le 13 mai 1958, il refuse la confiance à Pierre Pflimlin et l'accorde le 1" juin au général de Gaulle

Le 22 juillet 1958, il est l'un des seize députés désignés par la Commission du suffrage universel (et le seul de son groupe) pour représenter l'Assemblée au sein du Comité consultatif provisoire. Il y sera assidu et outre les thèmes déjà défendus à l'Assemblée, il plaidera pour une extension du rôle du Conseil économique et social.

André Gayrard ne s'est pas représenté aux élections législatives de novembre 1958. Il est cependant resté longtemps partagé entre sa famille, sa vie politique, son commerce et son implication dans le monde associatif.