Richard Georges
1893 - 1963
- Informations générales
-
- Né le 9 juillet 1893 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 8 février 1963 à Nice (Alpes-Maritimes - France)
1893 - 1963
Né le 9 juillet 1893 à Paris.
Député du Pas-de-Calais de 1919 à 1924.
Député du Loir-et-Cher de 1924 à 1932.
Pupille de l'Assistance en son enfance et sa jeunesse, Richard Georges devait apprendre la misère du peuple. Il fut élevé en Sologne, à Lantenay près de Romorantin et, en dehors des heures d'école, il dut aller travailler aux champs et dans les vignes.
Il avait 13 ans lorsqu'il quitta l'école et fut envoyé aux verreries de Vierzon. C'était là un de ces « bagnes d'enfants exploités » tristement célèbres. Par deux fois il s'évade de la colonie pour aller dépeindre les souffrances de ses camarades au directeur de l'Assistance publique de Romorantin d'abord, puis à Paris ensuite.
Ces « évasions » émurent l'opinion publique et, après enquête, la « caserne », composée d'enfants de l'Assistance, victimes de cette odieuse exploitation, fut supprimée. C'était la première victoire que Richard Georges remportait.
Il resta à Paris jusqu'au moment où il fut de nouveau renvoyé dans une verrerie à Bar-sur-Aube, puis ensuite dans la région minière du Pas-de-Calais, travaillant aux mines de Marles.
En 1911, il fondait à Allouagne, dont il devait plus tard devenir le maire, une société de gymnastique : « L'avant-garde » et en 1912 il était nommé secrétaire du groupe socialiste que venait de fonder Raoul Evrard, puis secrétaire de la section syndicale et de toutes les organisations ouvrières de la commune, au sein desquelles il devait se révéler un actif propagandiste.
En 1919, lors des élections pour la douzième législature, il se présente dans la 1re circonscription du Pas-de-Calais comme administrateur de coopérative ouvrière, sous l'égide du parti socialiste unifié. Sur 186.646 votants et 122.058 suffrages exprimés, il est élu à la majorité absolue avec 62.604 voix. Dans ce département tous les sièges devaient aller à la liste socialiste à laquelle s'opposait une liste d'union républicaine sociale et nationale.
Aux élections suivantes du 11 mai 1924, il fait acte de candidat comme agriculteur dans le Loir-et-Cher. Sur 75.880 inscrits et 62.114 suffrages exprimés, 27.096 voix se portaient sur son nom et il était élu au quotient sur la liste du bloc des gauches avec deux colistiers, le dernier siège allant à la liste d'union nationale républicaine.
Maire de Romorantin et conseiller général, il devait y être réélu le 23 avril 1928. Sur 16.291 suffrages exprimés, 8.193 allaient à Georges qui fut élu au second tour, 3.963 voix allant à son principal adversaire.
Il devait être battu aux élections du 13 mai 1932, obtenant 7.938 voix contre 8.422 à son heureux adversaire Jean-Jacques Dumoret, avocat, élu au deuxième tour.
Il ne se représentera pas aux élections du 26 avril 1936 et abandonnera la politique pour entrer dans l'administration coloniale.
A la Chambre, où il fut secrétaire d'âge lors des sessions de 1919, 1920, 1924, 1925, 1927 et 1928, il appartint aux commissions de l'administration générale et des comptes définitifs, du commerce et de l'industrie, de l'administration générale, départementale et communale. Son activité parlementaire, tout au long de trois législatures, se caractérisera par un attachement marqué à certaines causes qu'il ne se lassera pas de défendre : en premier lieu le dangereux métier de mineur, ensuite les intérêts d'un petit personnel municipal ou para-municipal souvent trop négligés par le législateur.
Sur un autre plan on le verra s'appliquer à la modification de la loi du 8 décembre 1883 relative à l'élection des membres des tribunaux de commerce et à obtenir que les femmes commerçantes y soient éligibles (1924 et 1928). Enfin, dans un tout autre domaine où il fera vraiment figure de précurseur, signalons sa proposition de modification de l'article 193 du code de justice militaire en vue de reconnaître juridiquement l'objection de conscience.
Né le 9 juillet 1893 à Paris
Décédé le 8 février 1963 à Nice (Alpes-Maritimes)
Député du Pas-de-Calais de 1919 à 1924 et du Loir-et-Cher de 1924 à 1932
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1816-1817)
Entré en 1933 dans l'administration coloniale, Richard Georges devient un an après, à 39 ans, Trésorier-payeur général des pays d'outre-mer. Il exerce successivement à Djibouti, au Laos et au Togo. En novembre 1940, il est expulsé de ce pays et relevé de ses fonctions par le gouvernement de Vichy en raison de ses prises de position en faveur du général de Gaulle
Interné à Vals-les-Bains, le 14 juin 1941, il en est sorti le 9 septembre 1941 pour être mis en résidence surveillée au Burgaud, en Haute-Garonne. Malgré cette surveillance, il participe à la résistance locale et devient président du comité de Libération le 20 août 1944.
Nommé maire du Burgaud le 23 août, il le restera jusqu'aux élections communales de mai 1945.
Il reprend alors ses activités dans l'administration d'outre-mer et termine sa carrière en 1951 comme Trésorier général de l'Indochine.
Retiré à Allouagne dans le Pas-de-Calais, il est élu maire de ce village, où, trente ans auparavant, il avait fait ses premières armes d'homme politique. Atteint par la maladie, il doit abandonner ses fonctions. Il décide alors de revenir dans son pays d'enfance, la Sologne, où il s'installe à Selles-sur-Cher.
Alors qu'il était en traitement à Nice, la maladie empira. Il y mourut le 8 février 1963, à l'âge de 69 ans.
Richard Georges était médaillé de la résistance et chevalier de la Légion d'honneur.