Albert, Alix, Jacques, Hippolyte, Marie de Baillencourt
1908 - 1994
Né le 30 mars 1908 à Neuilly-sur-Seine
Décédé le 28 mai 1995 à Antibes (Alpes-Maritimes)
Député de la Seine de 1956 à 1958
Albert de Bailliencourt, après de brillantes études secondaires, entre à l'Ecole polytechnique en 1928. Il est ingénieur de l'Ecole supérieure des P.T.T. et de l'Ecole supérieure d'électricité. Il commence une carrière militaire en Afrique du Nord dans les transmissions. En 1939, il est chef de bataillon. Il occupe ensuite plusieurs responsabilités civiles et militaires. Chef de mission auprès de l'Intelligence service, il appartient aux états-majors du général Weygand puis du général Juin et devient chef des transmissions de la 81e division sur la ligne Mareth en Tunisie. Ingénieur en chef des P.T.T. en Algérie, il est chargé de la direction du service d'étude des transmissions en Afrique française à l'automne 1942. Il est ensuite directeur au Comité français de la Libération nationale, de 1943 à 1944. Successivement adjoint au secrétariat à l'Intérieur, puis au secrétariat d'Etat à l'information, en 1944, il est directeur au ministère de l'information du gouvernement provisoire de la République française à Alger puis, à Paris, directeur adjoint jusqu'à la fin de l'année 1945. Il sera lieutenant-colonel, breveté technique du cadre de réserve.
Ses fonctions dans l'information l'amènent à quitter son poste pour prendre la présidence de la Société française d'édition et de publications illustrées. Il assure la direction de deux hebdomadaires Le Hérisson et Marius. Il est président de la société coopérative de diffusion de presse La Périodique. De 1952 à 1956, il est conseiller à l'Association française pour l'accroissement de la productivité.
Le 2 janvier 1956, Albert de Bailliencourt est candidat aux élections législatives dans la deuxième circonscription de la Seine. Il figure en deuxième position sur une liste du Parti radical. Pour onze sièges à pourvoir, il y a 17 listes en présence. Sur 491 457 suffrages exprimés, la liste radicale obtient 71 668 voix et deux sièges. Elle avait reçu l'investiture de Pierre Mendès-France. Sa profession de foi indiquait notamment : « Unir la générosité de Jaurès, l'énergie de Clémenceau, le sens de la grandeur de Gaulle, le réalisme de Pierre Mendès-France, telle est la tradition du Salut Public ».
Une fois son élection validée le 2 février 1956, Albert de Bailliencourt est nommé membre de plusieurs commissions, où il occupe des responsabilités importantes : à partir du 10 février 1956, il est vice-président de la Commission de la production industrielle et de l'énergie ; il préside, jusqu'en 1958, la sous-commission de l'énergie atomique. En 1957, il préside également le Comité pour l'expansion de la recherche scientifique et technique. Le 17 mai 1957, il est nommé juge titulaire à la Haute Cour de justice constitutionnelle.
Ses activités parlementaires n'ont pas porté seulement sur des questions techniques. Il dépose notamment deux propositions de lois portant révision d'articles de la Constitution. Le 13 février 1958, il intervient pour proposer d'accorder aux gouvernements une stabilité garantie de douze mois après leur investiture. Sa connaissance de l'Afrique du Nord, le 13 décembre 1956, lui fait mettre l'accent sur l'importance des ressources sahariennes. Les conséquences des traités européens pour l'économie française et pour son programme atomique retiennent également son attention.
Le 25 juillet 1957, il quitte son groupe parlementaire d'origine et s'inscrit au groupe républicain radical et radical socialiste, formé en octobre 1956, autour d'André Morice et d'Henri Queuille, qui désapprouvent la politique préconisée par le président du Parti Radical, Pierre Mendès-France. Albert de Bailliencourt défend de la même manière la présence française en Algérie. Le 16 mai 1958, il est nommé membre de la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions.
Le 1er juin, il vote la confiance au programme du général de Gaulle. Le 2 juin, au nom de sa commission, il intervient pour exprimer quelques inquiétudes soulevées par l'imprécision du projet constitutionnel présenté par le général de Gaulle. Il vote néanmoins les pleins pouvoirs. Le 22 juillet, la Commission du suffrage universel le désigne pour représenter l'Assemblée Nationale au sein du Comité Consultatif Constitutionnel présidé par Paul Raynaud.