Pierre Gillet
1897 - 1966
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 24 mai 1897 à Saint-Jean-Brevelay (Morbihan).
Député du Morbihan de 1936 à 1942.
Propriétaire-exploitant à Saint-Jean-Brevelay, Pierre Gillet était issu d'une lignée de cultivateurs qui avaient su prendre la première place dans leur bourg natal : son père et son grand-père en avaient été en effet les premiers magistrats municipaux. Aussi, après la guerre de 1914-1918 d'où il revint avec la Croix de guerre, Pierre Gillet succéda-t-il à son père en 1927 comme conseiller municipal et maire de Saint-Jean, fonction qu'il conserva jusqu'à la deuxième guerre mondiale.
Cette position solidement assise lui permit de se présenter aux élections législatives de 1936 dans la circonscription de Ploermel comme candidat républicain indépendant. II fut élu au scrutin de ballottage du 10 mai par 9.775 voix sur 20.059 votants contre 9.249 à Du Plessis de Grénedan, bien que celui-ci l'ait distancé le 26 avril avec 6.621 voix sur 20.882 votants, contre 5.904 voix à lui-même.
Siégeant à la Chambre avec les membres de l'union républicaine démocratique (U.R.D.), il appartint à la commission du commerce et de l'industrie et à celle de l'administration générale, départementale et communale.
Affilié au groupe agraire, il se fera tout au long de la législature le défenseur de l'agriculture et plus précisément, à l'occasion, de l'agriculture bretonne ou même morbihannaise, voyant en cette branche de l'activité nationale une source de prospérité pour tout le monde. Membre d'une chambre de front populaire, ses tendances conservatrices ne le pousseront guère à se rallier à la politique de Léon Blum : s'il accepta d'entériner l'institution des congés payés et celle des conventions collectives, il se refusa, par contre, à voter celle de la semaine de quarante heures, les mesures de dévaluation de septembre 1936 et la réforme fiscale ; mais après la chute du leader socialiste, il accordera à ses successeurs les pouvoirs nécessaires à réaliser le redressement financier. Ces mêmes convictions lui feront soutenir la loi de 1939 sur les pouvoirs spéciaux concernant la défense du pays et celle de 1940 prononçant la déchéance des élus communistes.
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il accorda au maréchal Pétain les pleins pouvoirs qu'il demandait.
Né le 24 mai 1897 à Saint-Jean-Brévelay (Morbihan)
Décédé le 11 mai 1966 à Saint-Jean-Brévelay
Député du Morbihan de 1936 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1832)
Maintenu dans ses fonctions de maire de Saint-Jean-Brévelay pendant l'Occupation et après la Libération par arrêté préfectoral du 8 février 1945, Pierre Gillet n'est pas candidat aux élections municipales de 1947. Il sera élu conseiller municipal aux élections partielles d'octobre 1950, puis battu aux élections de 1953.
Parallèlement, il est déclaré initialement inéligible le 18 septembre 1945 par le Jury d'honneur du fait de son vote du 10 juillet 1940. Il est relevé de cette inéligibilité quelques jours plus tard à la suite de son élection comme conseiller général du Morbihan le 23 septembre 1945. Le Jury d'honneur, dans sa décision du 29 septembre 1945, considère qu'en fonction de faits de résistance, il convient de lui rendre son éligibilité. Ce mandat lui sera renouvelé en 1949 et en 1955.
En revanche, Pierre Gillet ne sollicite plus aucun mandat parlementaire. Son activité politique locale, ainsi que l'exploitation de sa propriété, ne l'empêchent pas toutefois de participer à divers organismes, parmi lesquels le conseil d'administration de l'assemblée des élus des collectivités locales de l'Ouest pour les libertés scolaires, ainsi que les Associations de parents pour l'école libre (APEL). Il sera également membre, en mai 1958, du Comité républicain pour le recours au général de Gaulle
Il décède à Saint-Jean-Brévelay le 11 mai 1966, à l'âge de 68 ans.