Joseph Gillette-Arimondy

1846 - 1933

Informations générales
  • Né le 16 octobre 1846 à Grasse (Alpes-Maritimes - France)
  • Décédé le 9 juin 1933 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Alpes-Maritimes
Groupe
Républicains radicaux-socialistes

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 18 octobre 1846 à Grasse (Alpes-Maritimes), mort le 9 juin 1933 à Paris (17e).

Député des Alpes-Maritimes de 1910 à 1914.

Fils et petit-fils de chaudronniers, Joseph Gillette fit au lycée de Nice puis au lycée Charlemagne des études qui le conduisirent à l'école normale supérieure en 1866 ; mais les convictions politiques qu'il y affichait lui valurent d'en être renvoyé pour avoir, disait-il lui-même, « fait sous l'Empire acte de républicanisme ». Cela ne l'empêcha pas de devenir licencié en sciences physiques et chimiques et en mathématiques.

Il changea cependant d'orientation en prenant la direction d'une maison de gros de farines et graines, à Cannes. Cette situation lui permit, au début du siècle, de présider la Chambre de commerce de Nice et de compter, au nombre des créateurs du comité des fêtes de Cannes et des fondateurs du carnaval de Cannes en 1902.

La démission de Maurice Rouvier, député de la 2e circonscription de Grasse, devenu sénateur, l'incita à se présenter à l'élection partielle du 1er mars 1903 ; il obtint 2.147 voix sur 7.040 votants contre 4.607 à François Arago qui fut élu. Il ne récidiva pas au renouvellement général de 1906 mais jugea les circonstances plus propices en 1910 : il l'emporta en effet le 8 mai au scrutin de ballottage avec 4.465 voix sur 9.016 votants, sur Arago, 4.165 voix, arrivé cependant largement en tête au premier tour avec 3.607 voix sur 8.489 votants contre 1.611 seulement à lui-même.

A la Chambre, où il siégea avec le groupe radical-socialiste, il se fit appeler Gillette-Arimondy.

Son activité au cours de la législature laisse la curieuse impression qu'il n'était monté à Paris que pour débattre à la tribune nationale des problèmes de politique locale qui l'obsédaient. II ne cessa ainsi, tant par la voie de l'interpellation que de la question, de pourfendre l'administration, en général, et préfectorale, en particulier, du midi. Autre pôle, local lui aussi, de son attention : les relations franco-monégasques. Il releva en la matière tout ce qui lui paraissait entamer les droits de la France, puissance protectrice. On peut noter en passant qu'à propos des jeux au casino de Monte-Carlo fut soulevée pour la première fois, et par lui, la question de l'autorisation de la roulette et du trente-et-quarante dans les casinos français.

Parlementaire assez assidu, Gillette-Arimondy suivit généralement en matière de vote l'opinion de son groupe soutenant les ministères radicaux de la législature et se prononçant, par exemple, pour la loi de 1913 dite du service militaire de trois ans.

Les élections de 1914 marquèrent la fin de sa carrière parlementaire : François Arago reprit en effet son siège dès le premier tour, avec 5.073 voix sur 9.843 votants, alors qu'il n'avait rassemblé que 3.341 suffrages.

Le 16 novembre 1919, le scrutin de liste, pour le rétablissement duquel il avait pourtant voté lors de la tentative avortée de réforme électorale de 1912, lui fut encore moins favorable : la liste d'union républicaine ayant emporté tous les sièges dans les Alpes-Maritimes, il dut se contenter de recueillir à la tête de la liste protestataire de gauche et de défense paysanne 3.022 voix sur 47.508 votants.

Il abandonna dès lors toute activité politique et mourut à Paris, où il s'était installé, le 9 juin 1933, à l'âge de 87 ans.