Jean Gilliot

1890 - 1972

Informations générales
  • Né le 6 juin 1890 à Hagetmau (Landes - France)
  • Décédé le 1er avril 1972 à Metz (Moselle - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Meuse
Groupe
Rassemblement du peuple français

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 6 juin 1890 à Hagetmau (Landes)

Décédé le 1er avril 1972 à Metz (Moselle)

Député de la Meuse de 1951 à 1955

Auguste Gilliot est né le 6 juin 1890 à Hagetmau, dans les Landes, d'une famille dont les origines sont à la fois alsacienne et lorraine (son père a opté pour la France en 1871). Après un baccalauréat Sciences et Lettres, il s'oriente immédiatement vers la carrière militaire, et prépare le concours d'entrée à Saint-Cyr ; il intègre l'Ecole en 1909 dans la promotion « Fès », et côtoie Charles de Gaulle et Alphonse Juin. Il en sort en 1912, et connaît l'épreuve du feu dès 1914, au sein du 91e régiment d'infanterie, où sa conduite héroïque lui vaut les galons de lieutenant, puis de capitaine ; il est blessé par deux fois, sur la Marne puis en Argonne. Admis à l'Ecole supérieure de guerre, en 1925, Auguste Gilliot est d'abord nommé chef de bataillon au 168e Régiment d'Infanterie, puis affecté, jusqu'en 1939, à l'Etat-major de la région de Paris. Lorsque éclate la seconde guerre mondiale, Auguste Gilliot est affecté, avec le grade de colonel, au commandement du 152e Régiment d'Infanterie ; après l'armistice, il est nommé chef d'Etat-major de la 4e armée, puis, en 1941, chef d'Etat-major de la 13e région militaire ; en février 1942 enfin, Auguste Gilliot prend le grade de général de brigade hors-cadre et devient directeur des services de l'armistice. Mais la découverte de ses activités dans la Résistance lui valent d'être déporté du 13 juin 1943 au 4 mai 1945. A la Libération, Auguste Gilliot reprend le fil, interrompu, de sa carrière militaire : d'abord nommé général de division, commandant la 20e région militaire de Nancy, en 1945-1946, il devient, d'avril 1946 au 6 juin 1949, gouverneur de Metz ; il termine ce prestigieux cursus avec le grade de général de corps d'armée dans le cadre de réserve.

C'est dans le département de la Meuse et sous les couleurs du RPF qu'Auguste Gilliot se présente pour la première fois aux élections législatives, le 17 juin 1951 ; dans sa profession de foi, il se prononce pour la « réconciliation des Français, la réconciliation des familles, la réconciliation des classes sociales, la constitution d'un Etat solide, la stabilisation de la monnaie, la mise en place d'une défense nationale moderne et efficace, l'instauration d'une véritable union française, dans une politique de travail, de paix et de sécurité ». Dans la circonscription de la Meuse, où trois sièges sont à pourvoir, Auguste Gilliot doit affronter le député communiste sortant, André Savard, et surtout le républicain indépendant Louis Jacquinot : avec 26 614 voix sur 90 245 suffrages exprimés, soit 29,5 % des voix, il décroche un siège de député, tandis que la liste de Jacquinot, en concluant un apparentement avec la liste MRP conduite par Jean Vuillaume, emporte les deux sièges restants.

Une fois son élection validée, le 6 juillet 1951, Auguste Gilliot est nommé membre de la Commission de la défense nationale et de la Commission de l'éducation nationale. Son activité à l'Assemblée, très fournie, se concentre quasi-exclusivement autour des questions militaires ; il dépose durant la législature huit rapports au nom de la Commission de la défense nationale, sur des sujets très divers : un rapport, le 18 septembre 1951, concerne le projet de loi portant création de contingents de croix de la Légion d'honneur et de médailles militaires en faveur des personnels militaires n'appartenant pas à l'armée active ; deux autres rapports, déposés le 8 juillet et le 30 décembre 1954, concernent le projet de loi relatif à la prise de rang de certains militaires dans le premier grade auquel ils ont accès... De même, ses interventions à la tribune de l'Assemblée sont très généralement afférentes aux affaires militaires : il intervient ainsi, le 12 juin 1952, lors de la discussion du projet de loi relatif au développement des crédits de la défense nationale, pour mettre en évidence les carences dont souffre l'armée manque de cadres, difficulté du recrutement, etc... ; « pour réveiller une armée qui a été mise en sommeil », recommande-t-il, pour lui donner le matériel dont elle a besoin, pour reconstituer les cadres de valeur qui lui sont indispensables, un effort financier immense est, certes, nécessaire, mais les circonstances sont trop graves pour que le pays n'y consente pas « . Auguste Gilliot exerce par ailleurs des responsabilités au niveau local : il est conseiller général de Bar-le-Duc d'octobre 1951 à avril 1958.

Auguste Gilliot vote l'adoption de l'échelle mobile des salaires le 20 septembre 1951, il vote, le lendemain les lois Barangé et Marie favorables à l'enseignement privé. Il s'oppose en revanche à l'intégration européenne et vote, le 13 décembre, contre la ratification du traité de Paris instituant la CECA.

Suivant la position de son parti, il s'abstient volontairement lors du scrutin d'investiture du Gouvernement Pinay le 6 mars 1952 mais vote la confiance à Joseph Laniel le 26 juin 1953 ainsi que l'ordre du jour gouvernemental à la suite du débat sur la situation en Indochine le 27 octobre. Favorable au cessez le feu (le 9 mars 1954), il refuse la confiance à Laniel après la défaite de Dien Bien Phu et approuve l'investiture de Pierre Mendès France le 17 juin 1954.

Toujours hostile à l'intégration européenne, Auguste Gilliot vote la question préalable opposée par le général Aumeran le 30 août 1954 à la ratification du traité sur la Communauté européenne de défense. Son adoption équivaut au rejet du traité. Il soutient le Gouvernement Mendès France lors de la question de confiance du 4 février 1955 (chute du cabinet) et vote l'investiture d'Edgar Faure le 23 février. Il ne prend pas part au vote du 29 novembre 1955 qui voit la chute du cabinet Edgar Faure et qui entraîne la dissolution de l'Assemblée le 2 décembre 1955.

Il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat lors des élections législatives de 1956 et de 1958.