Hubert Giraud

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 7 septembre 1865 à Nevers (Nièvre), mort le 5 avril 1934 à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Député des Bouches-du-Rhône de 1919 à 1924.

Fils d'un secrétaire général de la Banque de France et petit-fils d'un ministre de l'Instruction publique du début du Second Empire, Hubert Giraud fit carrière à Marseille dans l'armement où son père avait passé de longues années à la tête de la succursale de la Banque de France.

Entré tout jeune à la compagnie de navigation Paquet -il devait devenir le gendre de Nicolas Paquet - alors spécialisée dans la liaison France-Maroc, il en fut d'abord l'agent à Mogador, puis rentra en France ; attaché au secrétariat de la Société générale des transports maritimes à vapeur, franchissant tous les échelons de la hiérarchie, il devint président du conseil d'administration, donnant tout au cours de cette ascension un essor remarquable à cette compagnie.

Il entra en 1905 à la Chambre de commerce de Marseille où il exerça un rôle prépondérant, accédant au bureau dès 1913, au secrétariat, puis â la présidence de janvier 1920 à la fin de 1923. Il s'attacha particulièrement à l'aménagement de Port-de-Bouc, Caronte et Martigues, et à l'ouverture de l'étang de Berre à la navigation maritime, liant ces travaux avec l'achèvement du tunnel du Rove.

Il se présenta à la députation lors des élections générales législatives du 16 novembre 1919 sur la liste de concentration républicaine conduite dans la première circonscription par le député sortant, Benoît Bergeon, qui subit personnellement un échec ; seuls de cette liste, Adrien Artaud, président de la Chambre de commerce et Hubert Giraud, qui était le vice-président de cet organisme furent élus au quotient. Giraud avait obtenu 27.937 voix sur 84.040 votants. Quatre ans plus tard, le 11 mai 1924, il devait connaître la même mésaventure que Bergeon en 1919. La liste d'union républicaine et démocratique qu'il conduisait n'eut qu'un élu, Louis Régis ; il avait lui-même obtenu 32.815 voix sur 111.459 votants.

Il s'inscrivit au groupe de l'entente républicaine et démocratique et eut une très grande activité au sein des commissions des douanes et de la marine marchande auxquelles ses compétences le destinaient tout particulièrement. Auteur de plus d'une quinzaine de rapports, il fit aboutir,- entre autres, les lois du 23 avril 1920 et 1921 sur la vente des navires de mer, destinées à protéger la flotte de commerce, la ratification de la convention de Barcelone du 20 avril 1921 sur la liberté du travail, ainsi que des mesures économiques intéressant le bassin méditerranéen occidental (tapis marocains (loi du 14 novembre 1920), soies italiennes).

Il n'intervint en séance publique que sur quelques points précis de son ressort : budgets de la marine marchande, régime douanier des produits marocains, clôture du compte « flotte en gérance », cette séquelle de la guerre, et taxe sur le chiffre d'affaires sous l'angle des transports.

Eloigné du Parlement en 1924, il se consacra désormais de nouveau à l'armement et à la Chambre de commerce de Marseille. Amateur d'art et collectionneur averti, mécène à ses heures, il prit plaisir à enrichir les collections de la Chambre de commerce et de la bibliothèque de cette compagnie.

Il mourut à Marseille le 5 août 1934, à l'âge de 69 ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur et avait fait partie du conseil supérieur des chemins de fer en 1922.