Léon, Adolphe Girod
1872 - 1933
Né le 13 août 1872 aux Verrières, canton de Neufchâtel (Suisse), mort le 5 novembre 1933, à Saint-Mandé (Seine).
Député du Doubs de 1906 à 1928.
Fils d'un commis négociant, Adolphe Girod entre à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1892. Il en sort avec le numéro 2 en instruction militaire. Mais il quitte l'armée active en 1897 pour se lancer dans le journalisme. Il devient ainsi rédacteur au Progrès de Lyon, puis correspondant du Petit Parisien.
Membre du comité démocratique de France et du comité de défense et d'action républicaine de Besançon, il se présente aux élections législatives du 6 mai 1906. Il est élu député du Doubs, arrondissement de Pontarlier, au premier tour de scrutin, par 6.820 voix contre 6.105 à M. Grosjean, député sortant.
Candidat du parti radical, il avait déclaré principalement à ses concitoyens : « Je veux la liberté de conscience... l'impôt progressif sur le revenu... les retraites ouvrières... l'amélioration des tarifs douaniers... l'instruction intégrale donnée gratuitement à tous... »
Au cours de ses vingt-deux ans de mandat, il restera toujours fidèle à ces principes généraux et ceux-ci guideront toujours son action.
Il manifesta une préférence pour la commission de l'armée. De 1906 à 1910, il prend part aux discussions budgétaires et dépose plusieurs propositions de loi ou de résolution concernant les difficultés de la vie agricole ainsi que les grands et les petits problèmes de l'armée. Il s'intéresse aussi aux retraites ouvrières et paysannes.
Il est réélu le 24 avril 1910, au premier tour, par 7.520 voix contre 5.116 à M. de Magallon.
Sous cette dixième législature de la IIIe République, il est membre de la commission de l'armée et de la commission de l'hygiène publique. Inscrit au groupe de la gauche radicale, il développe une interpellation sur la hausse des alcools et les mesures propres à rendre tout accaparement impossible et dépose une proposition de loi tendant à la protection de l'épargne publique. Mais ce sont les questions militaires qui le préoccupent au premier chef.
Secrétaire de la commission de l'armée, il devient aussi membre du conseil supérieur de l'aéronautique au ministère de la Guerre.
Il est réélu le 26 avril 1914 par 6.520 voix contre 5.542 à M. Alfred Maire.
C'est encore sur les problèmes militaires que vont porter essentiellement les nombreuses propositions de loi ou de résolution qu'il déposera.
Mais c'est la guerre et Adolphe Girod sert vaillamment son pays. Pilote aviateur breveté, il est d'abord commandant des escadrilles du camp retranché de Paris. Puis il forme et commande dans le Nord le premier groupe de bombardement aérien. Il est ensuite chargé de l'organisation de la défense aérienne de Paris, avant d'être nommé inspecteur général des écoles d'aviation.
Deux fois blessé grièvement en avion, il est deux fois cité à l'ordre de l'armée.
Devenu conseiller général du canton de Montbenoît, il est réélu député du Doubs le 16 novembre 1919 sur la liste d'union démocratique pour le relèvement national dans l'ordre et le progrès social, après avoir obtenu 23.198 voix sur 84.610 inscrits, le quotient électoral étant de 11.830 voix.
Membre de la commission de l'armée et de la commission des douanes, il se préoccupe essentiellement dans ses nombreuses interventions de l'avancement dans l'armée, de la situation des anciens combattants, des crédits alloués aux syndicats d'élevage, de la crise des transports, de la crise horlogère, de la politique agricole du gouvernement et de la situation de l'aéronautique.
Vice-président du Conseil général du Doubs, il est réélu le 11 mai 1924 sur la liste du cartel des gauches, où il obtient 32.480 voix sur 78.467 inscrits, le quotient électoral étant de 16.410 voix.
Il devient président de la commission de l'armée et est élu questeur de la Chambre le 4 juin 1924. Il fut réélu à ce poste en 1925, 1926, 1927 et 1928.
Il continue à se préoccuper essentiellement de l'organisation générale de l'armée, des difficultés rencontrées par l'agriculture et de la situation de l'aéronautique.
Il ne se représente pas aux élections du 22 avril 1928. A cette époque, il est nommé trésorier-payeur général de la Martinique.
Général de réserve, il meurt à l'âge de 61 ans le 5 novembre 1933, à Saint-Mandé (Seine). Commandeur de la Légion d'honneur, Adolphe Girod était aussi décoré de la Médaille militaire et des Croix de guerre française et américaine.