Justin Godart

1871 - 1956

Informations générales
  • Né le 26 novembre 1871 à Lyon (Rhône - France)
  • Décédé le 13 décembre 1956 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Rhône
Groupe
Gauche radicale-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Rhône
Groupe
Républicains radicaux-socialistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Rhône
Groupe
Parti républicain radical et radical socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Rhône
Groupe
Parti radical et radical socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 4 juin 1926
Département
Rhône
Groupe
Radical et radical-socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 16 mai 1926 au 8 janvier 1927
Sénateur
du 9 janvier 1927 au 13 janvier 1936
Sénateur
du 14 janvier 1936 au 31 décembre 1944

Biographies

Né le 26 novembre 1871 à Lyon (Rhône).

Député du Rhône de 1906 à 1926.

Sénateur du Rhône de 1926 à 1940.

Sous-secrétaire d'Etat du Service de Santé militaire au Ministère de la Guerre du 1er juillet 1915 au 19 janvier 1920.

Ministre du Travail, de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociales du 14 juin 1924 au 17 avril 1925.

Ministre de la Santé publique du 3 juin au 18 décembre 1932.

Justin Godart fut, dès son adolescence, attiré par le droit. Après le doctorat, il s'inscrivit tout naturellement au barreau de Lyon où il commença une carrière d'avocat à la cour d'appel, sans pour autant se désintéresser de la vie politique locale. On le vit accéder en 1904 au conseil municipal de la grande cité rhodanienne qui l'avait vu naître ; il avait été élu sous l'étiquette radicale et cette élection allait être le prélude à une longue carrière politique qui devait se dérouler dans le sillage d'Edouard Herriot. Il fut immédiatement élu adjoint au maire.

Ainsi lancé dans la vie politique, il allait y manifester toute sa vitalité et son besoin d'activité qui étaient immenses l'un et l'autre et cette carrière politique allait lui donner autant de satisfaction que celle d'avocat. En entrant au Palais Bourbon en 1906 il se préparait à une longue existence parlementaire puisqu'il fut député vingt ans et sénateur quatorze ans, de 1906 à 1940. Il devait en outre occuper dans huit cabinets ministériels des postes gouvernementaux. Il fut en effet sous-secrétaire d'Etat au service de santé au ministère de la Guerre, sans interruption du 1er juillet 1915 au 19 janvier 1920 dans les cabinets Viviani, Briand, Ribot, Painlevé, Clemenceau. Par la suite, il fut ministre du Travail, de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociales dans le premier cabinet Herriot, et ministre de la Santé publique dans le troisième cabinet Herriot.

Justin Godart avait été élu député pour la première fois le 20 mai 1906 au deuxième tour de scrutin qui, sur 8.692 suffrages exprimés, lui donna 4.863 voix contre 3.808 à Louis Reynaud.

Il fut réélu une première fois le 8 mai 1910, également au deuxième tour de scrutin, par 4.396 voix contre 3.850 à Reynaud, sur 8.238 suffrages exprimés. Il fut réélu une deuxième fois le 26 avril 1914, dès le premier tour cette fois, par 4.892 voix contre 3.470 à Victor Dumont, sur 8.779 suffrages exprimés.

Aux élections du 16 novembre 1919, le scrutin d'arrondissement laissa la place au scrutin proportionnel de liste. Le nombre des inscrits dans le département du Rhône étant de 222.695 et celui des suffrages exprimés de 154.303, la majorité absolue était de 77.152, chiffre qu'aucun candidat ne put atteindre. L'attribution des sièges se fit au quotient électoral et Justin Godart fut élu avec 41.364 voix tandis que le chef de file de la liste radicale, Edouard Herriot, en obtenait 45.712.

Aux élections du 11 mai 1924, tandis qu'Edouard Herriot obtenait 112.793 voix sur 225.472 inscrits et 193.540 suffrages exprimés, Justin Godart venait en deuxième position avec 111.897 voix.

Suivant un processus qui fut assez habituel dans les milieux parlementaires de la IIIe République, Justin Godart, en 1926, décida de quitter le Palais Bourbon, attiré qu'il était par le Luxembourg. Il profita d'une élection partielle dans son Rhône natal, à la suite du décès d'Antonin Gourju, pour se faire élire sénateur le 16 mai 1926. Là encore, il fut élu au deuxième tour par 462 voix contre 305 à Jean Jard. Au deuxième tour également, il revient au Sénat en 1927, en seconde position derrière Lacroix. Le 20 octobre 1933, il ne fut réélu qu'au troisième tour de scrutin, par 453 voix.

Au Palais Bourbon, la confiance de ses collègues le fit élire vice-président huit ans après sa première élection, le 4 juin 1914, et ce fut le 10 juillet 1914 qu'il présida pour la première fois cette assemblée. Il fut réélu à ce poste de vice-président à deux reprises, en 1915 et en 1924.

À la Chambre, il appartint au groupe radical et radical-socialiste. Il fit partie de la commission du travail pendant tous ses mandats de député, commission dont il fut élu vice-président en 1912 et président en 1925.

C'est également au titre de député qu'il fut à de nombreuses reprises élu membre du conseil supérieur du travail, en 1911, 1915, 1921 et 1925.

En 1924, il fut un des chefs de file du cartel des gauches dans la région lyonnaise.

Au Sénat, où il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique, il appartint successivement à la commission des douanes, de l'hygiène, de l'assistance, assurance et prévoyance sociales, du commerce, du travail et des postes, des emplois réservés et de la réforme de l'Etat.

L'activité de Justin Godart en tant que parlementaire fut exemplaire. Dresser la liste de ses interventions et des textes qu'il a marqués de son empreinte, soit par son initiative, son talent de rapporteur ou la pertinence de ses amendements, est une tâche que l'abondance rend impossible. Il n'avait pas de spécialité véritable, pas de préférence, toute question l'intéressait et quelle qu'en pût être l'importance il apportait à la traiter la même ardeur et le même discernement de ses éléments essentiels.

En quarante ans, il faudrait énumérer tous les budgets, il intervint à l'occasion de chacun, et cet esprit exceptionnellement ouvert pouvait se fixer sur le tarif des douanes aussi bien que sur les questions électorales ou militaires, ou le statut professionnel des journalistes.

Justin Godart fut l'un des 80 parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940.

Ses brillantes qualités de militaire et ses multiples activités dans le domaine social lui avaient valu d'être commandeur de la Légion d'honneur, avec Croix de guerre 1914-1918, chevalier de l'Empire britannique, grand-croix magistral de l'Ordre souverain de Malte et titulaire de plusieurs autres décorations étrangères.



Né le 26 novembre 1871 à Lyon (Rhône)

Décédé le 13 décembre 1956 à Paris

Député du Rhône de 1906 à 1926

Sénateur du Rhône de 1926 à 1940

Sous-secrétaire d'Etat du Service de Santé militaire au Ministère de la guerre du 1er juillet 1915 au 19 janvier 1920

Ministre du Travail, de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociales du 14 juin 1924 au 17 avril 1925

Ministre de la Santé publique du 3 juin au 18 décembre 1932

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1848, 1849)

Justin Godart fit partie des quatre-vingt parlementaires qui émirent un vote négatif le 10 juillet 1940.

Après cette date, il regagne Lyon, où il participe activement à la Résistance ; aussi, à la Libération, est-il chargé de diriger la municipalité provisoire de cette ville.

Nommé à l'Assemblée Consultative Provisoire, il siège à la Commission de la réforme de l'Etat, et à celle du travail, et prend part au débat sur la nullité des actes de spoliation accomplis par l'ennemi.

Il rédige également deux propositions de résolution sur les sociétés coopératives ouvrières de production, et sur les sociétés d'achats en commun de commerçants détaillants.

Au mois d'octobre 1945, il démissionne du parti radical, du fait d'« une orientation qui l'éloigne d'une démocratie hardiment agissante et réformatrice ». En 1947, il fonde, avec Pierre Cot, le Comité national des radicaux et résistants de gauche.

Lorsqu'il disparaît brutalement, en 1956, il préside le Comité français de défense des immigrés, et le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix.

Il était Commandeur de la Légion d'Honneur, et Chevalier de l'Empire britannique.