André, Paul, Lucien Balitrand

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 9 août 1864, à Millau (Aveyron), mort le 20 décembre 1931, à Toulouse (Haute-Garonne).

Député de l'Aveyron de 1902 à 1919 et de 1924 à 1928.

Ses études secondaires au collège de Millau, puis au lycée de Montpellier terminées, André Balitrand, après avoir obtenu sa licence en droit, à Paris, s'inscrit, en 1889, au barreau de Millau. En 1894, il entre au Conseil municipal, seul de la liste radicale, qu'il parviendra, en 1909, à faire élire tout entière. Dans le même temps, il est élu au Conseil général. Enfin, après avoir soutenu en vain aux élections législatives de 1898 une lutte très vive contre le député sortant M. Vidal de Saint Urbain, il arrache la victoire, le 27 avril 1902, au premier tour de scrutin, avec 8.253 voix contre 8.234 à son même adversaire, dans la circonscription de Millau.

Réélu les 6 et 20 mai 1906 au deuxième tour, le 24 avril 1910 au premier tour, les 26 avril et 10 mai 1914 au deuxième tour, et le 11 mai 1924 sur la liste de défense républicaine où il occupait la deuxième place, il s'est inscrit au groupe Radical-socialiste et a appartenu aux Commissions d'assurance et de prévoyance sociales, de la réforme judiciaire, de la législation fiscale, du suffrage universel, des travaux publics, des douanes, du commerce et de l'industrie, ainsi qu'à la Commission d'enquête constituée au lendemain des élections de 1924 sur les conditions dans lesquelles l'Union des intérêts économiques était intervenue dans la campagne électorale et sur l'origine des fonds ayant servi aux partis.

Auteur de plusieurs propositions intéressant l'industrie des gants et celle du fromage de Roquefort, André Balitrand ne se montra pas seulement soucieux de défendre les intérêts économiques de sa région. Il intervint aussi dans la discussion de propositions relatives à l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables (1903) et prit une part active aux débats sur la séparation des églises et de l'Etat. En 1904, lors de la discussion de la loi ramenant le service militaire à deux ans, il insista pour que les soutiens de famille continuent à bénéficier de dispenses. Il s'associa, en 1908, aux critiques formulées sur le fonctionnement des chemins de fer du Midi, et s'attacha à prononcer des paroles d'apaisement dans le débat concernant les mesures disciplinaires prises contre les agents grévistes des P.T.T. (1909).

André Balitrand s'intéressait aussi à l'enseignement, en particulier à l'enseignement primaire : il déposa des propositions de résolution concernant la création d'écoles (1903) et le traitement des instituteurs en congé de longue maladie (1913). Il participa à la discussion de propositions tendant à réglementer l'affichage électoral (1914), les marchés à livrer conclus avant la guerre (1917), ou l'appellation d'origine des vins (1927) et intervint à plusieurs reprises sur des questions fiscales, et tout spécialement sur les moyens de lutter contre la fraude fiscale.

Aux élections de 1928, le succès du candidat de l'Union républicaine démocratique, le docteur Molinié, mit fin à la carrière politique d'André Balitrand qui devait mourir, trois ans plus tard, à Toulouse. Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur le 26 janvier 1929.

Date de mise à jour: mai 2014