Henri Gout
1876 - 1953
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 9 novembre 1876 à Badens (Aude).
Député de l'Aude de 1928 à 1942.
Licencié ès sciences, docteur en médecine de la faculté de Paris, Henri Gout commença sa carrière publique en devenant, en 1912, maire de la commune de Citou (Aude), dont il devait rester premier magistrat jusqu'en 1940. Il fut élu en 1913 conseiller général pour le canton de Peyriac-Minervois, où il fut constamment réélu jusqu'à la seconde guerre mondiale. Il consacra ses efforts d'élu cantonal à développer l'équipement sanitaire de son département, en faisant créer en 1922 la maison maternelle départementale, l'inspection d'hygiène sociale, le laboratoire départemental de bactériologie attaché au dispensaire.
Membre du parti radical-socialiste, désigné à l'unanimité par le congrès de ce parti comme candidat aux élections législatives de 1928, il fut élu pour la première fois député de l'Aude (circonscription de Carcassonne) le 29 avril 1928, par 9.961 suffrages contre 6.762 à M. Léon Hudelle, S.F.I.O. Réélu le 1er mai 1932, par 10.553 suffrages contre 5.516 à M. François Guichard, S.F.I.O., il le fut également le 3 mai 1936, avec 13.669 voix contre M. Robert Albouy, U.R.D., qui n'obtint que 4.073 voix.
Elargissant alors l'action entreprise dans le cadre départemental, Henri Gout s'intéressa à la Chambre des députés aux problèmes sanitaires et sociaux.
Inscrit au groupe républicain radical et radical-socialiste, il fut tour à tour vice-président de la commission de l'hygiène. puis de la commission des boissons, membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociales, de la commission des pensions civiles et militaires, de la commission des finances et de la commission de la santé publique.
S'occupant plus particulièrement des fléaux sociaux et des maladies professionnelles, il intervint dans les débats budgétaires en faveur de la lutte contre la tuberculose et la lutte anticancéreuse et déposa notamment une proposition de loi tendant au renforcement de la prophylaxie de la lèpre.
S'étant engagé dès sa première élection à soutenir « une politique d'organisation totale de l'économie viticole qui assure la vie de la région de l'Aude » il déposa des amendements à des projets de loi relatifs à la viticulture, au commerce des vins et à l'assainissement du marché des vins, tendant notamment à protéger les régions d'appellation d'origine productrices de vins de coteaux réputés et de faible rendement moyen.
Constamment soucieux de la protection de la santé publique, il fut le rapporteur de propositions de loi tendant à la création d'un statut légal des jus de fruits et d'un projet de loi relatif aux stations hydrominérales, climatiques et de tourisme.
Elargissant le domaine de ses préoccupations, il déposa également une proposition de loi tendant à modifier le décret relatif à l'attribution de la carte du combattant aux territoriaux mobilisés au Maroc et en Tunisie et s'efforça de limiter les conséquences sociales de la crise économique en déposant en 1936 une proposition de loi « tendant à accorder des délais de paiement et la suspension des clauses résolutoires aux assujettis des lois Ribot et Loucheur, sur les habitations à bon marché, débiteurs des sociétés de crédit immobilier, débiteurs de bonne foi, qui du fait de la crise économique, sont dans l'impossibilité momentanée de tenir leurs engagements. »
Au congrès de Vichy le 10 juillet 1940, il fut l'un des 80 parlementaires qui refusèrent leur voix à la demande des pouvoirs constituants formulée par le maréchal Pétain.
Henri Gout était chevalier de la Légion d'honneur et Croix de guerre 1914-1918.
Né le 9 novembre 1876 à Badens (Aude)
Décédé le 5 décembre 1953 à Carcassonne (Aude)
Député de l'Aude de 1928 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1866, 1867)
A Vichy, le 10 juillet 1940, Henri Gout est l'un des quatre-vingts parlementaires qui votèrent contre la délégation des pouvoirs au maréchal Pétain.
Il entre ensuite dans la Résistance et est arrêté en septembre 1942, après avoir marqué son hostilité au régime à diverses reprises, notamment lors d'une manifestation patriotique, le 14 juillet 1942, à Carcassonne. Interné au camp de Saint-Paul-d'Eyjeaux, près de Limoges, il est libéré le 19 octobre et assigné à résidence à Oust, dans l'Ariège.
A la Libération, il est élu maire de Carcassonne le 29 avril 1945.
Désigné à l'Assemblée consultative de Paris, il n'intervient qu'une seule fois, le 13 mars 1945, sur le budget des sanatoriums.
Il se présente, le 21 octobre 1945, aux élections à la première Assemblée nationale constituante. Tête de la liste radicale-socialiste, il n'obtient que 20 317 voix sur 127 414 suffrages exprimés et n'est pas élu.
Il ne se représente pas aux élections municipales de 1947 et se retire à cette date de la vie publique.
Henri Gout meurt à Carcassonne, le 5 décembre 1953.