Jean, Louis Greppo

1810 - 1888

Informations générales
  • Né le 8 janvier 1810 à Pouilly-le-monial (Rhône - France)
  • Décédé le 27 août 1888 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Rhône
Groupe
Extrême gauche
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Rhône
Groupe
Extrême gauche
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Seine
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Seine
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Seine
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Seine
Groupe
Opportuniste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1848, en 1849, en 1871, député de 1876 à 1885, né à Pouilly-le-Monial (Rhône) le 8 janvier 1810, mort à Paris le 27 août 1888, il était fils d'un vigneron.

Il quitta sa famille à l'âge de 14 ans et se rendit à Lyon pour y apprendre le métier de tisseur. Dès ce moment il commença à faire de l'agitation républicaine et à se mêler aux mouvements populaires; il prit part aux événements de 1830 et aux émeutes qui ensanglantèrent Lyon le 21 novembre 1832 et le 9 avril 1834, à côté de Lagrange et de Baune, en chantant la Marseillaise.

Membre de plusieurs sociétés secrètes, un des chefs de l'association des « Mutuellistes », chef d'atelier dans une soierie où il exerçait une grande influence sur les ouvriers, M. Greppo était désigné pour être, en 1848, représentant du peuple. Le 23 avril, il fut élu représentant du Rhône à l'Assemblée constituante, le 14e et dernier, par 45,194 voix; il siégea à l'extrême-gauche, fit partie du comité du travail, et vota:

- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- contre le décret sur les clubs,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- pour l'impôt progressif,
- pour l'incompatibilité des fonctions,
- pour l'amendement Grévy,
- contre la sanction de la Constitution par le peuple,
- pour le droit au travail,
- contre l'ensemble de la Constitution,
- contre la proposition Rateau,
- contre la campagne de Rome,
- pour la mise en accusation du président et des ministres.

Il fut le seul représentant qui vota contre l'ordre du jour motivé contre la proposition Proudhon, et il s'est souvent défendu depuis d'avoir entendu par là voter pour cette proposition.

Le 13 mai 1849, il fut réélu par le même département à la Législative, le 7e sur 11, avec 70,223 voix (110,722 votants, 154,740 inscrits) ; il obtint aussi à Paris, mais sans être nommé et comme candidat socialiste, plus de 100,000 voix. Il se signala par la violente opposition qu'il fit au nouveau pouvoir et par l'appui qu'il prêta à la demande de mise en accusation du ministère, à l'occasion du siège de Rome, déposée le 11 juin 1849 par Ledru-Rollin.

Aussi, au 2 décembre 1851, M. Greppo, dont la peur ne paralysa, a-t-on dit, que les projets de résistance, fut expulsé. Il se retira en Belgique, puis en Angleterre, revint en France après l'amnistie de 1859, et fut impliqué, vers la fin de l'empire, avec Miot et 52 autres accusés, dans un procès politique pour association secrète. Il fut acquitté.

Après le 4 septembre 1870, il fut nommé maire du 4e arrondissement de Paris ; il donna sa démission au mois d'octobre suivant et fut remplacé par M. Vautrain. Elu, le 8 février 1871, représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le 24e sur 43, par 101,018 voix (328,970 votants, 547,858 inscrits), il signa, après le 18 mars, la proclamation des maires et députés de Paris, et se mêla activement aux tentatives de conciliation entre Versailles et la Commune. A l'Assemblée, il prit place à l'extrême gauche et vota:

- contre la paix,
- contre l'abrogation des lois d'exil,
- pour l'amendement Barthe,
- pour le retour à Paris,
- contre le 24 mai,
- contre la démission de M. Thiers,
- contre la prorogation des pouvoirs du Maréchal,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- pour la dissolution,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.

Nommé, le 20 février 1876, député du 12e arrondissement de Paris par 7,314 voix (12,605 votants 15,561 inscrits), contre 1,901 voix à M. Farcy, 1,825 à M. de Rancy, 566 à M. Beaure, 410 à M. Perrinelle, il devint vice-président de son groupe, vota l'amnistie pleine et entière, fit de l'opposition au 16 mai, et fut des 363.

Réélu, le 14 octobre 1877, dans le même arrondissement, par 11,716 voix (13,354 votants, 16,377 inscrits), contre 182 à M. Touchard et 154 à M. Perron, M. Greppo se rapprocha des opportunistes, et, après les élections du 21 août 1881, qui le ramenèrent à la Chambre, par 7,942 voix (14,063 votants, 18,236 inscrits), contre 3,847 voix à M. Jules Roche, radical-socialiste, 1,029 à M. Harry, et 658 à M. Fruneau, tous deux candidats ouvriers, il soutint les opportunistes au pouvoir.

Aussi, porté sur la liste opportuniste, échoua-t-il une première fois, le 4 octobre 1885, dans le département de la Seine, avec 101,034 voix sur 434,011 votants, et une seconde fois, le 13 décembre suivant, dans le même département, à l'élection partielle qui avait pour but de pourvoir au remplacement de six députés ayant opté pour d'autres départements; il ne recueillit alors que 25,518 voix sur 347,089 votants.

On a de lui : Catéchisme social (1848), exposé sommaire de la doctrine de la solidarité, et Réponse d'un socialiste à M. le maréchal Bugeaud (1848).