Albert Grévy

1823 - 1899

Informations générales
  • Né le 23 août 1823 à Mont-sous-vaudrey (Jura - France)
  • Décédé le 10 juillet 1899 à Mont-sous-vaudrey (Jura - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Doubs
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Doubs
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 15 mars 1880
Département
Doubs
Groupe
Gauche républicaine

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 6 mars 1880 au 10 juillet 1899

Biographies

Frère de Jules Grévy, Albert Grévy, représentant en 1871, député de 1876 à 1880, membre du Sénat, né à Mont-sous-Vaudrey (Jura) le 23 août 1823, suivit, à l'exemple de son aîné, les cours de la faculté de droit de Paris et s'inscrivit au barreau de cette ville, où ses débuts à la conférence des avocats (1850-1852) furent assez remarqués.

Il exerça ensuite à Besançon, y devint bâtonnier de l'ordre, collabora au journal le Doubs, et, chef de l'opposition démocratique, combattit ouvertement le plébiscite dans une série de conférences au Grand-Théâtre de Besançon. Ses opinions républicaines modérées le firent désigner par le gouvernement de la Défense nationale, le 6 octobre 1870, comme commissaire général dans les départements du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône, mais il abandonna bientôt ce poste.

Aux élections du 8 février 1871 il se présenta aux suffrages des électeurs du Doubs, qui l'élurent, le 1er sur 6, par 36,910 voix (53 134 votants, 81 915 inscrits) représentant à l'Assemblée nationale. Il siégea à la gauche républicaine, dont il devint le président, soutint de ses votes et de sa parole le gouvernement de Thiers, prit part à un certain nombre de discussions importantes, fut rapporteur de la loi de répartition des indemnités accordées pour faits de guerre, de la commission d'enquête sur les agissements bonapartistes (affaire Girerd), du projet de loi sur la presse et sur la levée de l'état de siège. Il s'appliqua à assurer entre les diverses fractions de la minorité de gauche l'adoption d'une ligne de conduite qui devait aboutir au vote des lois constitutionnelles, et s'associa à ce dernier vote après avoir combattu le gouvernement du 24 mai et s'être prononcé contre le septennat, l'état de siège, la loi des maires, le ministère de Broglie, etc.

Aux élections législatives du 20 février 1876, Albert Grévy fut candidat dans la 1re circonscription de Besançon : élu par 6 985 voix (9 095 votants, 12 680 inscrits), contre 2,053 voix à M. Rolland, il redevint président de la gauche républicaine, puis céda cette fonction à M. Leblond, et resta membre du comité de direction de ce groupe parlementaire (24 janvier 1877). Vice-président de la commission du budget de 1877, il fit partie de plusieurs commissions et présida celle de révision et de codification des lois sur la presse.

Après l'acte du 16 mai 1877, il fut des 363 adversaires du ministère Fourtou-de Broglie.

Réélu, le 14 octobre suivant, par 8 282 voix (9 902 votants, 13 723 inscrits), contre 1 579 voix à M. Boysson d'Ecole, candidat officiel et monarchiste, il fut, dès la réunion de la Chambre nouvelle, nommé membre de la commission d'enquête électorale, vota pour les invalidations de plusieurs députés de la droite, soutint le cabinet Dufaure, se prononça pour les lois Ferry sur l'enseignement et, par décret en date du 15 mars 1879, décret qui devait être renouvelé six mois plus tard (15 septembre), reçut, à titre de mission temporaire, la direction civile et politique de l'Algérie. Ce premier essai de gouvernement civil au profit du frère du président de la République, dans notre principale colonie, fut l'objet des critiques les plus vives de la part des conservateurs. M. Albert Grévy rencontra plus d'une difficulté dans l'exercice de sa mission ; à la nécessité de réprimer, en mai 1879, une insurrection de Kabyles à Batna, s'ajoutèrent de fréquents conflits avec l'autorité militaire, conflits qui eurent maintes fois leur écho à la tribune parlementaire.

En 1880, M. Albert Grévy quitta le palais Bourbon pour le Sénat, ayant été élu, le 6 mars, sénateur inamovible en remplacement de M. Crémieux, décédé, par 152 voix sur 159 votants. Il siégea à la gauche sénatoriale autant que le lui permirent ses occupations de gouverneur, répondit (mars 1881), comme commissaire du gouvernement, à l'interpellation de M. Thomson, sur l'incarcération arbitraire d'Arabes de la province de Constantine, fut attaqué (30 juin) à la Chambre par M. Jacques, pour avoir favorisé par son incurie l'insurrection du Sud-oranais, et vit sa situation de gouverneur notablement diminuée par les « décrets de rattachements » du 6 septembre suivant, qui lui enlevaient la plupart de ses attributions en rattachant chacun de ses services aux ministères compétents.

Il fut remplacé, comme gouverneur civil de l'Algérie, le 26 novembre 1881, par M. Tirman.

Au Sénat, il vota avec la majorité républicaine, notamment :
- pour le divorce,
- pour l'expulsion des princes,
- pour la nouvelle loi militaire,
et, en dernier lieu :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse.

Il s'est abstenu sur la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.

Né le 24 août 1823 à Mont-sous-Vaudrey (Jura), mort le 10 juillet 1899 à Mont-sous-Vaudrey.

Représentant du Doubs à l'Assemblée Nationale en 1871.

Député du Doubs de 1876 à 1880.

Sénateur inamovible de 1880 à 1899.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 257.)

Frère de l'ancien président de la République, sénateur inamovible, ancien gouverneur général de l'Algérie, Albert Grévy s'intéressait tout spécialement aux questions coloniales et avait sa place naturellement marquée à la commission des colonies. Cependant, l'altération de sa santé l'éloigna pratiquement des travaux du Sénat dès 1892.

Il mourut dans sa maison de Mont-sous-Vaudrey le 10 juillet 1899, à l'âge de 76 ans.