Jean Grillon
1875 - 1924
- Informations générales
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- Né le 6 septembre 1875 à Nancy (Meurthe-et-Moselle - France)
- Décédé le 8 septembre 1924 à Courçay (Indre-et-Loire - France)
1875 - 1924
Né le 16 septembre 1875 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 8 septembre 1924 à La Doué, commune de Courçay (Indre-et-Loire).
Député de la Meurthe-et-Moselle de 1906 à 1910.
Après de solides études juridiques sanctionnées par une licence en droit, Jean Grillon revêt la toge d'avocat et s'inscrit au barreau de Nancy et est attaché au Parquet de première instance. Mais peu après il choisit la carrière administrative. D'abord attaché au ministère du Commerce, il est nommé secrétaire général de la préfecture des Basses-Alpes le 1er décembre 1905. Mais il se fait mettre en disponibilité - sans avoir pris son poste - quinze jours après.
En effet la carrière politique le tente et il se présente le 6 mai 1906 aux élections législatives à Nancy (3e circonscription de la Meurthe-et-Moselle) comme unique candidat des républicains. Dans sa profession de foi, partisan de la liberté de pensée religieuse, il s'oppose à toute tentative de domination cléricale ; partisan de la paix, il condamne comme une lâcheté l'antimilitarisme et veut développer « les idées d'arbitrage de conférences internationales, multiplier les manifestations de peuple à peuple » ; défenseur de la petite propriété, il se prononce pour le dégrèvement de la propriété foncière, l'insaisissabilité du bien de famille, le maintien du droit des bouilleurs de cru et il est favorable au repeuplement des campagnes grâce à la diffusion de l'enseignement agricole professionnel. Il se dit « l'adversaire des expositions universelles dans la capitale » afin de « combattre la centralisation des forces vives de la France sur un point unique du territoire et de favoriser le développement de l'activité provinciale ».
Sur le plan social il préconise l'élaboration d'une législation industrielle du travail commune à toutes les nations notamment pour répartir et limiter rationnellement la durée de travail, et traduira plus tard cette idée en une proposition de loi.
Il est élu, en effet, au premier tour de scrutin par 9.941 voix (sur 24.624 inscrits, 20.001 votants et 19.607 suffrages exprimés) contre 9.602 à M. Gervaize, député sortant, antisémite.
A la Chambre des députés, M. Grillon s'inscrit au groupe de la gauche radicale et fait partie de la commission des mines mais s'intéresse à l'ensemble des problèmes qui se posent au législateur.
C'est ainsi qu'il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement a ordonner, en cas d'accident grave, occasionné par une voiture automobile, du fait de son conducteur, la saisie et la vente de la voiture, en garantie de toutes les condamnations pécuniaires ou pénales prononcées contre l'auteur de l'accident.
Il souhaite, dans une proposition de loi la création d'une école nationale des industries d'art à Nancy et propose une réorganisation du corps de la gendarmerie, après être intervenu dans la discussion du budget pour 1909, pour signaler la crise de recrutement que connaissait alors ce corps et critiquer les mesures prises par le gouvernement à cet égard.
Sensible à toutes les injustices, il souligne lors du débat sur le budget de 1910, les inégalités de traitement dont sont victimes les surveillantes de prison, dans leur salaire et leurs congés.
Se représentant devant les électeurs le 24 avril 1910, il est battu dès le premier tour, avec 9.145 voix (sur 26.356 inscrits, 21.711 votants, un peu plus de 21.100 suffrages exprimés) contre 256 voix à M. Gourrier, 1.176 à M. Vadez et 10.823 à M. Driant, homme de lettres, commandant en retraite qui fut élu et qui devait par la suite trouver une mort glorieuse au bois des Caures devant Verdun en 1916.
Jean Grillon reprend sa carrière administrative un moment interrompue et est nommé sous-préfet de Lannion le 20 octobre 1911 puis de Louhans le 25 novembre 1911.
Nommé sous-préfet de Verdun le 31 janvier 1914, les mesures les plus énergiques et les plus utiles, qu'il prend « pour rassurer les populations de son arrondissement et venir en aide aux habitants des villages ruinés par le feu de l'ennemi et le pillage » lui valent une citation civile le 3 décembre 1914 et la Légion d'honneur le 24 février 1917.
Successivement, préfet de l'Allier (19 juin 1918) de l'Indre (13 août 1918) du Lot (22 janvier 1919) il est préfet de l'Aveyron depuis le 16 février 1921 lorsque la mort vient le frapper le 8 septembre 1924 pendant un congé dans sa propriété de La Doué, commune de Courçay, dans l'Indre-et-Loire.
Il était officier de la Légion d'honneur depuis le 2 août 1921.