Albert Grodet

1853 - 1933

Informations générales
  • Né le 4 mai 1853 à Saint-fargeau (Yonne - France)
  • Décédé le 30 janvier 1933 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Guyane
Groupe
Républicain socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Guyane
Groupe
Républicain socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 4 mai 1853 à Saint-Fargeau (Yonne), mort à Paris le 30 janvier 1933.

Député de la Guyane de 1910 à 1919.

Albert Grodet était le fils d'un employé de l'octroi de Paris.

Elève intelligent et studieux, il était licencié en droit, lorsqu'à l'âge de 18 ans, le 1er septembre 1871, il entra au Ministère du Commerce pour y accomplir une première carrière administrative. Après son service militaire, effectué en 1873 au 14° R.I., il gravit rapidement les échelons successifs de la hiérarchie. Expéditionnaire, puis rédacteur en 1875, il est sous-chef de bureau en 1881. La même année, il exerce les fonctions de chef-adjoint du Cabinet du Ministre du Commerce. En 1882, il devient chef de bureau et, l'année suivante, il est nommé sous-directeur à l'administration centrale. C'est alors, en 1883, qu'il quitte le Département du Commerce pour entrer en qualité de sous-directeur au Ministère des Colonies. Néanmoins, en 1887, son administration d'origine lui décerna le titre de « sous-directeur honoraire ». Il était Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1881, Officier depuis janvier 1886. La seconde carrière, carrière coloniale, d'Albert Grodet se déroule de 1883 à 1905. De l'avis de tous, elle fut extrêmement originale et absolument « hors série ».

Albert Grodet fut nommé Gouverneur en 1887.

Envoyé à la Martinique en septembre de la même année, en qualité de Gouverneur de 1re classe, il y demeura à peine une année.

Il reste alors dans la position de disponibilité jusqu'en avril 1891. A cette date, il est désigné comme Gouverneur intérimaire de la Guyane. Pendant son séjour à Cayenne, il s'occupe particulièrement du développement de l'instruction publique dans la colonie. Il en est rappelé en 1893.

Nommé gouverneur du Soudan en décembre par Delcassé, il en est rappelé en juillet 1895. Son séjour y avait coïncidé avec les pénibles événements que furent la prise de Tombouctou, le massacre du Colonel Bonnier et d'une partie de sa colonne, l'échec de la colonne Monteil, partie de la Côte d'Ivoire.

En disponibilité, il est désigné pour assister l'Ambassadeur de France à Berne au sujet de l'arbitrage du conflit franco-brésilien relatif aux frontières de la Guyane, déféré au Président de la Confédération helvétique.

En 1900, il devient Gouverneur intérimaire du Congo jusqu'en 1902. A nouveau en disponibilité, il est nommé en Guyane en 1903. Rappelé en 1904, il est mis à la retraite en 1905 et nommé la même année gouverneur honoraire des colonies.

Albert Grodet qui avait eu l'idée de s'orienter vers le barreau en janvier 1887, et avait été admis comme avocat stagiaire à Paris, avait démissionné du stage en mars 1887. Devenu fonctionnaire honoraire il s'y fit réadmettre le 2 août 1907, il fut inscrit au grand Tableau le 20 novembre de la même année.

Il semble n'avoir exercé au barreau qu'une activité réduite. D'autant que sa nouvelle carrière, carrière parlementaire, allait l'absorber.

Le 24 avril 1910, aux élections générales, il était en effet élu au premier tour de scrutin député de la Guyane, colonie où il avait à deux reprises exercé les fonctions de gouverneur, sous l'étiquette de socialiste indépendant par 1.605 voix contre 1.365 à M. Ursleux, radical-socialiste, ancien député de la colonie. Il remplaçait M. Franconnie, député socialiste unifié mort sur le paquebot en regagnant Cayenne.

Il fut successivement membre de la Commission des Affaires extérieures des protectorats et des colonies, de la Commission des économies, de la Commissions des octrois, de la Commission des comptes définitifs et de la Commission du budget pour 1914.

Son activité fut essentiellement consacrée à l'organisation administrative et aux problèmes budgétaires. Il associa son nom à une tentative qui devait assurer un caractère constitutionnel à la déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen, en rapportant la proposition de résolution déposée à ce sujet par M. Fernand Engerant (1911).

Il est réélu le 26 avril 1914 au premier tour de scrutin. De 1914 à 1919, son activité au Parlement sera celle, plus nourrie, d'un parlementaire déjà chevronné. Membre de la Commission du budget, de la Commission des crédits, de la Commission des affaires extérieures, des protectorats et des colonies, de la Commission de l'énergie hydraulique et de la Commission chargée d'examiner les divers traités de paix en 1919, il consacre la plupart de ses initiatives et de ses activités aux questions touchant à la législation, au contrôle de l'exécution du budget de l'Etat.

Il se spécialise dans les questions budgétaires et chaque débat d'ordre économique et financier le voit intervenir très souvent en qualité de rapporteur de la Commission du budget. L'abondance de ses discours n'en permet pas l'énumération.

Aux élections générales de 1919, il est battu par M. Jean Galmot au premier tour de scrutin.

Jusqu'en octobre 1927, il demeure inscrit au barreau de Paris. Le 19 octobre 1927, à l'âge de 74 ans, il donne sa démission.

Il meurt six ans plus tard, le 30 janvier 1933.