Georges Grosjean
1865 - 1934
- Informations générales
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- Né le 23 juillet 1865 à Pontarlier (Doubs - France)
- Décédé le 4 février 1934 à Paris (Seine - France)
1865 - 1934
Né le 23 juillet 1865 à Pontarlier (Doubs).
Député du Doubs de 1902 à 1906.
Georges Grosjean avait, dès sa naissance, sa carrière toute tracée. Fils d'un juge de paix, conseiller municipal de Pontarlier, il consacra lui-même sa vie entière au droit et à la politique. Intellectuellement, c'était un brillant sujet. Il fréquenta tour à tour le collège de Pontarlier, le lycée de Besançon, l'école des sciences politiques, les facultés de droit, des lettres et même de médecine de Paris.
Il atteint sa majorité à l'époque du boulangisme. Il entre immédiatement dans l'arène politique et, aux côtés de Jules Ferry, il crée l'association nationale républicaine au sein de laquelle il combat les menées réactionnaires.
A 24 ans, il est attaché au cabinet du garde des Sceaux. Il reste pendant deux ans à la direction des affaires criminelles et des grâces et devient, en 1893, chef de cabinet du ministre de la Justice, Eugène Guérin.
Le premier cabinet Charles Dupuy ayant été renversé en décembre 1893, il quitte le ministère pour occuper les fonctions de juge au tribunal de première instance de Versailles.
1894, année tragique pour la justice française : l'affaire Dreyfus éclate dans le pays. Georges Grosjean prend parti contre le condamné et publie dans L'Eclair des articles virulents. Il dépose devant la Cour de cassation, en des termes qui ne sont sans doute pas étrangers à la seconde condamnation de l'officier français. Cette attitude lui vaut de la part de M. Monis, garde des Sceaux, deux suspensions consécutives, puis une mutation à Lyon, où il restera d'ailleurs fort peu de temps puisqu'il démissionnera de ses fonctions judiciaires en novembre 1900.
Sa liberté ainsi recouvrée, il reprend plus ardemment encore la lutte politique. L'affaire Dreyfus était à l'origine de la création de la Ligue des droits de l'homme ; il y répond en fondant la Ligue de la patrie française.
Mais seule la Chambre des députés peut lui offrir la tribune dont il rêve. En mai 1902, il se présente aux élections législatives dans la circonscription de Pontarlier. Au deuxième tour de scrutin, il recueille 6.485 voix sur 12.519 votants et 14.985 inscrits, battant M. Magnin, ancien maire de Pontarlier.
Son mandat sera marqué par une activité débordante.
Les considérations régionales ne représentent qu'une part infime de son activité. Sa foi, sa compétence, il les consacre bien plutôt à des problèmes d'intérêt général, administratifs ou juridiques, notamment la sécurité sur les voies ferrées, l'inutilité des sous-préfectures, les conseils de préfecture, les cours d'appel, les gains et salaires de la femme mariée, la nécessité d'instituer une taxe sur la main-d'œuvre étrangère pour protéger les travailleurs français.
Ce sont surtout les grandes querelles idéologiques qui le font monter à la tribune. Pendant quatre ans, sans relâche, il défend une certaine conception du patriotisme, battue en brèche par divers éléments d'extrême gauche.
Comment, parmi les querelles idéologiques d'alors, ne pas évoquer celles qui déchirèrent la France pendant des années et qui devaient aboutir à la séparation des Eglises et de l'Etat ?
Ce sont d'abord des escarmouches : Georges Grosjean interpelle le gouvernement sur les expulsions de congrégations religieuses. La querelle s'envenime rapidement. Avec ce qu'on a appelé plus tard c le million des chartreux », tentative de corruption dont aurait été victime Emile Combes, alors président du Conseil. Georges Grosjean monte à la tribune, il veut que toute la lumière soit faite. Débat houleux, qui se termine par la constitution d'une commission d'enquête dont il fera partie.
Le 15 mai 1905 s'ouvre à la Chambre des députés le vrai débat, un des plus tumultueux de notre histoire parlementaire ; Georges Grosjean est hostile au principe de la séparation et, le 3 juillet, il votera contre l'ensemble du texte. S'il ne prend pas part à la discussion générale, il intervient à de nombreuses reprises. Ses propos, dans une assemblée déchaînée, ont toujours un aspect technique. Aux arguments passionnels il tente d'opposer des principes juridiques. Son séjour à la Chambre des députés tire à sa fin. Au début de l'année 1906, il intervient encore pour protester contre l'attitude de certains préfets trop enclins à accorder ou à refuser les sursis et dispenses d'appel en fonction des opinions politiques des postulants.
Le 6 mai 1906, Georges Grosjean se représente aux élections législatives ; mais, sur 12.992 votants, il n'obtient que 6.105 voix contre 6.820 à M. Girod, élu. La carrière politique de Georges Grosjean a donc été relativement courte, mais elle est loin de traduire toute sa vitalité et tout son enthousiasme.
Il se fit remarquer surtout par ses talents de journaliste et d'écrivain. Il écrit dans L'Action française, jusqu'au jour où la ligne politique de ce journal s'éloigne de ses propres idées. Il collabore ensuite à L'Eclair, à La Liberté, à L'Echo de Paris, ainsi qu'à de nombreuses revues.
Il publie également de nombreux ouvrages historiques, parmi lesquels La Révolution française (1887), La Question religieuse (1892), La France et la Russie pendant le Directoire (1896), L'Ecole et la Patrie (1906).
Il était officier de l'instruction publique.
Né le 23 juillet 1865 à Pontarlier (Doubs)
Décédé 4 février 1934 à Paris
Député du Doubs de 1902 à 1906
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1889, 1890)
Georges Grosjean décède à Paris le 4 février 1934, à l'âge de 68 ans.