Henri Groussau
1851 - 1936
Né le 17 juin 1851 à La Jarrie (Charente-Inférieure), mort le 12 octobre 1936 à Versailles (Seine-et-Oise).
Député du Nord de 1902 à 1936.
Fils d'un boulanger, Henri Groussau obtint son doctorat en droit et exerça la profession d'avocat. Professeur de droit administratif à la Faculté libre de Lille, il fonda en 1893 et dirigea la Revue administrative du culte catholique. Il publia de nombreux travaux de droit administratif et d'économie sociale, notamment en 1880 La guerre à la religion. L'un des premiers, il s'était conformé aux directives de Léon XIII sur le ralliement. II fut l'un des plus précieux collaborateurs de Jacques Piou et d'Albert de Mun.
Il fut élu pour la première fois député dans l'arrondissement de Lille le 27 avril 1902, par 5.778 voix contre 2.633 à M. Paul Saint-Léger, industriel, républicain radical. Il avait fait campagne sous l'étiquette de républicain libéral.
Il fit rapidement preuve d'une grande activité qu'il employa à défendre la liberté de l'enseignement et les congrégations.
Au renouvellement de 1906, il fut élu au deuxième tour par 10.870 voix contre 7.926 à Declercq sur 24.634 votants.
Il interpella le ministre de l'Instruction publique sur la politique de la neutralité et l'enseignement de la morale dans les écoles publiques. Il présenta également plusieurs rapports relatifs à des questions de droit électoral et intervint dans la discussion de nombreux textes concernant, notamment, l'impôt sur le revenu, le tribunal des conflits et les retraites ouvrières et paysannes.
Il fut réélu en 1910 par 6.235 voix contre 3.114 à Bodden sur 12.188 votants et en 1914, au second tour de scrutin, par 6.741 voix contre 6.151 à Ducarin sur 12.297 votants.
Inscrit en 1919 sur la liste d'union nationale et républicaine, de tous ses colistiers, c'est lui qui obtint le plus de voix (92.395) sur 374.022 votants.
Il s'inscrivit au groupe des indépendants.
Les élections de 1924 n'interrompirent pas la longue liste de ses mandats. Inscrit sur la liste de l'entente républicaine démocratique, il obtint 117.885 voix sur 451.028 votants.
Les électeurs lui renouvelèrent leur confiance en 1928. Il obtint au second tour 12.510 voix contre 8.948 à Desmettre sur 23.665 votants. Il s'inscrivit au groupe de l'union républicaine démocratique.
Ayant été élu vice-président de la Chambre le 14 janvier 1932, il démissionnera cinq jours plus tard.
Aux élections de 1932, il fut réélu au deuxième tour par 10.870 voix contre 7.926 à Declercq sur 24.634 votants. Il s'inscrivit au groupe de la fédération républicaine. Il resta membre de la commission de l'enseignement et des beaux-arts et de la commission des régions libérées.
Il ne se présenta pas aux élections du 26 avril 1936. Il avait exercé la fonction parlementaire pendant 34 ans. Il mourut le 12 octobre 1936 à Versailles, à l'âge de 85 ans.
Il était grand-croix de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.