Arthur Groussier

1863 - 1957

Informations générales
  • Né le 16 août 1863 à Orléans (Loiret - France)
  • Décédé le 6 février 1957 à Enghien-les-bains (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Seine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Seine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Seine
Groupe
Socialistes unifiés
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Seine
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Seine
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Seine
Groupe
Parti socialiste

Biographies

Né le 16 août 1863 à Orléans (Loiret).

Député de la Seine de 1893 à 1902 et de 1906 à 1924.

Son père, facteur au chemin de fer, l'envoie d'abord à l'école primaire puis en 1878 à l'école des Arts-et-Métiers d'Angers d'où il ressort en 1881 avec un diplôme d'ingénieur-mécanicien. Il commence sa carrière à Paris.

S'intéressant immédiatement aux problèmes sociaux et à l'amélioration de la condition ouvrière, il adhère à « l'Union des mécaniciens de la Seine ». Il collabore ensuite à la formation de la « Fédération nationale des métallurgistes » dont il deviendra le premier secrétaire en 1891. Il le restera jusqu'en 1893.

Cette activité sur le plan professionnel se conjugue évidemment avec une action politique. Il fonde avec Dejeante, Berthaut et Faillet les comités des Xe et XXe arrondissements de « l'Alliance communiste » qu'il associe très vite au « Parti ouvrier socialiste révolutionnaire » dit parti allemaniste, au sein duquel il militera désormais.

Celui-ci le désigne en 1893 pour les élections législatives dans le Xe arrondissement de Paris. Il est élu le 3 septembre 1893 au deuxième tour de scrutin par 5.816 voix contre 3.987 voix à son concurrent M. Maujan, député sortant. II adhère au premier groupe parlementaire socialiste aux côtés de Jules Guesde, Edouard Vaillant, Marcel Sembat et Viviani.

Le 14 mars 1896, il démissionne avec trois autres élus de son parti à la suite d'un désaccord avec son comité électoral qui prétendait prélever une part trop importante de son indemnité parlementaire.

Il se représente aux élections partielles qui en découlent et il est réélu au premier tour de scrutin le 7 juin 1896 par 5.816 voix sur 10.674 votants.

Pendant cette législature, il dépose de nombreuses propositions de loi qui sont le reflet fidèle de ses préoccupations : législation du travail, organisation syndicale, contrats de travail et protection des travailleurs ; deux propositions concernant la recherche de paternité et la légitimation des enfants naturels.

Il est réélu au premier tour de scrutin aux élections générales du 8 mai 1898 par 7.237 voix contre 5.888 voix à M. Lefèvre. En 1899, il élu secrétaire du bureau. Ses interventions à la tribune et son travail en commission concernent essentiellement la législation du travail et l'organisation des conseils des prud'hommes.

Battu aux élections de 1902 par 6.930 voix contre 7.928 voix à son concurrent M. Bonvalot, il reprend l'exercice de sa profession. Il participe en tant qu'ingénieur-mécanicien à la construction du tube Berlier sous la Seine, à travers lequel s'engage le métro Nord-Sud.

Il se représente aux élections de 1906. On lui oppose un adversaire de poids en la personne du colonel Marchand, le héros de Fachoda. Après une dure campagne, il est néanmoins élu le 20 mai 1906 sous l'étiquette socialiste, au deuxième tour de scrutin par 7.540 voix contre 7.114 au colonel Marchand. Dès son retour au Parlement il devient membre du Conseil supérieur du travail.

Durant cette législature il est nommé rapporteur de plusieurs projets de loi concernant les Conseils des prud'hommes et la protection du travail des femmes et des enfants.

Il est de nouveau réélu le 8 mai 1910 au deuxième tour de scrutin par 6.724 voix contre 6.512 voix à M. Rousset, puis le 10 mai 1914, toujours au second tour, par 6.752 voix contre 6.235 au même adversaire.

En 1911, il est élu vice-président de la commission du travail dont il n'a cessé d'être membre depuis sa première élection.

En 1912, il prend une part très active à la campagne menée, en particulier par Jean Jaurès, en vue de faire adopter par le Parlement la loi électorale instituant la représentation proportionnelle.

En 1914, il est élu vice-président du groupe des députés de la Seine, dont il deviendra le président en 1915. C'est à ce titre qu'il siégera aux côtés du général Gallieni à la vice-présidence du Comité de défense du camp retranché de Paris, au moment de la bataille de la Marne. Il semble bien que pour rester à ce poste, il ait décliné les offres successives de Ribot, Painlevé et Clemenceau pour le portefeuille de ministre du Travail.

En 1917, membre éminent du parti socialiste, parlementaire chevronné et travailleur acharné, ses collègues l'appellent à la vice-présidence de leur assemblée, poste qu'il occupera avec une particulière autorité jusqu'en 1921 ; il en démissionnera à la demande de son parti. Il est réélu le 16 novembre 1919 au scrutin de liste, en tête d'une liste socialiste dans la 1re circonscription de Paris. Comme par le passé, il défend les thèses qui lui sont chères. Avec son appui enthousiaste, sont adoptées : la loi sur l'assurance mutuelle agricole, différentes lois scolaires, le repos hebdomadaire et la réintégration des cheminots licenciés pour faits de grève.

Les élections de 1924 au scrutin de liste lui sont fatales : ayant été placé troisième de liste socialiste et son parti n'ayant eu que 2 élus. Il se retire alors de la vie politique active.

Il a écrit en 1913 un ouvrage intitulé De la convention collective du travail.

Il avait très activement collaboré à la rédaction des deux premiers livres d'un Code du travail et de la prévoyance sociale.



Né le 16 août 1863 à Orléans (Loiret)

Décédé le 6 février 1957 à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise)

Député de la Seine de 1893 à 1902 et de 1906 à 1924

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1892, 1893)

En 1940, en dépit de ses activités passées, Arthur Groussier refuse de se mettre à l'abri. Dès les premiers jours de l'occupation, les Allemands et les Vichystes perquisitionnent son domicile à Enghien et lui volent livres, documents et archives. Ils reviendront à maintes reprises jusqu'en 1944, l'emmenant plusieurs fois au siège de la Gestapo pour l'interroger. Mais, sans doute en raison de son âge, ils n'oseront pas l'arrêter.

En 1944, après avoir été rétabli dans la légalité par un décret du général de Gaulle, le Grand Orient de France le rappelle à la Grande Maîtrise, malgré le blâme de nombre de ses Frères concernant la lettre qu'il envoya le 7 août 1941 au maréchal Pétain, lui annonçant la cessation des activités maçonniques.

Arthur Groussier meurt à Enghien le 6 février 1957, à l'âge de 93 ans.

Il avait été promu officier de la Légion d'honneur le 22 octobre 1952.