Odette Grzegrzulka

1947 - 2019

Informations générales
  • Née le 1er mars 1947 à Paris (Seine - France)
  • Décédée le 30 novembre 2019 à Brest (Finistère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Aisne
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

GRZEGRZULKA (Odette)

Née le 1er mars 1947 à Paris (Seine)
Décédée le 30 novembre 2019 à Brest (Finistère)

Députée de l’Aisne de 1997 à 2002



Odette Grzegrzulka (dont la prononciation est « Jéjulka ») naît à Paris le 1er mars 1947. Titulaire d’une maîtrise de philosophie et d’une maîtrise de polonais, obtenue à l'Ecole nationale des langues orientales vivantes (devenue l’Institut national des langues et civilisations orientales en 1971), elle commence son engagement politique à l’extrême gauche, dans la mouvance maoïste – elle a 21 ans en mai 1968. Revenue du marxisme-léninisme, et après un séjour de deux ans en Pologne qui achève de la décevoir du communisme, elle rentre en France et s’engage au Parti socialiste (PS) en 1979. Le congrès de Metz, qui voit la ligne de François Mitterrand s’imposer face à la deuxième gauche de Michel Rocard, vient tout juste d’avoir lieu.

En 1981, au lendemain de l’alternance à gauche, Odette Grzegrzulka entre en qualité d’attachée parlementaire au cabinet du ministre de la Culture, Jack Lang, dont elle sera proche pendant plus d’une décennie. Après le renversement de majorité de mars 1986, elle est nommée sous-directrice à la Caisse nationale des monuments historiques et des sites. 

La fidélité d’Odette Grzegrzulka à l’égard de Jack Lang se manifeste à nouveau au début du second septennat de François Mitterrand. Elle le suit à Blois, une ville dont Jack Lang est élu maire en mars 1989 et où elle devient adjointe aux affaires sociales et à la solidarité, responsabilités locales qu'elle exerce jusqu’en 1995. Elle semble confirmer cet ancrage territorial naissant en étant élue conseillère régionale du Centre en 1992, mais elle ne se représente pas en 1998. Au niveau ministériel, elle réintègre, en février 1989, le cabinet de Jack Lang au ministère de la Culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire, en qualité de conseillère technique, chargée des relations avec le Parlement et les élus. Elle conserve ce poste après la nomination de Jack Lang comme porte-parole du gouvernement, en sus de ses attributions à la Culture. Et, en avril 1992, lorsque Jack Lang est nommé ministre de l'Education nationale et de la culture, avec le rang de ministre d’Etat, elle le suit naturellement rue de Grenelle, toujours comme conseillère technique – elle ne quitte le cabinet du ministre que lorsque survient la deuxième cohabitation. Entre-temps, en 1992, Odette Grzegrzulka est devenue administratrice civile de deuxième classe au tour extérieur, c’est-à-dire par inscription sur liste d’aptitude. 

A partir d’octobre 1993, Odette Grzegrzulka est élue membre du conseil national du PS et s’engage plus avant en politique. Elle prend progressivement ses distances vis-à-vis de Jack Lang et, en juin 1995, elle devient directrice du cabinet du maire du XVIIIe  arrondissement de Paris, Daniel Vaillant, un poste qu’elle occupe jusqu’en 1997.

Lorsque survient la dissolution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac, en 1997, elle est candidate dans la deuxième circonscription de l’Aisne (Saint-Quentin), alors qu’elle-même est domiciliée dans le XVIIIe arrondissement de Paris et son compagnon à Blois, une situation que plusieurs journaux interprètent comme un « parachutage ». A l’issue du premier tour, lors duquel elle affronte notamment le député sortant et président du conseil régional de Picardie Charles Baur (UDF), elle arrive en tête en recueillant 28,63 % des suffrages, tandis que son principal concurrent n’en rassemble que 27,84 %. Au second tour, elle l’emporte par 56,52 % des voix. Son suppléant est Roland Renard, secrétaire de mairie, né à Saint-Quentin. Forte de cette victoire remportée au nom de la « gauche plurielle », elle est réélue, en novembre de la même année, membre du conseil national du PS et devient dans la foulée responsable nationale du PS chargée de l’exclusion.

A l’Assemblée nationale, Odette Grzegrzulka rejoint la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, dont elle est secrétaire pendant toute la législature. C’est en qualité de membre de cette commission qu’elle demande, en mai 2001, l’élévation du seuil de bénéfice de la couverture maladie universelle (CMU), afin, notamment, d'inclure dans le dispositif les bénéficiaires de l'allocation adulte handicapé (AAH) et du minimum vieillesse. Intervenant régulièrement en séance sur les questions sociales, elle attire par exemple l’attention du gouvernement et de l’hémicycle sur les discriminations et les pratiques xénophobes dans le monde du travail (question orale du 13 mai 1999 adressée à la ministre de l'Emploi et de la solidarité), ou encore sur le devenir des emplois jeunes recrutés dans les établissements scolaires (question orale du 5 juin 2000 adressée au ministre de l’Education nationale). Pendant la durée de la législature, elle est par ailleurs membre de de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi d'orientation relatif à la lutte contre l'exclusion (du 28/03/1998 au 09/07/1998), de la commission d'enquête sur la transparence et la sécurité sanitaire de la filière alimentaire en France (du 12/10/1999 au 05/04/2000) et de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique (du 28/06/2001 au 18/06/2002). Elle participe également à deux missions d'informations, la Mission d'information commune sur la prévention et la lutte contre les exclusions (du 05/03/1998 au 09/07/1998) et la Mission d'information commune préparatoire au projet de loi de révision des « Lois bioéthiques » (du 29/03/2000 au 27/06/2001).

Malgré sa victoire aux élections législatives, Odette Grzegrzulka ne parvient cependant pas à pérenniser son ancrage local. Candidate (PS) aux élections cantonales dans le canton de Saint-Quentin-Nord en mars 1998, elle n’arrive qu’en seconde position au premier tour avec 28,82 % des voix, et elle est battue au second tour par Xavier Bertrand (Rassemblement pour la République), alors adjoint au maire de Saint-Quentin : elle n’a rassemblé que 45,59 % des suffrages. De même, en 2001, elle conduit une liste d’union de la gauche aux élections municipales de Saint-Quentin face au maire sortant Pierre André (RPR), mais ce dernier récolte 70,87 % des suffrages dès le premier tour, contre 24,53 % pour la liste de gauche. 

En mai 1998, Odette Grzegrzulka est nommée, au côté d'André Aschieri, député du groupe Radical, Citoyen, Vert (RCV), parlementaire en mission auprès de Dominique Voynet, alors ministre de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, et de Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la Santé. Les deux députés sont chargés de présenter au gouvernement des propositions relatives aux dispositifs de veille et de sécurité sanitaire en matière d’environnement, ce qui donne lieu à la publication, en janvier 1999, d’un rapport au Premier ministre intitulé « Propositions pour un renforcement de la sécurité sanitaire environnementale ». Le document recommande notamment la création d’un Institut de veille environnementale et d’une Agence de sécurité sanitaire environnementale, une préconisation qui donne lieu à la création de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement en mars 2002. Dans la continuité de cet engagement, Odette Grzegrzulka est nommée membre du Haut comité de la santé publique en décembre 1998. 

Alors que la loi du 27 juillet 1999 portant création d’une couverture maladie universelle (CMU) crée, par son article 27, un Fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture maladie universelle du risque maladie, établissement public national à caractère administratif, Odette Grzegrzulka est nommée en mai 2000 à la présidence du Conseil de surveillance de ce Fonds.

En mars 2000, le nom d'Odette Grzegrzulka est évoqué pour entrer au gouvernement d’après le quotidien La Croix, mais la nomination ne se fait pas. 

Bénéficiant d’un capital sympathie auprès des militants, qui l’appellent facilement « Odette » en raison d’une méconnaissance de la manière de prononcer son patronyme, Odette Grzegrzulka est candidate à sa réélection en 2002 dans la deuxième circonscription de l’Aisne. Cependant elle ne rassemble que 26,91 % des suffrages au premier tour face à Xavier Bertrand, candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) qui recueille 43,13 % des voix. Le duel de second tour signe sa défaite, la candidate socialiste ne recueillant que 43,04 % des voix.

De nouveau candidate lors des législatives de 2007, elle est battue (22,81 % des voix), Xavier Bertrand étant réélu député dès le premier tour (53,28 % des voix). 

Nommée conseillère de coopération et d'action culturelle auprès de l'ambassade de France en Moldavie, Odette Grzegrzulka rejoint Cap 21, le parti écologiste fondé par Corinne Lepage, en 2010, et devient la première présidente de l’association Unanimes, dédiée à l’inclusion des malentendants et des sourds, en 2019.

Elle décède le 30 novembre 2019, à l’âge de 72 ans.